Alan,
Un album c’est un concept, une idée ? Alors il y a manifestement plusieurs albums dans » Explore ». A Quimper, en 2002, tu prenais l’image de la construction d’une maison pour illustrer ton approche de la construction d’un album, » Explore » est bien plus: c’est un palais… qu’on ne finira pas de « visiter » de sitôt!!
La parole, épurée comme jamais, est , comme jamais, en volume et en contenu et en scansion, à l’égal du foisonnement musical: cet album est un concentré d’imaginaire, ( An are, et le monde, terrestre et sidéral, omniprésents), et de prise de position contre le racisme et pour la fraternité ( They, Miz Tu, …), mais que dire du reste, et quel reste! :
« Là Bas, Là Bas, Là Bas, » il y a là un texte et un écrin musical qui donnent « la chair de poule », … partie la mère et, à l’heure du départ, se souvenir et vivre, vivre de la flammme léguée, … magnifique !
Et ce » TE », ? Quel plus bel hommage peut on rendre à la femme de sa vie ? La richese et le cristal ciselé de ce morceau sont un des sommets de l’album, pour moi.
La puissance tellurique de « Druidic Lands » ( qui ont été mon écrin de jeunesse, je parle de L ‘ Are), et la force hynoptique de Menez, nous font toucher l’énergie cosmique générale qui émane de « Explore ».
Ah ! j’oubliais » INTO » et encore « Explore » : la harpe ruisselante de lumière intérieure, essentielle. Ce cristal, véritable fil rouge de ton oeuvre musicale et qui signe au fond, pour moi, l’origine de mon émotion à l’écoute des premiers « Tri Martolod » et autre « Reflet ».
La qualité technique, la qualité artistique, je viens d’ en parler, la richesse thématique et musicale de cet album en font sans conteste, à mes yeux, un des évènements artistiques majeurs de cette année.
La Bretagne, et plus loin le monde, ne sauraient rester indifférents à une telle célébration, grave et festive, des potentialités de l’ imaginaire et d’une posture éthique ferme et féconde dans un monde rongé par ses égoïsmes.
Trugarez Alan.
Francis L’ Haridon. (mars 2006)
non comme d’habitude , je ne comprends rien à ces modus operendi (inscriptions incompréhensibles)
mais j’en profite parce qu’une page à message vient de s’ouvrir devant moi comme la mer rouge devant les hébreux
(avec quand même Pharaon au cul!)… A propos de Pharaon, j’adore la musique Celtique en général et le travail d’Alan en particulier, même si
les attentes purent quelquefois être décues par le côté « universaliste » de ses aspirations..(non franchement, les textes Algonquins
sur la Symphonie Celtique! Moi j’adore les papooses, et j’en connais même des très chouettes mais …bon)…
Ceci étant dit, je me trouve en face d’un problème insoluble et sans rapport avec la choucroute mais quand même:
– vrai fan de musiques traditionnelles (qu’on a eu appelées « Folk » je crois)
je suisincapable de tomber sur une chaîne de radio libre de niveau nationale qui puisse me laver les oreilles de cette merde
funky et plus généralement qui soit capable de m’accrocher avec des trucs que je n’entends jamais..
je sais, pour y avoir vécu mes premières amours, que la Bretagne est assez riche de chaînes de radio
avec un esprit « celtique » et je me demandais si quelqu’un quelque part pourrait relayer l’idée d’une chaîne nationale à base
« folk » qui puisse permettre une diversité musicale réelle ?
– j’ai découvert récemment Lùnasa (irlandais) par exemple qui se permet une tentative d’intellectualisation de la musique irlandaise
(petits concerts impromptus et complexes sur leurs derniers album) et puis je suis tombé sur les deux albums assez sophistiqués de Karma
(breton dancing music!) , je (re)découvre les liens assez puissants de la nouvelle scène country avec les racines celtiques et plein d’autres
choses dont je n’ai aucun relais sur les ondes.
Questions: il existe pleuin de chaînes thématiques (Nostalgie= les vieux trucs, ChériFM = la funk, Le Moov’ = le rock pur et dur)
N’y a-t-il pas moyen de faire une chaîne nationale ( à voir comment l’organiser ) à base traditionnelle?
je pense que des radios comme radio-pays par exemple ont rêvé de radio écoutable dans tout l’hexagone; ils n’y sont pas arrivés; mais qui sait si un groupe de jeunes très motivés y arriveraient pas; après tout, j’ai pu réaliser quelques rêves (même si je n’ai pas pu tout faire) utopiques à l’époque…
y compris ma symphonie celtique.
Je pensais avoir mieux expliqué ma démarche sur la pochette de ce disque, et ailleurs.
Vous êtes libres de ne pas aimer les amérindiens et préférer les cowboys (je parle de leurs cultures). De mon côté je ne vois pas pourquoi l’un empecherait l’autre; c’est d’ailleurs dans cet esprit que j’utilise dans la symphonie l’anglo-américain comme l’algonquin ou le quetchua; car ça me semble un équilibre nécessaire; et de plus l’anglais n’est pas plus celtique que l’algonquin.
Pour ce qui est de l’universalisme, je revendique en effet d’être breton ouvert sur le monde; j’espère que vous n’êtes pas contre ça. Cordialement
merci d’avoir pu retrouver ce texte qui est si beau; vous m’encouragez à mettre la barre le plus haut possible (sachant que le temps manque toujours pour s’approcher d’une perfection souhaitée)