Je n’avais pas pensé à ce film vu sous cet angle (nord/sud). J’ai effectué, il y a plusieurs années deux séjours d’une dizaine de jours, à chaque fois chez l’habitant, à Bailleul. J’ai gardé un souvenir d’une atmosphère profondément chargée de chaleur et d’humanité, ( sauf le choc la frontière passée en Flandres belge face à la xénophobie) , un ressenti que je n’ai pas retrouvé dans le film, je n’y ai vu que de gros clichés d’où ma déception. J’ai peut-être loupé une lecture au second degré.
Je ne connais pas le film Cornouailles, je vais chercher. Par contre j’ai le souvenir de deux films que j’ai appréciés, qui sont assez proches finalement : l’Equipier de Philippe Lioret ( avec Philippe Torreton, Sandrine Bonnaire) et Remorque de Jean Grémillon d’après le livre de Roger Vercel. J’y ajouterai Chouans de Philippe de Broca, où on est loin de la vision manichéenne de la période révolutionnaire, avec d’un côté des bretons, chouans rétrogrades ( un révolutionnaire a dit, il me semble » la réaction parle bas-breton ») et le républicain français éclairé.
Gwell
bis repetita non placent
OUPS, au secours Doc Martin! 
VIVI
Je viens de voir le film (c’est mieux pour se faire un avis).
Je n’y ai pas vu un film sur la Bretagne mais un film se passant en Bretagne.
Cette comédie caricature, non pas les bretons, mes d’anciennes stars du football (d’ailleures présentées de manière grotesque et pathétique). On y reconnait d’ailleurs quelques joueurs existants.
Nous sommes donc loin d’un regard sociologique sur notre pays. D’ailleurs, je suis persuadé que le but du réalisateur, qui n’est ni Ken Loach ou Mike Leigh n’était pas là.
Le film a de bons côtés, à commencer par une Bretagne filmée sous le soleil, quelques moments amusants ou encore l’impression que j’ai eu en tant que breton de ne pas me sentir « attaqué » dans mon orgueil. En gros, c’est sans prétention! C’est une comédie!
Le film a des défauts, de part ses clichés; les goëlands devenus mouettes, la prononciation de « Kouign Amann », le titre « Tri Martolod » en guise de paroles pour la chanson,le penchant des bretons pour l’alcool, et pire pour les crêpes!
Oh! Les gros méchants parisiens qui n’y comprennent rien!
Pourtant, je vous posent la question; ces gros clichés ne seraient véhiculés que par les parisiens?
Les bretons, je vous le dis, sont les premiers à le faire, tous les jours, en Bretagne ou à l’extérieur! On aime les clichés en Bretagne!
Alors cessont de se victimiser, on enlève la bigoudenn « A L’Aise Breizh » du cul de sa voiture, on remet le BZH et on apprend le breton!
Ha bec’h de’i!
Amañ eo Brest!
Ici c’est Brest!
War raok Gwemgamp!
En avant Guinpamp!
C’est Yann-Bêr qui a ouvert le débat, il m’a citée, je me dois d’y répondre à mon tour, même s’il est finalement un peu en dehors de l’environnement d’Alan.
C’est vrai que je ne voulais pas aller voir ce film, ayant été relativement choquée par la bande-annonce et le déballage fait par l’ami Stéphane sur son site consacré à Molène. Cependant, j’ai pour principe de ne pas critiquer sans fondement et sans avoir étudié un minimum un sujet avant de le descendre. Je suis donc allée voir ce fameux film hier soir au cinéma à Rennes.
J’y ai bien sûr retrouvé tous les clichés de la BA et il faut dire, l’avaient-ils fait exprès, que le maximum de négatif était concentré dans cette dernière. Je comprends donc Yann-Bêr qui n’a vu que cette réduction du film. Est-ce une insulte à la Bretagne ? Je dirai plutôt une grosse moquerie à l’égard d’une petite île jugée arriérée et en dehors du progrès : je rassure tout le monde, il y a l’Internet à Molène, le haut débit n’est pas celui du robinet d’eau et les enfants disposent de jeux vidéos qui ne sont pas des ancêtres. Cette île est en Bretagne mais elle aurait pu aussi bien être ailleurs. C’est vrai qu’on pourrait être fort tenté de conclure ici qu’il n’y a point de salut en dehors de l’intelligentsia parisienne. Ce qui m’a un peu rassurée, c’est que le foot (que je déteste pour son côté gros sous) en a aussi pris plein son nez. On pourrait donc en conclure que le réalisateur n’avait pas d’autre intention que de faire rire et de s’aligner sur d’autres fictions du genre qui ont fait de grosses entrées. C’était d’ailleurs le cas pour mes voisines de derrières, elles se sont bidonnées tout le long du film. Moi, j’ai à peine réussi à sourire sur une ou deux séquences. L’humour étant quasiment toujours un foutage de gueule de l’autre, reste à savoir comment on se positionne. Significatif quand même, nous n’étions qu’une dizaine de personnes dans la salle pour un film programmé à 20h30 et en 3ème semaine de diffusion. On est loin des records des chtis.
En analysant, et parce que je les connais un peu, je peux comprendre que certains molénais aient adhéré à ce film. Le patron du « Kastell an Daol » où se situe la majorité des scènes a toujours cherché à médiatiser et « show-bizenesser » son île, c’est un fan de Johnny Halliday et son bar en est habituellement un véritable musée. Notre collection Harpographie pourrait sembler ridicule par rapport à la sienne. Chez beaucoup de molènais, je n’ai jamais vraiment ressenti un sentiment d’appartenance à la Bretagne, ils se sentent français d’abord. Je ne sais pas si cela a changé car ça fait très longtemps que je n’y suis pas retourné, mais il n’y avait pas de Gwenn ha du au fronton de la mairie les jours officiels, uniquement le tri liv. Il faut savoir aussi qu’il y a aussi une grosse proportion de l’électorat qui vote Front National…
Pas étonnant donc qu’ils n’aient pas été choqués, au contraire. Les acteurs le leur ont bien rendu en se montrant sympa avec eux et en posant pour des photos souvenir. Même s’ils ont les touristes l’été, ça leur a fait un gros coup d’animation et de la pub. Parions qu’il feront le plein la saison prochaine mais le plein de quoi ? Encore de bêtises ? De touristes moyens qui vont leur demander hilares où se trouve la conserverie, le théâtre ? Qui iront acheter les produits dérivés du film au Huit à Huit ? Aura-t-on un progrès et un développement économique plus important pour l’île ? Je ne pense pas. Le collège n’existe quasiment plus et l’école va finir de crever.
Les acteurs ont joué le jeu qu’on leur a demandé du moment qu’ils ont été bien payés. Jean-Pierre Marielle joue un rôle finalement sympathique et il en a la tête. Joeystar est parfaitement ridicule à brailler « Tri Martolod », il n’a rien compris mais c’est une habitude chez lui, le reste se complait dans la farce mais c’est creux, très creux et je conclurai par un « circulez y’a rien à voir » en proposant de mettre un terme à cette discussion à moins que d’autres ne veuillent la continuer…
Mireille.
Je ne comptais pas aller le voir, mais c’est à peu près ce à quoi je me serais attendu… au prix de la place de ciné, c’est vraiment pas la peine de se déplacer !
Je n’ai pas vu ce film. Il ne m’inspire absolument pas, bien qu’ayant été tourné à Molène.
Cornouailles, je n’ai pas encore eu l’occasion de la voir !
Mais, je m’étonne que personne ne parle du film Bowling, tourné cet été à Carhaix avec Mathilde Seigner, Catherine Frot et Firmine Richard, entre autres. Il s’agit d’une histoire d’amitié sur fond de la lutte qui a existé pour le maintien de la maternité + chirurgie de l’hôpital de Carhaix.
c’est le monde du football qui est tourné en dérision, pas la Bretagne ou les Bretons. Quelque soit le niveau de ce film, les français aiment les conn….. de toute façon 
. Allez, « Haut les coeurs »: si ça peut rapporter financièrement un peu aux commerçants de Molène, et bien, tant mieux, ça aura au moins servi à ça! 
car la Bretagne souffre de plus en plus du manque de touristes.
je reviens rapidement là-dessus.
Comme vous pouvez constater en me connaissant mieux, j’aime que les approches soient à la fois sans concession, mais aussi réflechies et zen que possible.
Dans ce cas précis, mon rôle n’est pas de défendre à tous prix Les seigneurs, loin de là. Mais je trouve qu’il ne faudrait garder que les arguments les plus indiscutables. Par exemple, je vois passer, par mégarde, des reflexions sur ce que gagnent des acteurs, etc. Cela demande à être fait de manière plus pointue. Car on pourrait tomber dans le « les footballeurs sont tous pourris, les acteurs sont tous pourris, les politiques sont tous pourris ».
Mais il est vrai aussi qu’un échange sur forum ne permet pas forcément de peaufiner le discours comme s’il s’agissait d’un livre. C’est d’ailleurs pourquoi des échanges comme ceux-là peuvent permettre un certain peaufinage, dans un esprit positif.
Je reviens aussi sur une réflexion que j’ai faite sur l’idée qu’on aurait besoin de plusieurs créateurs cinématographiques au talent, au potentiel international, prenant enfin le relais du travail musical, le mien par exemple.
Je ne crois pas que les revenus des acteurs soient au même niveau que celui des footballeurs, malheureusement pour les premiers. Qu’un acteur gagne bc pour un film qui a bien marché, je n’y vois rien à redire ; on pourrait attendre la même chose du foot : or je constate que plus ils gagnent d’argent, moins ils mettent d »énergie à gagner des matchs. Il faut bien reconnaître que trop d’argent corrompt, dans tous les domaines.
Quant à un cinéma breton, oui bien sûr, comme tous les autres arts d’ailleurs… mais il ne faudrait pas qu’il soit englobé dans le cinéma « français ».
Bonjour,
A ne pas oublier René Vautier dont un des films « Avoir 20 ans dans les Aurès » (sorti en 72) vient d’être restauré et ressort dans certaines salles. Un film produit entre autres par l’U.P.C.B (Unité de Production Cinématographique de Bretagne) qui n’existe plus je crois et qui donnait des moyens techniques pour des créations cinématographiques en Bretagne, j’ignore s’il existe un équivalent aujourd’hui.
Gwell
Il faudrait aussi citer les Le Garrec qui ont réalisé « Plogoff, des pierres contre des fusils ». J’ai eu l’occasion de rencontrer René Vautier il y a quelques années, c’est un personnage exceptionnel. Il avait aussi fait un film sur Alan, je ne sais pas s’il en existe une copie quelque part, l’original ayant disparu dans l’incendie du Fort de Berthaume (Brest) qui servait alors de cinémathèque à R. Vautier.
Pour les cinéphiles, il existe un livre sur le cinéma en Bretagne, mais je n’arrive pas à remettre la main dessus. Il y a aussi la Cinémathèque de Bretagne, basée à Brest : www.cinematheque-bretagne.fr/ qui conserve des archives étonnantes.
Yann-Bêr
Oui, c’est vrai j’ai oublié de citer les Le Garrec, j’ai vu le film sur Plogoff, et j’estime aussi que René Vautier est vraiment quelqu’un d’exceptionnel, à voir son parcours et ses engagements.
Gwell
Voila un petit pdf qui résume une expo sur le cinéma breton www.cdp29.fr/photos/pdf/94.pdf
Je me permets de revenir sur le film « Plogoff, des pierres et des fusils ». Je le regarde régulièrement car il montre ce que nous Bretons pouvons faire. Nous nous dispersons dans de multiples querelles ( Nolwenn, pas Nolwenn; « Zh, pas Zh »…) alors que nous sommes capables tous ensemble de faire bouger les choses…
J’admire Alan qui au-delà de tout cela continue inlassablement son combat sans baisser les bras… Quelques personnes ont un statut et une notoriété qui pourrait faire avancer les choses, alors unissons-nous derrière elles!