Levrigoù familh e brezhoneg
Vivi, merci de faire référence à moi, mais il est vrai qu’on est sur mon forum, bien qu’il s’agisse de discussions entre « stivellnautes » comme quelqu’un en a suggéré l’idée.
Vous êtes arrivée trop récemment ici pour tout lire ce que j’écris dans mes blogs.
Je crois avoir mis plusieurs choses au clair, même s’il y aura toujours à préciser davantage.
Comme le dit Jean-Luc, je crois, et comme je le pense depuis l’adolescence, le mot « France » recouvre plusieurs concepts différents qui n’ont pas la même « géographie ».
La France culturelle: la Bretagne n’y est impliquée que plus ou moins. Elle a une double appartenance, puisqu’elle fait partie aussi de la Celtie (comme le prouvent les journées de Piobaireachd/ Pibere’h). Vous avez peut-être constaté que je considère comme plus utile, à l’humanité et sa diversité, l’appartenance celtique de la Bretagne, que l’appartenance française (culturelle).
La France administrative ou politique: la Bretagne en fait partie en ce moment. Pour toujours ou pas? On n’en sait rien.
‘vit respont da Laouen, ya, ar gwir emañ gant an dud n’eus c’hoant implij ar rannyezh anvet « Gallo », ha da vout skoazellet. Memestra ‘vit ar Wenediz.
Pour répondre à Laouen, oui, les gens qui veulent utiliser le dialecte appelé ‘Gallo » ont le droit de le faire, et d’y être aidés. Même chose pour les Vannetais.
je voudrais préciser ceci: je connais « peu » de vannetais qui se sentent humiliés qu’on appelle le Vannetais un dialecte. La diversité culturelle et le respect des gens impliquent qu’on donne une place adéquate à ce qu’ils parlent. Donc une certaine place au Vannetais et à ce que les Bretons appellent Gallo, les Mayennais l’appelant autrement. Je considère que la place du « Gallo » doit être pris sur le Français officiel, pas sur le Breton, en finances ou en com.
Mais c’est pure folie que de vouloir un multilinguisme intégral en Bretagne. Toutes les pancartes en Breton KLT, en « Gallo », en Français, en Breton vannetais. On pourrait ajouter, en Douarneniste (ou Penn-sardin ou Créole franco-breton) et, nécessaire, en Anglais. Donc toutes les pancartes en 5 ou 6 langues ou dialectes. Les textes juridiques également dans ces 6 idiômes. Je suis un peu poète, un peu réaliste: il y a deux Bretagnes , essentiellement: la Celtique et la Romane. C’est déjà pas mal de faire vivre les deux à égalité. Un beau projet. Avec ouvertures sur d’autres déclinaisons culturelles, indigènes ou non.
Il est clair qu’on ne ferait pas d’économies sur le papier…
S’il y a deux Bretagnes linguistiques, il n’y a en a qu’une seule historique, et elle est encore divisée politiquement.
Pour le Gallo, d’accord Alan, j’ai passé 19 ans en Mayenne et je n’ai pas vu de différence en arrivant en Ille-et-Vilaine, nous sommes en présence d’un parler d’origine romane, tout comme le Poitevin ou le Picard et d’autres. Ils sont les dernières évolutions des anciens latins, germaniques et vieux français et méritent d’être sauvegardés. L’avenir le dira mais j’ai de sérieux doutes.
En ce qui concerne la langue bretonne; nous sommes sur une autre problématique. Son originalité celtique ne fait aucun doute mais elle a été aussi imprégnée par le Gaulois et le Latin, cela fait partie de son évolution. Et c’est pour cette originalité que nous devons nous battre, elle est la dernière langue celtique du continent européen. Si elle meure, c’est un pan de l’Humanité qui disparaît.
Mais la vraie question est de savoir ce qu’il faut faire pour éviter cette perte. A mon petit niveau, j’y ai laissé une partie de ma vie dans l’enseignement bilingue. Seul, beaucoup trop seul !!! Les associations ou les institutions n’aident pas. Avec le recul, je me rends compte que toutes les actions en faveur de la langue sont bien trop dispersées. Nous sommes toujours dans les querelles de clocher entre Div Yezh, Dihun et autres formations. Le Conseil Régional ne prend pas le problème à son compte, c’est plus facile de diviser pour mieux régner. Même si les ouvertures de classes bilingues sont un record cette année (effet Hollande ?) Je ne suis pas pour de la centralisation à la parisienne mais je crois qu’une détermination globale de la Région pourrait être une des clés de l’avancée et tant pis pour le susceptibilités des uns et des autres.
Et bien sûr, je n’oublie pas une future B5.
Les panneaux de signalisation ou les livrets de famille me paraissent bien anecdotiques (même si utiles qu’ils soient) par rapport au fond de la question.
Yann-Bêr
on avance pas à pas. Et malheureusement, on ne peut le faire plus vite. Tant de pesanteur. Aujourd’hui je lis dans la presse qu’on « constate un léger frémissement pour le chant en Breton, etc. ». Toujours une attitude à dominante passive. Quand il aurait fallu « exploiter » la vague Nolwenn Leroy, le temps a été usé à des polémiques stériles.
Comme je le dis souvent, si l’efficacité avait été au rendez-vous au début de la vague 72 (j’entends de la part d’une majorité de bretons conscients), le problème breton n’existerait plus. L’Emsav entier à le devoir de faire bloc avec les fers de lance, que ce soit Nolwenn LR, moi-même ou d’autres que je souhaite.
Nolwenn Leroy ne cache pas son refus de toute revendication, y compris « régionaliste ». Je ne pense pas qu’elle aurait accepté de voir son nom, ou du moins son image, liés à un quelconque projet politique.
Je ne sais pas trop si l’on parle ici d’un projet politique ou d’un projet culturel.
Mais il est vrai que tout est politique…
quand je disais « exploiter », c’était bien dans l’idée que Nolwenn Leroy n’avait pas forcément à être impliquée dans des développements qui sont ou étaient possibles grâce à elle. Ce qu’elle a fait est déjà plus que pas mal. Avant de lui en demander plus, que d’autres en fassent plus.