
Ev' chistr 'ta, Laou!
Bonjour,
J’essaye de retracer le parcours de la chanson Ev chist ta laou, de son berceau jusqu’autour du monde. Elle est née, dit-on, dans les années 20 et serait l’oeuvre de deux gars de Guiscrif.
Vous l’avez interprétée dans les années de 70 et à partir de là elle semble avoir fini en Italie (avec votre ami Angelo Brandurdi : cf « Gulliver » et « Sans aucun doute »), en Irlande (avec votre ami Paddy Moloney)… et à partir des Chieftains elle a fini entre les mains de Goran Bregovic (!) qui l’interprete dans son album Irish Songs (1999).
Afin que je puisse remonter la « filière » pouvez-vous me dire où vous l’avez apprise ? Lors d’un fest-noz ? D’un cours de musique ?
Merci !
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j’ai entendu chanter « Son ar chistr » , principalement par Loeiz Roparz, dans des stages Kendalc’h et Ar Falz vers mes 15 ans.
Je l’ai mis à mon répertoire quand j’ai commencé à chanter, donc en 1966. Je l’ai enregistré sur mon premier single (après carte blanche de Philips-Fontana-futur Universal) en juillet 1970, repris fin 1970 sur l’album « Reflets » (et en 1993 sur « Again ») et l’ai donc fait connaître à un relatif grand public.
Philips étant aux pays bas, il n’a pas fallu longtemps pour que le groupe néerlandais Bots le reprenne et en fasse un énorme tube, au point que l’Europe du Nord le prend pour un thème traditionnel hollandais ou danois (!).
Puis repris par un groupe folk piémontais qui a laissé croire à Branduardi qu’il s’agissait d’un thème celtique d’Italie du Nord (!).
Puis par le groupe Scooter, puis par le groupe Blackmore night, puis par Goran Bregovic, etc.
Les seuls qui n’ont pas eu besoin de moi pour le reprendre ont été les Chieftains, puisque c’est Polig Montjarret qui les a poussé à l’interpréter.
Sans vouloir avoir l’air envieux, je suis assez choqué de l’ingratitude des gens qui ont repris une chanson que je leur ai fait connaître sans le moindre renvoi d’ascenseur, ni pour moi-même, ni pour la Bretagne en général. Il suffit de comparer sur Google combien de fois ma version est citée par rapport aux leurs…
Si jamais vous aviez le temps justement d’aller dans les différents sites qui parlent de ce titre, et me rendre un peu justice, je vous en remercie. Car, bien sûr, je fais des concerts un peu partout, mais si les gens étaient plus honnêtes, mes tournées internationales seraient largement plus conséquentes, avec les conséquences positives que l’on imagine facilement pour la cause bretonne.
Ce sera fait !
Merci pour votre réponse très enrichissante. J’étais en effet persuadé que c’est vous qui l’aviez soufflé à Branduardi et aux Chieftains!
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Demat, ha bloavez mad an holl.
Son ar Chistr? j’ai pu modestement mesurer l’impact de ce chant sur le public d’une soirée de fin de colloque à Sherbrook, au Québec, en effet, étant sans doute dit qu’un bas breton doit au moins connaître un chant en breton, sommé de m’exécuter, j’ai chanté Son ar chistr, la dynamique musicale est telle, que même pour un modeste chanteur comme moi, il produit un effet surprenant !
J’ai bien sûr indiqué l’origine de ce chant, et les arrangements et interprétation d’Alan, faisant de ce chant un hymne trans frontières!
Un autre mot, dans la suite de Télérama, pour souhaiter à Alan de connaître la reconnaissance publique que la pertinence musicale, sociale et culturelle de son oeuvre mérite. A l’image du film de Ken Loach, » It’s a free World » , la thématique musicale et littéraire de EXPLORE, et le concert qui en découle, sonnent l’heure des résistances actives aux tendances déshumanisantes de l’époque.
Bloavez mad Alan, ha chans vad e broiou all, hag e miz gouere e kemper.
AVEL