une petite correction
Je voudrai profiter du fait d’avoir quelques professionnels de la langue bretonne à portée de clic pour poser une petite question.
Il existe certainement un mot pour ce phénomène mais je ne le connais malheureusement pas, je vais donc essayer de décrire ce dont je veux parler sans être trop maladroit…
Je vois souvent, au lieu de « evit » : ‘vit
Ou au lieu de « ar », ou « ur » (?) : ‘r
J’ai cru aussi comprendre qu’à l’oral, on ne prononce pas la particule « a », et que lorsqu’on retranscrit une phrase orale, le « a » devient ‘
Il y a sûrement d’autres exemples, et donc j’aimerai savoir dans quels cas peut-on « raccourcir » ainsi certains mots ou plutôt « supprimer » des lettres ?
c’est un peu le même principe que l’anglais « I don’t know ».
Les exemples que vous avez cités sont bons. A l’occasion, on pourra en ajouter.
Pour traduire en breton « c’est… », par exemple « c’est étonnant »…
On peut dire « souezhus eo »
Mais est-il tout aussi correct de dire « se zo souezhus » ?
Souezhus eo, c’est très bien.
Se ‘zo souezhus, on voit que c’est traduit du Français.
D’accord, merci pour la réponse !
noz vat deoc’h
J’ai de nouveau une petite question à vous poser (à Alan ou à toute autre personne pouvant me répondre).
Dans la chanson Back to Breizh, de l’album éponyme, vous chantez à un moment
« Chomomp Bretoned, kaoc’h da bPariz ! »
Ce que je voudrais savoir, c’est justement ceci, pourquoi ce « bP » ?
Trugarez !
pour la mutation à l’écrit des noms propres, on conserve la consonne non muté après la mutation.
pour Pariz on met da bPariz, mais on prononce baris.
devezh mat deoc’h
en fait, pour les mutations de noms propres, il y a 3 solutions: ou on n’écrit que la lettre mutée: da Bariz, ou on écrit da b-Pariz ou encore da bPariz.
Je pense que la solution de ne pas indiquer du tout la consonne d’origine est mauvaise, et que le tiret complique pour rien.
Les autres langues celtiques hésitent entre les deux dernières solutions. J’espère que tous les celtes choisiront un jour une solution judicieuse, qui me semble être « da bPariz ».
Je suis d’accord ; en gaélique écossais, le pb ne se pose pas, puisqu’il n’y a qu’une sorte de mutation, la spirante, qui consiste à rajouter un h ; ainsi on ne peut pas confondre l’initiale avec une autre.
pourtant je considère que an t-sagart est un peu de cette « acabie ». Même s’il est vrai qu’on est hors du nom propre. Et aussi Tir na-nOg
Oui, tu as raison, j’avais oublié ces cas-là (mes souvenirs de gaélique sont un peu loin !!) ; il y a aussi le dh’ comme dans « theighinn leat a dh’Uibhist », j’irais avec toi à Uist (Morag leat shuileann, chant de Murdo Mac Farlane)
Bonjour à tous
Quelqu’un peut-il expliquer la notion de « collectif » ?
Quelle différence y a-t-il exactement avec le pluriel ?
Trugarez !
On appelle collectif en breton un ensemble d’éléments identiques dont, à priori, on ne peut en voir
un seul séparément au premier regard.
Exemples: des cheveux- des étoiles- des arbres en « bosquet »…..
Ces ensembles reçoivent un nom, dit collectif. L’élément, ou singulatif, sera formé
du nom collectif + enn et un sous-ensemble du collectif sera constitué du collectif + enn + ou- appelé pluriel.
Arbres: gwez- un arbre: eur wezenn – quelques arbres dans l’ensemble: gwezennou.
Etoiles: stered – steredenn – steredennou.
Cheveux: bleo – blevenn -eur vlevenn – blevennou ( une touffe de cheveux ).
Tous ces noms en -enn sont féminins. Attention, le collectif fait conjuguer le verbe au pluriel:
Ar gwez n’int ket uhel – N’eo ket uhel ar gwez – Ar gwez a zo uhel.
Autrefois, les souris étaient sans doute innombrables en Bretagne. Effectivement: Al logod: les souris –
Eul logodenn: une souris – Al logodennou: la petite troupe de souris.
Notons que certains pluriels se construisent à partir du singulier selon une loi inverse.
On les appelle alors » super pluriels » .
Ar park: le champ – ar parkou: les champs – ar parkeier: l’ensemble des champs…
Pour ceux qui ont des notions de mathématiques, ces deux lois correspondent au Diagramme de Venn
qui définit les inclusions…
Les différents noms s’emboîtent les uns dans les autres…
Les pluriels ordinaires suivent des lois différentes…
une réponse assez bonne et complète mais je crains que ça manque de clarté pour un novice.
« Gwez » est le collectif « arbres », l’idée d’arbre.
« Gwezenn » est le singulier (on a pour ça ajouté un singulatif « enn »).
« Gwezennoù » est un vrai pluriel, car on a l’idée d’un certain nombre d’arbres, chacun pensé au singulier (chaque arbre étant un individu contrairement à l’arbre en général).
Cette pensée différente du « plusieurs singuliers » opposé à un « collectif sans individualisation » est comprise facilement par un bretonnant, de manière presque innée, mais doit être apprise par un francophone et comprise plutôt s’il s’intéresse à la philo.
Il est vrai que c’était une réponse très bien faite et de taille, grand merci donc à caledonia. Et merci à Alan pour le petit éclaircissement.