la 3ème (ou 4ème) vague, (c'est) ce sont …
…les frères Guichen, Plantec, Rozaroun, Skeduz, Stratijenn, Strakal, Katé mé, hamon martin, carré manchot, loened fall, et tant d’autres. Pourquoi avoir attendu la venue du sauveur en la personne d’une chanteuse qui n’invente rien et ne fait qu’interpréter (bien je le reconnais) des chansons resucées jusqu’à la moelle même si ce sont les vôtres, avec inclus dans le deal manifestement rentable, vos propres arrangements, Alan ?
demandez au …peuple breton, au peuple français et d’autres, pourquoi ont-ils besoin que de gros moyens de communication se mettent en place pour que des infos (artistiques ou autres) les atteignent.
Je vais répéter ce que j’ai déjà dit: tout moyen n’est pas bon à prendre pour une cause.
Mais, si reprendre, notamment, une chanson à moi ou mes arrangements, permet à des millions de gens de se remettre à l’heure bretonne (ce qui, je rappelle, n’ont su faire aucun des artistes que vous citez), vous êtes peut-être de ceux qui trouvent plus noble la lutte armée?…Ou la culture bretonne doit être jalousement gardée pour une petite minorité d’initiés?
– votre évocation de la rentabilité n’est pas très noble, elle, mais vous êtes probablement excusable –
Bonjour à tous.
Pour ma part je n’arrive pas à admettre l’idée que ce soit la culture bretonne qui se vende au-travers de cet album. J’ai plutôt l’impression que c’est un nom qui se vend…
D’autant plus lorsque l’on lit ses mots « surtout que je n’avais pas envie de débarquer sur le tournage avec un costume bigouden ! »
De la part de celle que beaucoup voient comme la nouvelle « représentante » de la Bretagne, je trouve ça plutôt décalé…
Ensuite, afficher partout qu’elle s’est mise sérieusement à la langue bretonne, et ne pas savoir répondre à la présentatrice du Téléthon qui lui demandait comment dire « 36 37″…
Et pour en rajouter à ce qui m’apparait comme un manque de sincérité ou de professionnalisme, j’ai pu voir, dans une de ses prestations télévisuelles, une veuze s’entêtant à sortir un son de pib-uilleann… vive le playback ! Mais quand d’un autre côté d’autres artistes se battent depuis 40 ans ou plus pour que la culture bretonne soit connue et reconnue (vous êtes très bien placé Alan, je pense, pour le savoir), voir quelqu’un débarquer, se contenter de reprises et les interpréter en playback… Je trouve cela très déplacé.
Et encore plus,quand son album vient remplacer dans les rayons les productions d’artistes qui créent réellement une musique actuelle inspirée de la tradition, et qui n’ont que 1/10ème de la reconnaissance que mademoiselle Leroy acquiert en claquant des doigts.
Mais ce n’est que mon avis…
un coup de projo sur l’une ne nuit pas aux autres.
Qu’on reproche aux media de ne pas me passer, moi ou d’autre, oui, on le peut, on peut d’ailleurs leur écrire, mais pas besoin de s’attaquer à une personne.
Elle commence le Breton donc très normal qu’elle ne sache pas dire ces chiffres. Je connais des tas de bons musiciens, même des amis, qui ne le savent pas.
Et vous parlez de playback qui ne la concerne pas directement, je ne sache pas qu’elle joue d’une cornemuse.
Je comprends votre aigreur, surtout si cette vague s’avérait se réduireà Nolwenn, bien trop tôt pour le constater ou non. Espérons le contraire.
A galon,
alan
« Un coup de projo sur l’une ne nuit pas aux autres. »
Ce n’est pas totalement faux. Mais j’y mettrai tout de même un bémol. On sait hélas trop bien qu’aujourd’hui, quand les médias s’intéressent à quelque chose, ce qu’il y a autour est rarement abordé. Alors ce n’est pas volontaire, ce n’est pas le souhait de Nolwenn (je l’espère du moins), mais tout le bruit qui est fait autour de son album occulte les autres artistes. Je vois beaucoup de gens qui aiment cet album, qui, par conséquent, disent adorer la musique bretonne… mais qui au final ne connaissent que Nolwenn Leroy et trouvent toujours le reste « ringard ». Pour cela, je pense qu’il aurait été plus raisonnable et réellement plus respectueux de placer cet album aux côtés des autres, et non devant. Ce n’est pas entièrement à Nolwenn que je fais des reproches, bien qu’artistiquement j’ai tout de même quelques réserves (que je pourrai aussi bien avoir pour d’autres, puisque personne n’est parfait), mais c’est surtout avec la démarche générale que je ne suis pas d’accord… Et également avec beaucoup de gens qui nous reprochent de ne pas aimer. Il parait que ceux qui n’aiment pas cet album sont « intégristes »… Sauf qu’il est encore permis de ne pas aimer quelque chose, il me semble… Enfin, certains se contentent du fait qu’elle chante en breton pour l’apprécier, je trouve ça un peu réducteur. Que pense-t-elle de la Bretagne réunifiée ? Que pense-t-elle d’une Bretagne plus autonome ? C’est peut-être un défaut que de vouloir mettre en parallèle revendications bretonnes et musique, mais pour moi ces deux choses sont intimement mêlées.
PEITE REMARQUE GENTILLE EN PASSANT:
Presque tous les bretonnants de naissance que je connais comptent en français.
Par contre il existe une catégorie de néo-bretonnants qui ont imaginé un système en « ont » ( ex: pemgont ou je ne sais trop quoi. Pas besoin d’être grand mathématicien ni excellent bretonnant pour comprendre qu’un tel système n’a pas assimilé la base 20 de la langue bretonne (Tri-ugent et non six dix…) et que cette théorie met à mal toute la théorie des restes, des congruences ect…. En plus d’une erreur linguistique c’est une véritable insulte à la raison……
En fait, en français on comte en base 10 avec un vocabulaire à base 2O….. Dans le cheval d’orgueil P.J Hélias mentionne que cet état de fait qui créait un véritable handicap pour les petits bretonnants de l’école primaire…….
Il y a eu un sujet sur Nolwenn aux info ce midi, je n’ai pas pu le voir (je devais retourner au boulot, vivement le retraite !) Elise Lucet l’a présentée comme une chanteuse, qui dans son dernier disque chantait des chansons folkloriques bretonnes !!!!
C’est Elise qui est folklo !!!
Quant à compter en français, j’ai connu le même phénomène en Ecosse : tous les gaélisants comptaient en anglais. C’est normal, ils avaient appris à compter (je veux dire par là, faire des comptes, des calculs) dans cette langue, et on ne compte bien que dans sa langue maternelle, (or pour beaucoup de bretonnants ou gaélisants, la langue maternelle des maths c’est bien le français ou l’anglais ; je parle couramment anglais, mais je compte toujours en français. Or les langues celtiques sont quand même difficiles à « traduire » pour ce qui est des nombres, c’est une gymnastique du cerveau. Tout ça pour dire que juger Nolwenn sur le 36-37, c’est pas sympa…
Ce qui ne serait pas sympa, ce serait de m’arrêter à ça. Fort heureusement, ce n’est pas ce que je fais. D’ailleurs, je ne la juge pas…
Pour en venir au reportage de ce midi, si nous parlons bien du même, il était sur France 2. La/le journaliste, je ne sais plus vraiment, a déclaré : « Pour son 4ème album, elle s’attaque au folklore breton. »
Cela, ce n’est pas sympa…
Tout comme Nolwenn elle-même qui a expliqué, dans une interview, son choix de musique en disant qu’elle « avait voulu interpréter des chansons traditionnelles, mais aussi d’autres chansons, plus modernes ».
Donc déjà, une certaine opposition entre tradition et modernité. Chose que je ne trouve pas sympa non plus, étant donné que la culture bretonne, depuis déjà bien longtemps, montre que les deux sont intimement liés.
De telles émissions ne montrent souvent que la sous-information de journalistes reflets fidèles de la « culture
française ». Les artistes sont obligés d’y passer….
N’attachons pas trop d’importance à de tels propos..
Demat deoc’h !
Je suis depuis quelques temps ce débat sur le Cd de Nolwenn Leroy . J’avoue ne pas avoir écouté la totalité mais avoir entendu quelques morceaux à la radio et l’ai vu lors du Téléthon .
C’est vrai que l’interprétation est propre et correcte et n’a rien à envier à certaines autres reprises que l’on a pu entendre auparavant . C’est déjà une bonne chose mais cela ne suffit pas , on ne sent ni n’entend aucun apport nouveau à la musique celtique , on ne peut pas se contenter de ce type de reprises après 30 ans ( même plus…) de musique de Stivell et quelques autres grands qui ont tant apporté à la musique celtique moderne . Ce type de démarche est pour moi unniquement une démarche commerciale d’une chanteuse en panne d’inspiration ( rendez-vous dans dix ans , on verra dans quel autre créneau rentable elle sera engagée).
Je voudrais bien croire en sa sincérité mais la ficelle est vraiment trop grosse , tous les clichés sont là , en bretonne sur la pochette ,les morceaux les plus connus, surtout pas de risque . Je ne crois malheureusement pas que cela entrainera ( comme l’héritage des celtes à un moment) les autres artistes bretons ou celtiques dans les médias qui ont trouvé là le bon produit t l bonne « cliente » ;on peut lui parler de chansons folkloriques sans qu’elle proteste , on peut la coincer avec le 36-37 et c’elle elle qui s’excuse de ne pas pouvoir répondre ; les médias peuvent l’inviter sans fin sans qu’on ne risque de parler une seconde réellement de la Bretagne , sa langue , ses problèmes , ses revendications , c’est bien ce que cherchent les médias français e c’est bien en partie pour cela que l’on invite si peu des artistes commes vous Alan ou d’autres .
Donc non vraiment non je ne marche pas dans la combine , la musique celtique et la Bretagne méritent mieux !
Kenavo
Glazen
Les critiques émises sur Nolwenn Leroy me semblent bien exagérées. Je ne reviendrai pas sur la langue bretonne, Alan l’a fait. J’insisterai plus sur le côté « médias ». Je pense que Nolwenn fait sincèrement ce qu’elle sait faire d’un côté et ce qu’elle peut avec ce qu’on lui donne d’un autre côté. Le coup de la veuze, remplacée par une grande cornemuse dans une autre émission m’a franchement plutôt fait sourire, montrant l’inculture dans le domaine celtique des producteurs télé et de ceux du show-business (souvent les mêmes). Pour en revenir à Nolwenn, elle a eu le mérite d’exposer sa bretonnité, d’une manière un peu légère peut-être en ne faisant que des reprises (à noter quand même le titre « Je ne serai pas ta parisienne »), et d’utiliser sa notoriété pour mettre la Bretagne en avant.
Il ne me semble pas possible de la comparer à d’autres artistes déjà renommés en Bretagne. Si on peut la comparer avec quelqu’un, c’est avec Alan qui a ouvert la voie en se servant du potentiel médiatique. Je suis désolé de le dire mais ces artistes ont-ils, tous confondus, voulu se donner les moyens de représenter notre vieux pays ? Malgré tout le mérite qu’on peut leur accorder, ils me semblent un tantinet enfermés dans le système Coop Breizh ou Keltia et ne cherchent pas vraiment à en sortir. Et bien évidemment leur diffusion n’est pas à la hauteur de leur talent. Prenons d’autres exemples que celui d’Alan, si Dan ar Braz n’était pas allé trouver Sony pour son « Héritage des celtes », l’oeuvre serait certainement passée complètement inaperçue en France, comme l’étaient ses disques précédents. Cécile Corbel, de son côté, n’a pas hésité à envoyer un de ses disques au producteur japonais du film « Arriety et le petit monde des chapardeurs ».
Je terminerai par un autre élément à ajouter à cette nouvelle vague : il est littéraire cette fois car il s’agit du livre « Les bretonnismes » d’Hervé Lossec aux Editions Palantine : 40 000 exemplaires en deux mois, personne ne s’en doutait, il a fallu rééditer très vite. Pourquoi ce succès ? C’est encore difficile à analyser mais on peut penser que cet ouvrage est la « bible anti-plouc » qui permet à tous les Bretons de se reconnaître dans un français directement traduit du breton, de se rendre compte que tout n’est pas perdu ; et ainsi de leur faire prendre conscience de leur spécificité bretonne en les aidant à retrouver ou à renforcer leurs racines. Il est un espoir aussi car il pourrait bien amener plus de personnes à se mettre à la langue.
Espérons que nous sommes bien en route vers cette nouvelle vague et qu’elle se tiendra dressée longtemps.
Yann-Bêr
Je ne vois pas en quoi c’est un mal d’être dans le système Coop Breizh (« enfermés » ?????). Bien au contraire. Sans Coop Breizh, il y a beaucoup de choses, pas forcément dans le domaine musical, que je n’aurai pas connu. Si on peut reprocher à des artistes de se contenter de Coop Breizh, que dire des artistes qui sont auto-produits ? Que dire des Ramoneurs de Menhirs, que dire de Trouz an Noz, qui justement se tiennent à l’écart des grandes maisons de disque ?
Car s’en tenir à l’écart, c’est aussi un bon moyen de sortir des disques avec un prix plus abordable… Quand je vois ces « grands artistes » qui sortent un cd avec 10 chansons, le tout avoisinant les 25€… J’ai plus envie de soutenir des groupes qui se démènent pour rassembler un public correct plutôt que ceux qui vident un porte-monnaie en un seul disque.
La musique est un art. Et comme dans tout art, il faut savoir rester simple.
P.S : je salue au passage l’intervention de glazen.
Je sais très bien que sans Coop Breizh et autres maisons d’édition en Bretagne, il n’y aurait jamais eu tout ce que nous connaissons maintenant. Ce que je veux dire c’est qu’elles restent trop en Bretagne et limitent ainsi la diffusion des artistes qu’elles produisent. On tourne un peu trop en rond, il faudrait que les uns et les autres puissent se donner les moyens d’zller plus loin.
Quant aux auto-produits, je reconnais leur ténacité et leur travail mais là aussi la diffusion est très limitée et c’est souvent dommage. (Pour Les Ramoneurs, leur maison « Du-mañ ha du-hont » passe aussi pas Coop Breizh !)
C’est le système entier qui serait à revoir mais là … difficile de refaire le monde, c’est déjà assez difficile d’essayer de subir le moins possible celui que nous vivons.
Vous avez ici la possibilité de vous informer sur un travail de communication professionnel et grand public: le mien depuis 1966.
Il suffit d’imaginer Coop-Breizh, et encore plus, Keltia-Musique, sans ça, et se rendre compte que certains propos, ici, font abstraction des choses telles qu’elles sont arrivées et dans quel ordre, et dans quelles proportions.
Tant pis si ça parait immodeste, je regrette qu’on m’amène sur ce terrain.
Si les média hexagonaux ne connaissent pas la musique bretonne, c’est vraiment qu’elles ne le veulent pas !!! Le propre d’un média, par définition, c’est de s’ouvrir et de s’informer pour retransmettre. Il y a aussi des choix politiques, pour ne citer qu’un exemple, le nouveau maire de Caen, (tendance gauche caviar) supprime les uns après les autres les moyens d’expression des cultures « populaires » (la salle mobile des quartiers va être supprimée, or c’est là qu’avaient lieu entre autres les festoù-noz…) ce monsieur pense que la culture, c’est l’opéra et le classique, ce qui bien sûr n’est pas condamnable en soi, mais est un peu réducteur.
conclusion : média autistes + politiques bornés : après c’est facile d’accuser Coop Breizh ou Keltia d’être repliés sur eux-mêmes.