Question pour un champion
C’est sympa d’entendre le nom d’Alan Stivell dans une question relative à ta musique posée pendant cette émission, avec un extrait sonore de Gael Tacht !
Yann Brekilien aurait-il imaginé un tel parcours à l’époque en écrivant son livre « Alan Stivell ou le folk-celtique » en 73?
A galon
Peux-tu donner la date de l’émission que je regarde ça sur pluzz ?
Merci
a voir ici!!
https://www.facebook.com/AlanStivell.Official
je crois que c’est le 2 avril
Merci, excellent. A quand un Question pour un champion spécial celtique ?
faut pas rêver!!
mais quand même , j’ai regardé assez souvent cette émission et il me semble n’avoir jamais entendu posé une question avec un indice musical (en vrai) !! celtique ou autre!!
😀
Alan Stivell existe, Question pour un champion l’a rencontré !
Le 13 mars il y’avait eu une spéciale culture celtique dans l’émission de Nagui, Tout le monde veut prendre sa place. Il y avait notamment eu la question « Que signifie le mot breton stivell, dont Alan Stivell a fait son nom d’artiste ? » : à voir sur Youtube à 30:49 https://www.youtube.com/watch?v=_77Lojq9foc
merci. Et merci aussi à « Questions pour un champion ». Julien Lepers à souvent utilisé mon nom dans ce jeu, à ce qu’on m’a dit.
Bon, je crois que j’aurais été challenger à TLMVPSP… Les gens auront au moins appris un mot breton ce jour-là : stivell. Primordial pour nous tous, mais pas évident à placer dans une conversation courante il faut l’admettre!!!
Ancien papier de Libé sur Alan par Luc Le Vaillant avec citation d’ Yvon Le Men ( qu »j’adore aussi) : « Un timide intimidant »
Alan Stivell, 54 ans, refondateur de la musique bretonne. Maintient le cap local-global . A l’Olympia ce soir. Bardé de celtitude.
Luc LE VAILLANT 8 décembre 1998 à 18:57
PORTRAIT
Pas difficile de reconnaître un Breton. Suffit de compter les «quand
même» qui truffent la conversation. Alan Stivell ne fait pas exception. Mais il y met moins de réprobation que de retenue, moins d’opposition révoltée que de scansion différenciée. Stivell a le «quand même» apaisé, comme si la reconnaissance recommencée lui sucrait toute aigreur. Le barde imagineur du rock celtique des années 70 revient en grâce nationale avec sa world-harpe des années 90. Il avait électrifié binious et bombardes en déclencheur de la revendication identitaire. Il métisse désormais ses compositions de rythmes technos et de contributions arabes ou woolof, en grand frère d’une Bretagne s’ouvrant au monde et moins avide que lui de continuer à faire la nique à Paris » La barbiche fleurie se taille désormais en bouc Méphisto façon Obispo ou Barthez. Mais Stivell n’est définitivement pas du genre à relifter Johnny ou à câliner Zazie, à tondre un ballon de foot ou à embrasser son MacDo. La silhouette est noire et préservée. Polo-jean’s et bottes pas trop pointues, sole grillée et épinards. Un catogan dégage des cheveux encore longs et vraiment pas gris. Incroyablement lisse, le crâne se plisse d’accents circonflexes quand Stivell cherche à convaincre, entre prudence normande et intransigeance douce. De cette manière d’être, il dit: «Il y a des gens qui répondent du tac au tac. Pas moi. Je manque de spontanéité. Et j’ai tout de suite une volonté de théoriser pour mieux masquer mon côté sensible.» Commentaire d’Yvon Le Men, poète: «C’est un timide intimidant.» Petit-Alan a vécu une enfance hors du temps. Son grand-père n’a pas connu le XXe siècle. Son père le voit naître sur le tard . Déraciné économique, George Cochevelou a l’enthousiasme des exilés de l’intérieur pour son «pays» perdu. Pour oublier qu’il a quitté les «montagnes» où la Bretagne culmine à 323 mètres, pour s’excuser auprès de ses ancêtres paysans d’avoir laissé les champs en jachère, pour payer sa dette à sa mauvaise conscience, le traducteur d’anglais au ministère des Finances ne se contente pas de se faire appeler «Jord». Il décide de réinventer l’arme des druides, cette harpe disparue depuis les enchantements de Merlin. Jord n’est pas luthier mais il arrive à ses fins. Petit-Alan en est encore tout ébloui. «C’était d’emblée un Stradivarius. Depuis, je n’ai jamais entendu d’instrument sonner aussi bien.» Il en devient le propagandiste en culotte courte. Démonstration, tournées, l’Olympia à 9 ans. Il se souvient avec tendresse de ses années d’enfant prodige à la blanche hermine, de Mozart BZH. Bretagne rime alors avec Bécassine et chapeaux ronds. Mais il s’enferre dans ce particularisme cinglant. Drapeau gwen ha du aux murs de la chambre, week-end chez les scouts Bleimor (loups de mer), initiation à la bombarde, entrée dans un bagad. Nulle révolte quand vient l’adolescence, plutôt une volonté d’approfondissement. Apprendre la langue, étudier l’histoire, lire les auteurs référencés. Invité récemment par les VIP bretons de Paris, il impressionnera son auditoire par sa connaissance des Celtes et de leur destinée. Mais, dans les années 60, Alan Cochevelou ne s’enkyste pas dans le passé. Ne se confit pas en «ethnostalgie». Le jeune homme veut sortir du «trad’» (traditionnel). Il y a eu les Shadows. Viennent les Stones, les Beatles, Dylan. Il ne se contentera pas d’être le Lennon des ajoncs, le Jagger des genêts, le Bob de bruyère. Il veut une démarche plus particulière, enracinée et atypique. Il devient «Stivell» (la Source) et irrigue la montée des revendications communautaires des années 70. Jean-Louis Jossic, chanteur des Tri Yann, se souvient: «Il se servait de sa harpe en faisant du « picking comme un folk-singer, j’ai immédiatement eu la certitude qu’il allait réconcilier les défenseurs du folklore et les fans de rock.» Aujourd’hui, Stivell tient toujours son rang de refondateur. Malgré des bisbilles… Peut-être mérite-t-il qu’on lui rende ce qui lui revient. Car, lui au moins ne reste pas les deux pieds dans le même sabot de l’authentique en toc, du terroir en stock. Dès le début, Stivell mélange les genres. Il faudrait «vivre et travailler au pays», lui signe avec une major du disque et sillonne le monde. Il réside d’abord à Langonnet au plein coeur de la Bretagne breizhou mais ensuite à Paris, puis à Rennes. Et en vacances, à Carnac, il troque facilement un vieux gréement contre une planche à voile. C’est un spécialiste de Nominoé ou d’Arthur, les rois de l’imaginaire celte. Mais il rend hommage à Mendès France ou en pince pour Proudhon et son «socialisme libertaire». Il dit: «Je suis resté un utopiste un peu bébête.» Musicalement, il n’a cessé de se confronter à d’autres cultures. Sur ses derniers albums, il a chanté avec Khaled, Youssou N’Dour, Jim Kerr, Kate Bush, sans pour autant oublier les soeurs Goadec. Surtout, cet embaumeur de mémoire est aussi un fan de science-fiction. Il remixe ainsi vieilles magies brumeuses et nouvelles visions ésotériques. Récemment, il expliquait: «J’ai toujours été fasciné par le futurisme. J’aime croire aux ovnis. Dans mon univers, il y a des engins volants, des gens bizarres sur des planètes lointaines et en même temps une espèce de druide zen au milieu de tout ça.» (1) L’homme des confins ne sort de sa sagesse martienne que quand Paris-la-maudite repointe le mufle d’un jacobinisme qui semble bien édenté pour les gamins qui courent les rave-noz. Un producteur: «Alan reste un militant.» Surtout, Stivell appartient à cette génération 68 qui croit que le politique peut tout, que le constitutionnel est l’enjeu majeur, que l’Etat est une saleté de big brother, qu’il faut faire rendre gorge au papa-président. Il est de ceux qui continuent à penser que l’intendance ne fait que suivre sans voir que l’économique noyaute tout avec son génie pour mettre du Soupline dans les asservissements » L’union du local et du global contre les Etats-nations, les lointains et les marges contre les vieux centres. Stivell théorise ça joliment: «Les frontières sont déjà fossiles comme le sont leurs derniers gardiens. Mais sans diversité, ce serait l’asphyxie. Entre les deux enfers de l’uniformité et de la division, il y a une voie praticable.» Elle ne passe sûrement pas par la France. Stivell rêve pour les siens d’une émancipation à l’écossaise. Raisonnable et croyant, démocrate et refusant le conflit, il prône l’autonomie et le fédéralisme pour ne pas s’enliser dans un cul-de-sac indépendantiste. Lui qui se dit de gauche joue avec gourmandise Bruxelles-la-libérale contre Paris-la-républicaine. Mais c’est dès qu’il est question de la langue, que les sabots qu’on mettait sous le menton des surpris à parler brezonnegh lui remontent en travers de la glotte. Il en vient à brandir l’anglais dominant pour torpiller le français «oppresseur». Et dans sa maison bois et verre, c’est en breton qu’il dialogue avec ses deux fils. Il y avait du feu dans la cheminée de l’hôtel. Il fait gris et froid sur les Champs-Elysées. Stivell lance un «kenavo». On renvoie la balle. Ça, on se souvient. Quand même ». (de Plougasnou, Finistère)
photo DIDIER HUBERT (1) In Musique Info hebdo, 30 avril 1998.
ALAN STIVELL EN 8 DATES 6 janvier 1944 Naissance à Riom (Puy-de-Dôme). Novembre 1953 Se produit à la maison de la Bretagne avec la harpe reconstituée par son père.
1961 Dirige le bagad Bleimor.
1972 L’album de son Olympia se vend à 1,5 million d’exemplaires. Années 80 Tournées aux Etats-Unis et en Europe. 1993 Album «Again», qui marque le renouveau de la vague celte. 1998 Album «1 Douar» (Keltia-Dreyfus). 8 et 9 décembre 1998 Olympia.
LE VAILLANT Luc
Un bon résumé je trouve.
merci gwell , mais d’où sort tu toutes ces merveilles !!
joan baez toujours pieds nus!!
Francine
Gwell a une armoire magique dans laquelle il faut spéléologuer !
Oui et en ce moment , c’est le grand ramdam, rangement du printemps, je trie, je jette, je garde et je retrouve des trucs
Gwell