
Ecole et musique
@Stephan: je dis judéochrétien en pensant à ‘saint’ Paul, c’est lui qui a mis en place la chrétienté en tant que religion et essayé de poser une doxa unique… (pléonasme?).
@ jean Luc: tu veux qu’on cause du ‘soutien’ cette arnaque populiste? je vais vite devenir grossière…
Hep tout le monde a t-il bien fêté Samhain? 🙂
Bon, sérieux, pour les intervalles étoussa, je vois, enfin j’entends de quoi il s’agit, mais je ne suis pas capable d’en parler (sniff), je vais aller réviser mes (maigres) connaissances chez Djac, pour la peine, tiens.
je m’en vais en vacances, mais j’ajoute que tout chanteur de variété anglo-saxon chante plutôt en gamme pythagoricienne, donc avec, par exemple, une sixte un peu basse (sinon, ça sonne moins bien; et du pentatonique, ou simplement du modal tempéré, c’est l’horreur). Donc quand on se contente de jouer sur les comas, tout le monde l’accepte d’autant plus que beaucoup ne le discernent pas. Par contre, beaucoup jouent aussi sur les intervalles de manière plus accentuée, sur les notes blues. Et c’est accepté. Il est vrai que je fais tout ça avec doigté, car je ne veux pas trop « agresser méchamment », ce n’est pas le but. Mais il est vrai que j’ai entendu certaines personnes (mal intentionnées ou non) dire que parfois je chante …faux (!), quand je m’attache au contraire à être plus subtil qu’une vulgaire gamme tempérée « occidentale ».
Mmmhh ha oui, des gens m’ont déjà dit ça:
-‘ telle note, on dirait qu’il chante faux.. .’
A mes oreilles non pourtant 🙂
Une oreille, ça s’éduque, cercle…. allons il deviendra vertueux?
Bonnes vacances donc.
edit: j’ai transmis un peu de vos échanges à Djac qui répond ceci:
« les micro-intervalles(…)c’est un sujet un peu plus particulier. À chaque style de musique il y a des styles de gammes différentes, avec des justesses différentes – la musique indienne étant peut-être une des plus incroyables à ce sujet.
Mais, en vrai, la gamme tempérée stricto sensu (des 1/2 tons exactement égaux, pour faire que 12 demi-tons à la suite fassent exactement une octave, de do à do), elle n’existe que sur les synthés et machines.
C’est un système théorique, autour duquel on s’arrange en pratique, sinon on arrive à des trucs très faux, qui sonnent mal ; par exemple, les accordeurs de piano ont des procédures, suivant les écoles, très complexes, pour faire du tempéré sans en faire (en plus, pour qu’une octave sonne vraiment juste au piano, faut la faire un peu plus grande qu’une octave théorique, à cause de l’acoustique spéciale des cordes de piano). Et en quatuor à corde, je te raconte pas les prises de tête pour faire qu’une mélodie sonne juste, en même temps que l’harmonie, alors qu’on est accordé en quinte… (par exemple, si on accorde des quintes exactes, on se retrouve avec un do de violoncelle, sa corde la plus grave, et un mi de violon, sa corde la plus aigue, censée donner une tierce do-mi… et là, c’est le drame ! ) )
Bref, une bonne éducation en musique classique forme (devrait former) l’oreille à de la justesse très précise, et donne (devrait donner) des musiciens capables d’entendre toute variation de hauteur, au-delà du problème spécifique des micro-intervalles. »
Et re-édit:
« il y a une grosse différence entre catholique (France, Italie) et protestant (Allemagne, Hollande) et anglican (England of course). Ça donne vraiment des manières de considérer la musique différente, en particulier sur le côté solitaire/en groupe (les italiens et leur « concerto », leurs divas d’opéra… Quand chez les allemands, c’est le choral, tous ensemble !).
Bon sauf que la Hongrie ils sont plutôt catholiques. Mais peut-être avec une histoire particulières et des influences différentes, là chaipas – ça demanderait une thèse… »
NB: je ne voulais pas lancer sur le thème religieux, sur lequel je plussoie Djac évidemment, pour ne pas alourdir les choses, mais puisqu’il avait à dire du point de vue musical je rajoute.
Et merci aux participants et lectrices et teurs de ce fil.
Elihah : même « Saint »-Paul dit de « ne pas s’en priver l’un l’autre » !!! Bon j’arrêterai là sur ce point.
Je me souviens, pour relier ce sujet à l’école, que les éditions Fuzeau (spécialistes de la musique en milieu scolaire que tu dois connaître) avaient au catalogue un carillon intratonal… comme quoi les intentions peuvent être bonnes. Ils avaient également une bonne ouverture sur des musiques extra-européennes.
je reviendrai dans mon blog sur le sujet de mes choix, qui ne sont ni « classique » ni « indien », ni « catholique », ni « protestant », mais, comme vous le savez, à base celtique.
@ stephan: faudrait qu’on se cause en MP :-)Je crois que nous sommes sur la même longueur d’onde en fait.
@ alan: avec plaisir, merci de prendre le temps de le faire quand ça sera possible 🙂
@ tous les ignares comme je suis, il paraît que ceci est très bon:
http://www.amazon.fr/Guide-La-théorie-musique/dp/2213609772/ref=sr_1_1?ie=U…
(non j’ai pas d’action chez l’à sa zone)
`
Je ne suis pas trop d’accord avec les problèmes de catholiques, de protestants et d’anglicans concernant la musique.
Il suffit de se placer à l’époque baroque et de considérer les musiques d’alors.
On trouve la musique française, la musique italienne, la musique allemande, la musique espagnole et la musique anglaise… pour ce citer que les musiques « officielles », c’est-à-dire commandées par des princes ou les Églises.
Mais on constate aussi que les thèmes abordés sont, le plus souvent des thèmes de la rue.
À l’époque, aussi, l’Europe existait tout autant qu’aujourd’hui et les musiciens se déplaçaient d’une cour à l’autre à la recherche d’un emploi. Il y avait donc de larges emprunts. Rien que Bach a copié (au sens écrire) la musique de ses contemporains, il a fait de nombreuses adaptations, transcriptions des musiques de son temps. Mais, ce même Bach DEVAIT produire de la musique pour le culte car il était payé pour cela. Il est bien évident alors que cette musique répondait à ce qu’étaient les bases du culte à l’époque (les chorals par exemple)… alors que la musique d’un François Couperin était flamboyante à l’image des messes solennelles de l’époque (il n’a pas fait que cela bien sûr).
Ce qui peut être intéressant de rechercher, ce sont les musiques traditionnelles et populaires sous jacentes.
Un bel exemple sont les « Folies d’Espagne » (Folia en Italie), ce thème apparut au Portugal et se répandit dans toute l’Europe indépendamment des religions, il a été inclus dans bien des suites de l’époque tant en Angleterre, qu’en Allemagne, en Espagne, en Italie, en France, …
C’est justement parce qu’il existe des différences qu’on peut s’emprunter des caractéristiques les uns au autres 🙂
Djac parlait des manères de considérer la musique.
Demat d’an holl
C’est un sujet très intéressant, et j’aimerais m’y connaître en musique autant que vous… Je suis encore jeune (sans vouloir dire que vous êtes vieux ), j’ai donc encore le temps, je suppose…
J’aimerais avoir vos avis d’experts… J’ai lu que dans la vidéo suivante, vers la fin (plus exactement à partir de 5:40min), Alan jouait… faux…
Je n’entends pourtant rien d’anormal, personnellement…
[Flash unavailable]
Je suis comme toi , Loarwenn, je ne suis pas une experte mais je n’entends rien de faux dans ce morceau, je le joue moi-même au violon uniquement d’oreille, ce qui m’a demandé un gros travail d’écoute mais je n’ai certainement pas l’oreille parfaite. Je serais curieuse de savoir qui a dit qu’Alan jouait faux à la fin de ce morceau.
A galon
Gwell
Je crois que cela peut renvoyer à un autre sujet où l’on parlait de micro-intervalles entre autres et qu’Alan disait, à ce sujet, que certains pensaient qu’il jouait faux.
Notre oreille est habitué au tempérament égal : les 12 notes de la gamme sont régulièrement espacées, c’est l’accordage du piano, par exemple.
Mais c’est cet accordage qui, physiquement parlant, est faux. En fait tous les tempéraments sont, en quelque sorte , faux. Seuls les instruments de la famille du violon sont justes parce que le violoniste peut TOUT jouer en décalant son doit un poil sur la touche.
Certaines musiques (arabes mais aussi celtes) utilisent des micro-intervalles, c’est comme si on mettait plusieurs « notes » entre deux touches du piano.
Alan, utilise parfois ceci. Les gens n’étant pas habitués pensent que c’est involontaire et peuvent percevoir cela comme s’il avait voulu chanter une note du piano (pour reprendre l’analogie) et qu’il avait chanté entre deux notes… donc faux.
Édit : on voit bien que, pour nos oreilles, une musique arabe, andalouse (certaines) ou asiatique « sonne » d’une manière très inhabituelle. C’est un peu la même chose.
Je me trompe peut-être mais je crois qu’Alan à la fin de cette suite irlandaise ajoute des fioritures, une improvisation en quelque sorte.
Jean-Luc fais-tu référence au A 440 dont on m’a tant cassé les pieds ? Car outre la musique celtique, j’aime aussi la musique baroque , klezmer et indienne.
Gwell
Je suis aussi fan de musique Baroque !
Non, le la 440 est simplement le positionnement de toute la gamme. Si on le modifie, on déplace l’ensemble des notes. Mais comme tout le monde se déplace en même temps, cela ne change pas grand chose au ressenti de la musique. L’intérêt d’avoir une référence est que tout le monde peut s’accorder pour jouer ensemble.
Non, le tempérament et les microintervalles, c’est autre chose.
Entre deux notes de même nom, on a une octave. La fréquence est multipliée par deux. Par exemple, si on prend notre la de référence à 440Hz, le la supérieur sera à 880Hz.
Comme on a 12 intervalle sur une gamme (classique), répartir les intervalle régulièrement revient à multiplier la fréquence d’une note par racine 12ème de 2 pour obtenir la suivante. Au bout de 12 notes on obtient 2, notre octave.
Mais dans ce tempérament, tous les intervalles sont égaux. Les tierces et les quintes sont toutes un peu fausses.
Les tempérament inégaux favorisent, selon le tempérament, les tierces ou les quintes. Ou certains modes ou certaines gammes. On ne peut alors pas « tout » jouer (faire toutes les modulations) mais est-ce bien nécessaire ?
Les microintervalles vont ajouter d’autres « notes » entre les notes « classiques ». On pourra, par exemple, mettre deux notes supplémentaires entre un Do et un Do# (…).
Le luth baroque ne le permet pas : il a des frettes sur la touche (comme une guitare) alors que le luth arabe ou andalou le permet puisque la touche est lisse.
Voilà un résumé, forcément imprécis…
à la fin du morceau, je joue en harmos au lieu d’être en unisson. Je pense que personne n’est étonné par une harmonisation bien banale en plus. On ne parle peut-être pas du même passage?
Je dois ajouter que depuis que je commence à avoir des retours de scènes acceptables, je me permets sans cesse de m’éloigner effectivement du tempéramment classique tout à fait hors propos dans ma musique. Je le faisais de manière plus ponctuelle au début.
La personne en question m’avait écris « on peut noter le léger sursaut du violoniste au moment où la flûte grimpe dans les aigus à la fin »…