Pour la cause Bretonne.
Alan,
Télérama N° 3218 présente le travail de Björk pour son nouvel album : Biophilia, l’artiste exprime sa démarche: » Je cherche depuis des années, sur mes disques, à faire se rencontrer le mieux possible les instruments acoustiques et les rythmes électroniques. » cette dualité d’approche est aussi la vôtre avec le bonheur que l’on sait ( à cet égard EXPLORE en constitue, de mon point de vue, la pointe la plus avancée et aboutie.) Mais alors, filant toujours le parallèle avec le travail de Björk, me vient une question, un peu osée j’en conviens, naïve sûrement: votre oeuvre est celle d’un amour/passion pour la cause Bretonne et Celtique, c’est entendu, la matière musicale prolifique qui en est née et qui en naît toujours en atteste. Mais n’avez vous pas eu à certains moments la tentation/le souhait de quitter totalement la référence du paradigme musical celto/breton pour une aventure musicale encore plus débridée?
( Qui serait en quelque sorte une orientation plus affirmée de votre travail qui viendrait consolider la matière vivante de vos concerts lesquels donnent à entendre de ces incursions musicales et sonores inouïes – pour notre grand bonheur – où l’on perd la référence au paradigme musical celto/breton.)
Noz vad dit, Alan.
il est vrai que la proportion de morceaux où s’entendent facilement les racines bretonnes et celtiques est bien plus grande dans mon travail que l’inverse.
Mais il est vrai aussi que je n’aime pas l’idée d’enfermement. C’est pourquoi je m’évade de temps en temps.
Deux exemples me viennent vite à l’esprit: « Emskiant » dans la symphonie celtique, un travail basé sur la musique dodécaphonique. Dans le suivant, « Kendaskren », je me suis aperçu après coup être proche de Berg. Et « Dor 1 » dans Harpes du nouvel âge s’inscrirait plutôt dans la musique classique contemporaine de la 2ème moitié du 20ème siècle. Il y a d’autres exemples, dans « Explore » notamment.
Effectivement les circonstances, le combat pour une culture celtique en survie et en sursis, m’auront empêché de développer davantage ces voies, même si ça fait partie de mes projets.
A galon.