Oui Alan, n’étant pas spécialiste du son, c’est plutôt l’acoustique de la salle qui me donnait cette impression, mais effectivement, ceux de derrière n’entendaient pas forcément la même chose. Seulement nous, nous étions bien placés… On ne peut pas tout avoir !
effectivement, mon ingé-son façade fait des « miracles », pour la plus grande partie d’une salle de concerts. Mais à certains endroits de la salle, même avec des progrès techniques, ce sera difficilement possible d’avoir un son parfait, en musique amplifiée, avec des wedges sur scène, des ears et wedges pour moi. Sauf si on a enfin autre chose que des wedges et des ears (le son projeté aux oreilles, par ex.). Et même avec les deux enceintes de proximité qui sont normalement sur le devant de la scène (peut-être n’y en avait il pas?). Il y a deux ans, nous étions tous en oreillettes, et vous souffriez peut-être moins du son de scène. Mais devant, ça devait être aussi bizarre (la batterie acoustique en direct, le son indirect de la salle, etc. ). Aujourd’hui, vous avez un mix presque surréaliste de retours de scènes bien sûr pas dirigés vers vous, donc indirects, servant à chaque musicien, différemment, plutôt forts pour lutter contre le son de salle, moi-même faisant un mix de deux retour scène avec une oreillette gauche. Rien qui peut correspondre à quelque chose pour vous cher public. Vous êtes obligés d’extrapoler selon votre position. Un peu comme pour la stéréo, quand vous n’êtes pas au milieu, vous êtes obligés de la rétablir dans votre tête: à gauche, vous entendez forcément plus la gauche du son. Ceci même si on atténue la stéréo pour cette raison.
Moi je ne peux que souligner l’excellente qualité du son lors du concert à la Carène à Brest, un vrai régal du début jusqu’à la fin! Juste un petit problème avec certains passages à la bombarde, mais cela est peut-être totalement subjectif ou lié comme vous l’expliquez avec la complexité des retours sur scène. Reste le souvenir d’un super concert.
Gwell
Oui, Laurence, à l’Olympia, nous étions l’un à côté de l’autre (enfin mon épouse était à côté de toi).
Le son était bon, mais quand on est tout près comme nous, les balances n’ont pas été faites pour ça (on les fait plutôt en milieu de salle) et parfois l’équilibre est un peu défectueux. On entend assez bien aussi les retours des musiciens alors qu’ils ne sont fait que pour eux.
Mais c’est assez marginal au vu de l’émotion ressentie.
Alan: franchement, le son bizarre, ce n’est pas grave, pour moi comme sans doute pour d’autres, l’immersion dont parlait Laurence plus haut dans le fil est quand même ce qui m’importe le plus.
Si j’ai fait la remarque post concert et ici dans le fil c’est parce qu’il me souvient de questions de ta part à ce sujet …heu… il y a longtemps.
Je m’abstiendrai la prochaine fois 🙂
En revanche je suis assez curieuse de savoir ce que vous, musiciens/chanteurs entendez, et comment vous arrivez à jouer vos parties respectives avec ça.
C’est du travail certainement, de l’entraînement, bref, c’est pour les professionnels 🙂
Mais donc, ce qui est merveilleux pour moi en concert, c’est d’avoir la sensation d’être ‘dedans’.
Le reste, ppffuitttt….
Et la galère venteuse: bah c’est le pays qui veut ça, et nous qui avions bien voulu être là, aussi…c’est pas bien grave…
non, au contraire, Elilah, ces questions m’interessent au plus haut point.
Quand on pense que, pour moi, la musique c’est, avant toutes choses, le son !
Depuis plus de 40 ans, j’ai, la plupart du temps, dû faire travailler mon cerveau extrapolatoire, pour imaginer ce qu’est censé être le son et ma musique dans la salle.
Mon son, notre son de scène, s’est sensiblement amélioré depuis quelques temps. Auparavant, un son correct sur scène était l’exception. Ceci avec, depuis des décennies, des ingé-sons persos qui me suivent partout. De bons ingés.
Dans la plupart des cas, vous avez eu largement un son plus agréable que moi sur scène, même privilégiés par rapport à nous (mais c’est normal). Souvent un meilleur matériel en salle (meilleurs compresseurs, meilleurs pré-amplis, etc. ).
Comme je le disais, je n’ai pas d’autre solution pour faire ma musique que de passer à travers ces passoires techniques.
Et, vous pouvez constater parfois, si vous observez de près, que je peux être au bord de la perte de tout repère. Ce qui m’est arrivé au-delà.
Mais je n’avais qu’à choisir de ne chanter qu’en m’accompagnant éventuellement d’une guitare. Pas de harpes protos à 5 outs, etc. etc.
Pour revenir à ce qu’on disait sur la bombarde: non, je suppose que c’est une forme de fatigue de l’oreille, par la puissance du son. Car je n’ai pas le choix de la tonalité, je sonne An Alarc’h en fa, Pop-plinn et Suite sudarmoricaine en do, comme toute l’équipe.
Dans ce cas, causons.
« Dans la plupart des cas, vous avez eu largement un son plus agréable que moi sur scène, «
C’est bien ce qui me perturbe: par quel miracle arrivez vous, les pros de la musique, à compenser ces difficultés pour arriver à nous donner un résultat aussi bon que possible en scène?
J’ai une bonne amie dont le métier est preneuse de son pour la radio (tu lui as fait une dédicace pour moi, à Cachan).
Elle a une oreille absolue (bon quand on ne l’entraîne pas, ça peut se perdre) et bcp d’amour de son métier (et en ce moment, pour elle et les gens comme elle c’est devenu très difficile de le faire correctement: par souci d’économie de temps et d’argent et de personnel- ça va avec-, tout passe maintenant par des trucs qui écrasent ou aplatissent la dynamique (enfin je ne peux pas tout expliquer, c’est pas mon domaine) parce qu’en appuyant sur un bouton, ils ouvrent la prise de son et ne modulent rien par flemme ou ignorance, et basta) et de fait, les gens de sa génération et de sa conscience professionnelle n’ont plus qu’une envie: quitter le job.
Et donc elle m’a expliqué un peu des choses, notamment lorsqu’elle est venue enregistrer, avec un matos que je trouvais pléthorique et elle minimal, mes z’ouailles de 4 à 5 ans.
Là j’ai mieux compris à quel point vous êtes obligés de recréer dans vos cerveaux (extrapolatoires donc ©Stivell 🙂 ) ce qui va être entendu par le public.
C’est fascinant pour qq’un qui ne connaît pas tout ça (je suis très sensible au son, pour mon malheur car dans mon métier, c’est un handicap et avec une bonne oreille en principe, mais on ne peut pas dire que je connaisse tout ça, je le regrette d’ailleurs) et je comprends bien lorsque tu dis:
« je peux être au bord de la perte de tout repère. »
Et c’est là que nous pouvons admirer le génie (lequel est composé de 15% de talent et 85% de travail acharné, je crois bien 🙂 ) de qui arrive à se remettre sur ses pattes malgré (ou grâce à?) qqes centaines de paires d’yeux et d’oreilles braquées vers … hé ben vers toi 🙂 et les musiciens qui t’accompagnent.
Ce que je dis là est valable pour d’autres bien sûr.
Qui disait d’ailleurs que les fausses notes et la voix qui déraille sont un gage d’une vraie exécution en live?
Ha ben oui, Sir Paul 🙂
Et pour moi, audience de base, c’est à la fois touchant et épatant.
On mesure aussi l’humilité de celui/celle qui est en scène et qui fait son travail – car ç’en est un- devant nous et qui accepte la possibilité de se ‘perdre’.
Choisir de ne chanter qu’avec une guitare?
Hého !! Pas d’accord je suis !
Quant on est multi-instrumentiste de talent, on assume :-)))
Pour la bombarde…. j’ai bcp de mal à entendre ce instrument là…
En ce qui concerne les ‘passoires techniques ‘ (©Stivell encore: -)) on ne va pas regretter qu’elles existent:
finalement les plus grandes inventions du 20ème siècle sont la contraception et la diffusion du son -hé oui, imaginez, brave gens, une vie sans radio/disques/hifi? nous ne pourrions plus, tous autant que nous sommes-
Mais en effet, tout le pbme est qu’elles restituent au mieux le son initial, y compris pour vous en scène.
Bon, ouhla je digresse.
Mais au final la question est:
sur scène vous entendez quoi, en fait?
Dans la vraie vérité de la vie qui vibre?