CELTES ANTIQUES
Hengelted, Hen Geltiaid,
Seancheiltigh, Seann Cheiltich:

Ici encore, je traduis Celtes antiques dans les quatre principales langues. Avec un minimum d’observation, passé l’écueil des diverses conventions orthographiques, on perçoit bien les ressemblances.

Le nom Celtique

Première observation, concernant les Anciens Celtes.
Beaucoup d’archéologues ne semblent tolérer l’utilisation du terme celtique que pour la vulgarisation et se servent de l’expression Âge du Fer dans leurs échanges scientifiques.
Or, comment peut-on limiter l’Âge du Fer à, par exemple, l’art de Hallstatt et de La Tène ? Comment alors nommer les innombrables civilisations du Fer dans le monde ? Et pour nos civilisations que nous nommons celtiques, ils enlèvent le nom sans le remplacer par un autre ? Détruire sans construire ?

Diversité ou disparité

S’ils ne donnent pas de nom à ce que presque tout le monde appelle civilisation celtique, la raison semble être qu’on ne voit pas de juxtaposition des frontières, des rites funéraires à la langue, en passant par l’art décoratif et symbolique. Cette observation est importante bien sûr. Elle me fait beaucoup penser à ce qui se passe depuis bien longtemps dans notre pays : les costumes et les coiffes, les parlers et les danses se trouvent sur des aires ne coïncidant pas toujours. Pourrait-on pour autant nier la Bretagne?

Unité des Celtes atlantiques

Autre observation : quid de territoires où tout se superpose ? Il me semble que c’est le cas chez les ancêtres des peuples celtes modernes.
Pour l’art, on pourrait, à la marge, distinguer un certain art picte, quoiqu’on en retrouve des influences dans l’ensemble de notre archipel. Mais l’art de La Tène s’est bien imposé en général.
Pour la langue, pas la peine de revenir sur l’évidence du celtique ancien dans ses deux variantes Q et P (non tout à fait hermétiques d’ailleurs).
Pour les rites, ils sont assez similaires dans nos pays, y compris dans leur évolution. Je ne trouve, en tout cas, rien qui contredise l’utilisation d’un terme générique pour évoquer à minima la civilisation des Celtes atlantiques : celle qui justement devient, au moins pour un Barry Cunliffe (comme dans mes rêves d’enfant chauvin…), pilote d’un ensemble bien plus vaste.
Je ne vais pas ici démarrer une thèse sur l’antiquité celtique, et discuter plus longuement de l’identité à géométrie variable des peuples d’Europe centrale, orientale et d’Asie Mineure de langue celtique. Ce que j’ai dit des Celtes atlantiques suffit largement à légitimer nos approches interceltiques.

La pseudo-Gaule

Autre observation : mon interrogation quant à la frilosité sur l’emploi du terme celtique, quand celui de « Gaule » et « Gaulois » est utilisé sans état d’âme.
Je n’ai trouvé nulle part de réponse sur cette utilisation bien imprécise et ambigüe : aucune frontière établie d’un point de vue archéologique ou linguistique. Quizz : la « Gaule » en principe comprend les Helvètes (Suisse), comme la Gaule cisalpine. Et, entre la Suisse et l’Autriche? On passerait là des « Gaulois » à un autre peuple ou groupe de peuples celtes ? Qui l’affirme? Bien flou pour un esprit scientifique. Et on sait, de plus, que la « Gaule » parlait des variétés celtiques tenant des deux grandes branches.
En réalité, il y a d’une part des entités indiscutables plus petites que la Gaule romaine et de l’autre une entité globale : l’ensemble celtique de l’Irlande à la Galatie.

Avant d’aborder d’autres sujets, Anthropologie comparative.

Il y a des experts dans des domaines très spécifiques. Certains le prétendent… D’autres assènent leurs vérités quand leurs diplômes n’ont rien à voir avec les sujets.
La vision globale d’une anthropologie comparative dans l’espace et dans le temps (incluant notamment la musique, l’habitat) est un sentier quasiment pas emprunté quand il s’agit du monde celtique. On peut trouver heureusement quelques approches, quoique partielles, par exemple dans les ouvrages de Venceslas Kruta.
Cet état de fait n’est pas sans signification. La science et l’éducation ne sont pas protégées de l’influence d’idéologies nationalistes, en particulier française. Ce « défaut de construction » est partagé par d’autres « empires », comme la Russie. L’Angleterre également instille un roman national dans les jeunes têtes, ignorant totalement ce qui se passe à deux pas de chez eux.

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