Projets pour la Bretagne
A propos de la Bresse, j’ai appris à comprendre ce patois (comme l’appelait eux-mêmes les Bressans), quand j’étais jeune. Je ne l’ai jamais parlé, à part quelques expressions. C’était le patois de la région de Louhans, indispensable à préciser car il était vraiment très dialectisé d’un village à un autre. Il a maintenant quasiment disparu n’étant plus parlé que par quelques anciens et n’a pas été défendu, comme toute la culture bressane qui ne survit que dans quelques groupes folkloriques. En fait ce qui reste en Bresse, c’est la culture gastronomique, et elle, a encore de beaux jours devant elle. Attention, ne pas aller dans ce coin pour commencer un régime !!!
Je n’ai pas été surpris du tout quand je suis arrivé en Mayenne profonde dans les années 80. Le gallo était très proche de ce patois bressan. Normal puisque ce sont en fait deux langages d’Oil, on y retrouve donc des mots, des expressions et la même dialectisation. J’avais fait alors une petite étude linguistique avec mon père qui parlait encore le bressan assez bien. Je me suis rendu compte que les similitudes étaient nombreuses avec beaucoup de racines communes venant du gaulois.
A propos de la séparation du breton en accents, je trouve cela trop raccourci mais me convenant assez car elle amenait la notion d’une seule et même langue. Il s’agit en fait encore une fois de terminologie à employer : le mot dialecte a toujours une connotation péjorative qui me déplaît. Je serais pour utiliser « variante ».
J’ai oublié quelques précisions pour Colin. La Bresse est une région du « centre-est » de la France, elle est délimitée par le Doubs au nord, la Saône à l’ouest, l’Ain au sud et le Jura à l’Est. Elle est de plus séparée en deux : la Bresse de l’Ain au sud avec Bourg en Bresse comme capitale et la Bresse louhannaise ou bourguignonne autour de Louhans au nord. Division historique due à l’appartenance de la Bresse sud à la Savoie pendant plusieurs siècles. Le bressan y est donc différent car beaucoup plus teinte de langue d’Oc.
Toute ma famille maternelle,au moins depuis la Révolution Française, est originaire de la région de Louhans. Côté paternel, c’est la même chose depuis le début du XIXème siècle, avant nos recherches en cours semblent nous amener vers le sud des Vosges et de l’Alsace puisque l’onomastique nous a conduit vers ces régions, notre nom serait dérivé d’un dialecte (encore un) allemand et signifierait « grande gueule ». Nous avons des traces physiques aussi de cette localisation mais nous bloquons un peu dans nos recherches.
En dehors des similitudes dont je parlais entres les parlers d’Oil, il y a aussi des similitudes avec le breton exemple : le hêtre : fav en breton ; fay en bressan. Des travaux de collectage ont été faits aussi, beaucoup dans le 1ère moitié du XXème siècle, bien moins plus tard.
Voilà, j’espère que cela vous aidera à situer mes origines.
Que parle-t-on au Québec ? La langue québequoise ou le français ? Je crois que personne ne contredira le fait que les Québequois parlent français avec un vocabulaire particulier et un accent particulier… que des francophones de France ne comprennent pas toujours. Je comprends le gallo, le patois normand de la Manche, du Calvados, mais les vieux Calvadosiens (puisque les jeunes ne le parlent plus, hélas !) ne comprennent pas toujours le patois du nord-Manche.
Et le Galicien, est-ce une langue ? Je comprends le portugais, et je comprends aussi le galicien… c’est d’une complexité sans fin. Mais je persiste à penser que le Gallo n’est pas plus une langue distincte que ne l’est le picard ou le ch’ti, c’est un parler de langue d’oïl. On a eu le même débat sur la « langue normande » : le fait qu’on ait qqs emprunts au scandinave n’en fait pas une langue à part.
Pour (essayer) mettre tout le monde d’accord : nous parlons tous des dialectes indo-européens ! (sauf les Basques)
Le gallo est la langue d’oïl traditionnelle de Haute-Bretagne, on est au moins d’accord la dessus
mais après c’est le mépris que certains expriment plus ou moins par crainte d’une manipulation (un complot le mot est à la mode) contre la langue bretonne et au delà contre la nation bretonne qui est choquant
je me permets, après avoir hésité, de reproduire cette citation dont je ne donne pas l’auteur mais que vous retrouverez facilement sur internet
« L’imposture de la culture gallèse »
« La tentative de remise en vogue du folklore gallo, qui en soi n’avait rien de méchant, a suggéré aux observateurs gouvernementaux un moyen perfide d’empêcher les jeunes Hauts-Bretons de ce qu’ils sont, des celtes et non des gallo-romains, à travers les danses, les chants et la langue celtique. Le kan-ha-diskan replonge les participants dans la communauté du clan, les guerzes, la langue bretonne font monter chez ceux qui les absorbent comme un élixire, l’appel du sang. C’est cela qu’il fallait empêcher, quand les festou-noz, à Nantes, qui attiraient jusqu’aux Angevins et aux Vendéens, faisaient trembler le clignotant de l’unéindivisibilité.
Le patois, c’est amusant, ça ne gêne personne. La gigouillette ou la polka-piquée nous font jouer le rôle de faux paysans rigolards à la mode française. Le folklore gallo, en un mot, n’est pas une école de plastiqueurs. Mais c’est un bon moyen de couper en deux culturellement la Bretagne, après l’avoir diminuée physiquement en l’amputant de sa partie la plus peuplée et la plus industrieuse. La promesse de faire renaître la culture du « peuple gallo » était une farce puisqu’une telle culture n’a jamais existé au sens où nous accordons à ce mot et n’existera pas davantage dans l’avenir, mais ce fut une excellente manœuvre politique et un rude coup porté à la renaisssance nationale de Breizh. Un signe de l’affaissement politique chez nous, depuis que règne la loi des faux-nez, est que cette imposture, non seulement n’a provoqué aucune réaction de rejet, mais a déchaîné l’enthousiasme dans certains milieux, comme si le président de la République, qui a enterré le régionalisme et proclamé sa volonté de maintenir les départements et la centralisation, pouvait avoir l’intention de restituer son génie à la Bretagne ! »
j’ignorai que la haute bretagne allait jusqu’au Mans. peut être n’ai-je pas suivi toute l’histoire
Nozvat Genvael,
Si on voulait pousser le bouchon plus loin, on pourrait aller jusqu’à Vendôme où Nominoe est mort, assassinat ou autre ????? Mais marquant la plus grande expansion territoriale de la Bretagne. On ne vas pas refaire l’histoire, c’est déjà bien suffisant de se battre avec nos 5 départements.
A galon.
Yann-Bêr
Colin,
En ce qui concerne la musique et la danse en pays gallo, je ne comprends toujours pas pourquoi on parle de fest-noz. Il n’y a rien de comparable entre les soirées gallèses et le vrai fest-noz. Bien sûr, on inclut maintenant des danses de Basse-Bretagne on dro, gavottes et autres) mais les danses gallèse n’ont rien à voir avec cela . En pays gallo, on est dans les quadrilles ou danses en couple, héritées des la cour parisienne ce qui n’est pas du tout mais absolument du tout dans le fait de se retrouver ensemble et de danser tous au même pas dans une ronde communautaire. Je peux même vous dire que je fuis ce genre de manifestation très vite à moins qu’un groupe de Basse-Bretagne ne soit invité. Car en ayant essayé de pratisquer je me suis fait jeter plus d’une fois alors que dans les festoù-noz de Basse -Bretagne, il n’y avait aucun problème pour un apprenant.
Sur S-Malo c’était toujours du style une deux trois et si tu te plantes tu dégages. En Basse-Bretagne c’était toujours « tu me suis, prends ton temps tu y arriveras » et effectivement en fin de ronde tu y étais et ça repartait pour la suivante.
On déduit de cela des comportements très différents auxquels il faut s’adapter, ceux-ci étant bien plus faciles en Basse-Bretagne. Je n’en fais qu’une simple constatation mais cela amène a se poser des questions sur la mentalité bretonne et sur l’ouverture que, d’après ma simple expérience, je ne retrouve qu’en Basse-Bretagne.
une mauvaise manip a bloqué le message complet que je voulais faire passer.
pour résumé ma pensée :
j’ai toujours parlé et connu des bretonnants à rennes (depuis que j’y suis du moins)
en rien je n’ai quelque chose contre le gallo que je respecte, mais y-a-t’il eu déjà un état gallo, est ce qu’il a vu ses frontières détruites, pourquoi auriait-il une légitimité d’avoir des panneaux en gallo ? que ce langage subsiste je n’ai rien contre, mais je pense que le devoir de mémoire passe par des associations et non un forçage de reconnaissance.
De plus, le gallo représente un recul géographique du breton au XIV siècle, donc après « l’ouverture » de la Bretagne à la France.
en aucun cas, je déni ce parlé. par contre il faut reconnaitre qu’il ne représente pas une culture propre à un peuple même s’il peut paraitre populaire. J’aimerais connaître sur ce point quelles sont les revendications au niveau de la mayenne, par exemple, pour promouvoir ce parler. et si de telles revendications ne se font pas, ou moins, en mayenne, n’est ce pas alors la démonstration de profiter du mouvement breton…
encore une fois je précise que j’ai bon nombre d’amis qui se revendique gallo (depuis que je leur ai signifié ma bretonnitude) mais ils le font sans connaissance réelle de l’histoire et des contradictions enseignées à l’école. c’est plus par réactivisme que par conviction, et ne leur en veux pas.
j’ai tellement été vexé que ma langue, le breton, soit traité de patois que je comprend tout a fait le mal-être de certains qui prennent mal le fait que le gallo soit un dialecte. je ne leur en veux pas non plus. mais il faut savoir à un moment comprendre ce qu’est une langue et ses origines et ne pas se vexer si la science linguistique contredit certains avis.
a galon !!! bevet breizh hag ar brezhoneg !!!
Je vois qu’on craint que le gallo ne soustrait plutôt qu’il n’ajoute
Or je ne le crois pas.
Pour Yann Ber, qui de façon subtile dévalorise la culture gallèse
Ne pas donner le nom de fest noz aux soirées de danses qui se passent en Haute Bretagne, pourquoi pas ?
Mais à l’origine des festou noz (qui n’ont rien de traditionnel soi dit en passant…) partout en Bretagne dans les années 70 les festou noz se sont multipliés avec uniquement des danses de basse Bretagne, des sonneurs en couple, du kan ha diskan, y compris dans les bourgs les plus gallo de la haute Bretagne. Et puis petit à petit on y a mêlé des danses du coin, en couple, des avants deux etc… et on a continué à appeler cela fest noz, parfois bal folk quand ce fut la mode. Alors actuellement les organisateurs de fest noz mélangent souvent des musiciens de Basse Bretagne et de Haute Bretagne souvent certains groupes jouent des deux répertoires. J’avoue que j’aime danser les danses en chaine, mais après plinn, gavottes, une scottish ou une mazurka est la bienvenue pour retrouver sa dulcinée ou faire connaissance avec une autre. Quant aux danses en quadrille dont je doute qu’elles soient « héritées des cours parisiennes » (encore une façon de dire dévaloriser les choses), j’ai pour ma part vécu des soirées différentes de celles que vous avez vécues, avec ambiance survoltées par des danses extrêmement joyeuses et remuantes (le gallop nantais, le cercle circassien…). Il est vrai que beaucoup de cours de danses gallo existent et que les danseurs aiment se retrouver dans les fest noz et peut être et c’est regrettable ils restent entre eux et ont du mal à y associer les novices.
A Gwenvaël
« pourquoi auriait-il une légitimité d’avoir des panneaux en gallo ? »
Pourquoi y aurait-il légitimité à avoir des panneaux en breton au coeur du pays gallo ?
« mais y-a-t’il eu déjà un état gallo »
S’il y a eu un état breton, ses représentants ne parlaient pas tous le breton.
« le gallo représente un recul géographique du breton au XIV siècle »
Le gallo serait donc responsable du recul du breton, c’est faux, c’est bien le français qui a gagné sur le gallo et puis comme actuellement sur le breton.
Il n’y a pas chez les gallèsants de revendication de séparation de la culture bretonne ni de se poser en tant que « peuple » gallo, certains se positionnent bien en tant que bretons d’autres privilégient l’aspect culturel.
Bien sur que Rennes est la première ville bretonnante de Bretagne (du monde ?) parce qu’elle est universitaire ; mais il faut savoir que des gallésants habitent aussi en Basse Bretagne, heureusement que les brassages de population apportent de la richesse et de la diversité
personnellement, je n’ai rien contre qu’il y ait des panneaux en « gallo », à condition qu’il y en ait en Mayenne, et que le financement soit fait conjointement par l’Ille et Vilaine, la Loire Atlantique , la Mayenne, etc, et pas un Euro enlevé au Breton, par contre autant d’euros que vous voulez enlevés au Français.
Le problème n’est pas pour moi une légitimation par un ancien Etat, mais, par contre, Colin, vous faites une grosse erreur d’Histoire. Ce n’est qu’aux 12ème, 13ème siècle que les souverains ont cessé de parler Breton, en même temps que …la harpe a commencé à cesser d’être celtique.
Comme le dit Gwenvael, les parlers romans ont grignoté peu à peu, comme ils continuent à le faire, malheureusement pour l’humanité.
Ce n’est qu’un rapport de force.
Il n’y a que l’Est du 35 et 44, et encore, qui peut revendiquer de n’avoir rien à voir avec le Breton. On peut envisager de virer Fougeres, Vitré, voire Rennes, mais ce serait dommage pour tous.
Solidarité avec la Bretagne et sa langue spécifique, la seule, dans toute la Bretagne, ou alors , se barrer.
Acceptation d’une forme de parler roman, le Français officiel, en Basse-Bretagne, c’est bien suffisant.
3 langues obligatoires à l’école: Breton, Français (avec initiation à sa variante, ou soeur jumelle, en Haute-B), Anglais.
c’est vous qui rendez ce sujet clos par ce dernier message clair (radical) mais totalement contestable
j’hésite à en faire copie et à le diffuser sur les sites bretons.
seriez vous prêt à communiquer ainsi sur le gallo à la presse ?
Ce n’est pas Alan qui a lancé le sujet, vous conviendrez bien qu’il ne s’exprime pas en contre gallo mais pro breton, les sujets a polémiques ne sont fait que pour des débats passionnés mais qui détournent souvent du principal (on le voit bien en ce moment dans les médias).
Donc vous pencher pour une manoeuvre de désinformation en ciblant sur une discussion qui ne vous plais pas. c ça aller contre la Bretagne et reconnaissez que la culture gallèse ne serait jamais sortie des villages sans l’engouement pour les cultures de provinces qu’Alan a suscité, ce n’est pas vous qui pensez encore une fois détenir des vérités à vous placer au dessus des autres.
vous pouvez réfléchir à vos désirs de buzz, libre à vous de créer votre forum et promouvoir le gallo car ici ce n’en est pas la place.
Quelle que soit la manière dont on qualifie le gallo, « langue », « dialecte », … il fait partie de la Bretagne, et relève de la responsabilité de la Bretagne historique, pas de Paris ou de la francophonie, qui n’en ont rien a faire.
Et ce qui est parlé en Mayenne concerne les Mayennais et relève de leur responsabilité.
ce qui est parlé en mayenne n’a rien de différent du gallo. le gallo n’étant pas une spécificité bretonne. malheureusement ce sujet concerne un croissant ouest qui une fois encore déssert le mouvement breton par des frontières différentes. je ne suis pas étonné que des défenseurs du gallo prônent un grand ouest