Cher Alan,
Enfin trois minutes pour vous donner mes impressions sur explore.
En fait, cet album est mon préféré depuis 1 douar qui reste celui que j’emmenerais sur une ile déserte. En outre, 1 douar est sorti à une période où je résidais en Auvergne et où je renouais avec vos productions discographiques.
Je peux dire que je suis tombée dans votre oeuvre à la naissance puisque je suis née en 1971 et ma mère vous écoutait dès le début. Je connais une autre fan qui a assisté à vos premiers concerts dans les MJC bretonnes et qui maintenant fait de la poterie d’art dans le Berry.
C’est une fille épatante qui aime évidemment travailler la terre et l’autre jour, elle me disait qu’elle trouvait son atelier trop silencieux. Je lui ai demandé sur quoi elle travaillait en ce moment : « un nouvel émail allemand: mer magique ! ». Bon, écoute, je te trouve un album de stivell pour donner une ambiance sonore à ton travail. Ce pourrait être explore dont les morceaux sont plus militants que ceux de 1 douar… il existe d’ailleurs une parentèle très forte entre ces deux albums à mon avis. Mais sur 1 douar, il y avait Jim Kerr et j’en étais raide dingue à 15 ans…
M’enfin, pour en revenir à Explore, je le trouve épatant. Té est un pur joyau que j’écoute en boucle pour me laver des vilénies de ce bas monde. Même magie que pour Brian Boru ou aet on qui sont trois morceaux immenses qui me réconfortent les jours de déveine !!
Reposez vous bien pendant ces vacances ! Merci de nous aider à supporter la bêtise et la médiocrité en baignant nos oreilles de notes et de mots pacifiques et bienveillants.
Amicalement,
Irène
C’est ce qui me fait aimer des artistes comme Alan Stivell plus que d’autres artistes, d’abord la harpe celtique, ensuite et surtout ce regard vrai, lucide et humain sur le monde. La force des mots de « They », « Miz Tu », « Un parfait paradis », par exemple, qui contiennent toutes ces choses qu’on ressent parfois et qu’on ne parvient pas forcément à exprimer. C’est rassurant quelque part de voir qu’on est pas le seul à penser telle ou telle chose sur le monde d’aujourd’hui…
Heureusement qu’il y a encore des personnes pour véhiculer ce genre d’idées…C’est presque un combat quotidien aujourd’hui que de rester humain!
Des messages d’ouverture au monde, d’ouverture d’esprit, qu’on retrouve à des degrés divers chez les Tri Yann ou Loreena Mc Kennitt…Est-ce la culture celtique qui veut ça?
je voudrais mériter à chaque instant ce que vous dîtes
Cher Alan,
C’est pourtant vrai. Quand je suis fatiguée, épuisée, perdue et… à deux doigts de baisser les bras, je… mange du chocolat et j’écoute un de vos disques pour trouver de nouveaux repères et renouer avec la mémoire de l’humain…. et reprendre ma route, apaisée.
Vous rappelez vous cette interview à Ronan manuel sur le DVD, parcours ? Vous disiez de mémoire que vous espériez, par votre fonction d’artiste, faire basculer même, à dose homéopathique, le fléau entre le bonheur et le malheur.
Alors je sais que pour moi, c’est le cas. Cela ne vaut que de témoignage… et que cela signifie peut-être vider la mer avec une petite cuiller… mais c’est un autre des mondes possibles et dont vous êtes l’artisan.
Quant à mériter toujours notre estime, pour tout ce qui précède, c’est indéniable. En outre, nous sommes aussi parsemés de zones d’ombres et nous ne pouvons être toujours à l’aune de la perfection… quel ennui !
Et puis, pour reprendre les dialogues un peu crus d’un film de Chéreau (Ceux qui m’aiment prendront le train), « aimer les gens, ce n’est pas les aimer quand ils vont bien, c’est aussi les aimer avec toute la merde qu’ils trimballent avec eux ! »
C’est cru mais lucide… en conséquence, même fatigué et sans inspiration, pour tout ce que vous nous avez déjà donné et tout ce que vous nous donnerez encore, nous vous aimons beaucoup.
Soyez sans crainte.
Amicalement,
Irène
Merci !
alan