Demat d’an holl, demat dit Alan
J’ai lu votre sujet sur le 18 juin et la coupe du monde. Je suis tout à fait d’accord avec vous sur ces deux points et j’aimerai réagir à l’un d’eux en particulier : le foot. Bon, personnellement je n’ai jamais vraiment aimé le sport, mais le foot encore moins… Néanmoins ce n’est pas avec le sport en lui-même que j’ai un soucis, mais avec tout le bruit qu’on fait autour. Je pense qu’il faut avoir un sacré culot pour oser dire que l’argent manque dans les caisses de l’état quand on voit les rémunérations des joueurs, des entraîneurs et des clubs de foot…
Selon moi ce n’est plus en sport, c’est devenu un business dégoûtant, qui brasse des millions et millions pour des hommes qui courent derrière une balle, alors qu’ailleurs sur Terre d’autres hommes s’épuisent dans un boulot qui ne leur rapporte que de la misère.
Autre aspect que je n’aime absolument pas, c’est le fait d’être quasiment « obligé » de supporter la France. Il y a quelques années, je pouvais voir dans mon ancienne rue un drapeau allemand dans un jardin. Une famille, résidant en France depuis toujours mais ayant des origines allemandes, soutenait l’Allemagne lors d’un match contre la France. Ma propre famille en a cassé du sucre sur leur dos…
Sous prétexte que nous vivons en France et que nous sommes administrativement français, nous serions donc dans « l’obligation » de supporter l’équipe de France, sous peine de passer pour des « traîtres à la patrie » ? En tenant compte de tout cela, j’ai eu envie de soutenir en pensée (puisque je ne regarde pas le foot) l’Uruguay. J’ai pu lire ce matin des tonnes de commentaires sur le net disant « On a de la chance d’être FRANCAIS !!! C’est pas donné à tout le monde !!! »
Je trouve triste que ces opinions existent encore de nos jours et que le sport, en particulier le foot, en soit autant imprégné…
Une fois de plus Loarwenn je suis entièrement d’accord avec toi…Les Romains disaient panem et circenses, maintenant c’est « foot et bière ». Je ne pense pas Alan que le monde irait mieux si le foot remplaçait la guerre, parce que le foot, C’EST la guerre ; comme on n’ose plus trop se mettre sur la figure entre nations, on le fait par sport interposé et le nationalisme dans son sens le plus vil, est toujours vivant. Comment peut-on être supporter ? On aime le foot et que le meilleur gagne….ou alors on soutient bêtement une équipe malgré ses manques et c’est du nationalisme débile, et c’est pour cela qu’on assiste à des scènes d’émeutes après les matches.
vous me répondez qu’un match ou des matches c’est aussi grave que la guerre. Dites-le plutôt à des personnes dont des frères, des soeurs, des parents, des grand-parents sont morts à la guerre en Serbie, à la guerre de 39-40…
On peut reprocher beaucoup de choses au foot et on peut en apprécier d’autres.
Difficile de mettre sur le même « pied ».
Je parlais bien sûr de l’état d’esprit à la base et non pas des conséquences….Désolé si je me suis mal fait comprendre.
Oui, loin de nous l’idée de comparer le foot à la guerre et ses nombreuses pertes. D’ailleurs personnellement ce n’est pas envers le foot en lui-même que j’éprouve un rejet (j’ai moi-même joué dans le club de foot de ma ville étant plus jeune), mais envers les comportements des supporters. Lors de la dernière coupe du monde, on sait tous ce qu’il s’est passé avec l’équipe d’Italie. Inévitablement, j’ai pu remarquer tout autour de moi qu’en réaction à cela, les gens se sont mis à détester et même à insulter les italiens (et même parfois directement l’Italie).
A cause de la provocation éventuelle d’un seul joueur, on se venge sur toute une ethnie ?
De même qu’aujourd’hui la plupart des gens qui osent dire « vive le Mexique » se font insulter. Alors non, le foot ce n’est certainement pas la guerre comme on la voit tous les jours dans de multiples pays. Mais je ne crois pas beaucoup me tromper en disant que c’est devenu une sorte d’affrontement, de « règlement de compte » entre nationalités, avec à la clé la haine du vaincu et parfois l’orgueil démesuré du vainqueur. Trop de gens oublient que ce n’est qu’un sport.
Décidément Loarwenn, tu m’enlèves les mots de la bouche….Tout à fait d’accord avc toi.
Autre aspect désolant du nationalisme, je viens de regarder un reportage de « 66 mn » sur la Belgique ; figurez-vous qu’il y a des écoles néerlandophones où doivent aller des francophones qui sont minoritaires dans ces cantons où les enfants sont punis lorsqu’ils parlent français pendant la récréation : ça ne vous rappelle rien ???? Décidément à quelque niveau que l’on se place, l’humanité n’a pas progressé : à quand la purification ethno-linguistique en Belgique ? I have a dream….
Evidemment beaucoup diraient que c’est un juste retour des choses, et que qui sème le vent récolte la tempête. Mais ce qu’il faut penser, c’est que ce n’est pas la faute de la langue française si elle a été imposée (ou « est » imposée). Aucune langue ne doit être persécutée.
comme je le disais plus haut, toutes ces intolérances, c’est intolérable.
Parmi ces intolérances: l’impossibilité pour un flamand de la république française d’utiliser sa langue officiellement dans une région de Flandre, le Westhoek. Où entend on parler de ça?
Bonjour.
Tout ca me fait penser au bruit suscite il y a quelque trente ans par le titre « Les Flamingants » du dernier disque de Brel. On trouvait choquant que Brel reagisse aussi durement , sans comprendre que les gens qu’il epinglait dans sa chanson n’etaient pas le peuple flamand, mais la minorite fascisante qui avait collabore avec les nazis. Il ya malheureusement cette realite aussi dans le paysage. Le fait qu’on punisse des gosses qui parlent francais dans un contexte flamand, ou breton dans un contexte francais, ou flamand dans un contexte francais, ou francais/alsacien dans une region allemande est proprement revoltant. Mais il y a aussi l’utilisation que certains font de ces situations pour pousser des projets politiques tout aussi discutables. Et ceci est valable partout helas. Je suis tres curieux de voir ce qui va se passer en Belgique dans le futur…
malheureusement, il faut admettre que, dans toute activité humaine, il y aura toujours des effets pervers aux meilleurs volontés, aux meilleurs sentiments. Tous les jours et tous les instants, la lutte continue pour le positif.