Alan,
Du blog aux questions, ç ‘est animé et passionnant, et j’apprécie beaucoup tes propos sur tes liens et place de proue dans l ’emsav, versant musiques. ( On pourrait aussi parler du versant culturel en général, et Politique, de la même manière).
Cette constance et pertinence dans ta vision artistique, y compris à long terme, ne doit rien au hasard, c’est le fait d’un travail obstiné, inspiré, enraciné et ouvert, une affaire de contexte historique aussi…. c’est aussi hélas une explication à la difficulté réelle à la levée d’une génération, qui reprenne le flambeau à la hauteur où tu le portes, même si des espoirs réels se révèlent. Mais, il n’est pas l’heure de lâcher, si tu le veux bien !
j’ aimerais connaître ton avis sur une définition qui peut très vite être polémique: l ‘identité, que dis tu de l’identité bretonne, quelle est-elle à tes yeux, et à ton coeur, si je peux me permettre ?
En ce temps de solstice, ivre de lumière, la grive réveille l’aube.
Kenavo.
AVEL ha Glav.
Pour une première réponse rapide.
Ce que je dis sur la musique celtique est bien une notion d’identité; et ce que je dis sur le double sens, sens large, minimaliste, citoyen mais light, par opposition au sens plus affirmé et profond, peut être projeté sur la notion d’identité bretonne. L’idéal serait d’avoir, pour en parler en Français, deux mots comme le Breton le propose pour « breizhad » opposé à « breton ».
L’ensemble des citoyens de Bretagne a une vie légerement differente du reste de la terre, comme c’est le cas dans chaque contrée; chaque individu y subit des influences (même si elles peuvent être homéopathiques) qui ne sont pas tout à fait les mêmes qu’ailleurs; donc quand même davantage de contenu qu’une simple identité plus ou moins administrative. On a ici une identité majoritaire mais light. De l’autre côté, une autre identité, également à géométrie et degré variable, allant d’une certaine imprégnation à une « étrangeté » marquée. Cette identité plus profonde, marquée notamment par l’usage courant de la langue, mais aussi par les autres aspects culturels, même si elle est minoritaire, est pourtant une raison d’être de la Bretagne.