
BRETAGNE
Je me permets de vous appeler Alan, Bonjour,
Je vous ai découvert il y a quinze ans et je ne connais pas une musique plus envoutante que la votre, magique, à l’image de la Bretagne que j’imagine à travers les récits.
Je me suis rendue à Carhaix l’été dernier voir une amie et la Bretagne ressemble à ce que j’attendais, en mieux. Je vous remercie pour votre musique exceptionnelle.
Une question: vous intéressez vous à la Bretagne des légendes, qu’est ce qui inspire votre musique?
A bientot.
Valérie
merci!
les légendes sont bien présentes dans ma musique:
Ys la ville engloutie, la forêt de Brocéliande, la mythologie arthurienne, la mythologie gaélique, la légende d’Azenor, elles parsèment beaucoup de mes disques depuis « Reflets », « Renaissance de la harpe celtique », « Journée à la maison », « LEGENDE », « The Mist of Avalon »; mais tous les sujets qui entourent l’être humain m’inspirent, qu’ils soient historiques, spirituels, sociaux, politiques, sentimentaux, environnementaux;
amitiés,
alan
Alan,
La chanson que je préfère est « Brocéliande » (est-ce son nom?) sur l’album « L’âme de la Bretagne ». « Cette fontaine… au fond d’un bois… elle te conduit près d’une rive… aux plages fécondes… »
Elle ne perds pas une once d’intensité malgré les centaines de fois que je l’ai écoutée.
Et bien que cette chanson ait traversé avec moi des moments de joie, des moments difficiles de ma vie et des moments de paix, elle garde sa magie immense (en dépit de ma tendance à rejetter tout ce qui fut lié à quelque époque pénible) et n’en transporte aucune trace, intègre. C’est une chanson qui ne se laisse pas corrompre, elle porte en elle l’Eternité.
L’année dernière en fin d’hiver je suis allée dans la forêt de Brocéliande, j’en ai ramené des pierres rouges. Je me suis arrêtée dans un café dans lequel il y avait un juke-box avec CETTE chanson! C’est certainement assez courant de retrouver vos titres dans les cafés en Bretagne (je vis près de Bordeaux ma ville natale) mais pour moi c’était comme un rendez-vous avec une part de mon âme. Et ma joie, (que je laisse éclater en général), a dû surprendre les gens.
Je comprends que les gens, leurs sentiments et leurs idées vous inspirent aussi bien que les légendes. Ce qui me fascine dans votre musique c’est que vous avez réussi à traduire l’émotion de ces légendes, du moins celle dont je suis habitée.
Merci de votre réponse d’aujourdh’ui, je n’ai pas pu résister à vous répondre tout de suite.
Merci à vous;
juste une précision:
le premier mot de « Brocéliande » n’est pas « Cette » mais « Celte »…;
je ne me souvenais pas qu’elle était dans cette compil; le single avait été mis dans quelques juke-boxes en 1970; je ne savais pas qu’on pouvait en trouver aujourd’hui; dans ce cas, ils ont quoi comme support (vynil, Cds?).
J’aime le pays bordelais;
kenavo,
alan
Alan,
Je ne sais pas du tout quel était le support sur lequel j’ai entendu cette chanson dans le juke-box, c’était un petit village à la sortie de la forêt du côté du tombeau de Merlin.
Excusez mon erreur sur le début des paroles de « Brocéliande » je vais me précipiter sur le lien où je peux trouver vos textes (que je chante phonétiquement, même les parties en Breton, c’est du Breton n’est-ce pas)?
Je prie les dieux pour que vous ne soyez pas choqué par mon ignorance!!!
J’aime parfois à la cultiver pour laisser ma place aux émotions, mais mes émotions me poussent à en savoir davantage…
Le pays bordelais vous aime aussi.
J’ignore ce que veut dire kenavo.
Valérie
il n’y a heureusement rien de choquant; au contraire c’est l’occasion pour moi de le préciser, car tout le monde m’entend dire « Cette » et pas « Celte », comme certains mettent « paradis d’hydromel » au lieu de « paradis hydromel »;
« Kenavo » est l’abrévation de « ken a vo ur wech all » « en attendant une prochaine fois »; c’est donc « Au revoir » (et non « bonjour » comme certains croient),
a+lan
Alan,
« Ken a vo ur wech all » c’est très beau.
‘Au revoir’ c’est se séparer dans l’espoir de se voir à nouveau.
Dans lequel de ces mots y a t-il l’idée de partir et celle de revenir? Autant de mot pour un seul concept, chacun d’eux doit avoir un sens non?
Bon, si vous n’avez pas envie de répondre à ma question je me contenterai de savoir comment on dit « a bientôt » afin de faire chanter cette langue dans ma vie quotidienne.
En attendant je vous dis
‘kenavo’
avec l’immense envie de vous dire ‘à bientot’, en breton.
Valérie
Bonjour(demat)je vois que toi aussi tu aimes ce pays,cette langue et ce peuple fier et noble que le royaume de France à voulu mettre à genoux et pour qui il n’y à qu’une devise: »PLUTOT LA MORT QUE LA SOUILLURE! ».
Dans cette langue riche et complexe, »à bientôt » se dit KEN BREMAIK! si je ne me trompes !
KEN:à,d’ici,jusqu’a ce que.
Tout ça bien sur c’est un occitan qui le dit,je laisse à Alan le soin de te fournir les réponses,ainsi,à mon tour j’apprendrai!Et que signifie DA VIKEN?Adichiatz!HEU,pardon,kenavo!D
« ken bremaïk », c’est plutôt « à tout de suite »;
« ken tuchant » ou « ken tuchantik », c’est « à bientôt »;
« da viken » (parfois « da virviken »), c’est « pour toujours »;
kenavo ‘ta (« donc »),
@lan
Alan,
Je ne sais pas pourquoi j’ai toujours aimé la Bretagne avant même de la connaître et davantage après y avoir été.
Elle m’appelle et sa voix se fait plus forte. J’irai à Brocéliande cet été.
J’ai acheté une maison pas très loin de la Charente, une vieille maison habitée par les rats et les loirs où les chouettes s’envolaient le soir au-dessus de ma tête et où les chauves-souris dansaient autour des lampes. Magnifique. Une très vieille maison en pierre avec un âtre qui sentait le bois mort.
La maison d’à côté était vide depuis plusieurs mois et un jour une famille est venue s’installer. Nous avons sympathisé.
J’ai offert à ma voisine le bouquin que j’avais écrit sur un « voyage en Faérie ».
Elle m’a appris qu’elle venait de Carhaix. Finalement elle y est retournée et grâce à elle je connais la Bretagne.
Un poème:
« C’est moi qui l’ai emprisonné
Dans le chêne
C’est moi qui ai construit
Les murs de verre autour de lui
Et chaque fois qu’il vient en Bretagne
Près de l’île où nous nous sommes aimés
Il pleure
Mais il ignore pourquoi
Je suis cachée dans son coeur
Et il ne s’en souvient pas »
da virviken
Valérie
Merci à An Okitan pour sa réponse.
Val
Chère Valérie,je me permet de m’approprier ton très joli texte poêtique
et de te le reservir à ma « sauce »(excuses moi)
« C’est moi,qui l’ai emprisonné dans le chêne,
et j’ai construit,
tout autour de lui,des murs de verre.
Et,chaque fois qu’en Bretagne il vient,
près de l’Ile où nous sommes aimés,
ses yeux s’emplissent de larmes!
Mais il ne sait pourquoi.
En son coeur je suis cachée,mais,ne s’en souvient pas… »
J’aime la poêsie et la tienne est très belle mais moi,
l’Occitan c’est ainsi que je l’aurait écris.
Trugarez dit!
En as tu d’autres?
Je te ferai partager les miennes en toute amitiè,
entre amoureux de ce pays et de ses légendes….
Dom,l’Occitan!
Très chère Valérie,
c’est encore moi,j’aimerai,si tu le veux,
que tu répondes à mon questionnement
sur les musiques et chansons de Alan
qui inspirent le plus l’amour!
Ton âme de poête saura,j’en suis sur
à même de m’éclairer à ce sujet.
Je te remercie ô gracieuse créature
de porter ton regard,
sur ma requette!
Dom.
Réponse à Dom, à propos de la musique d’Alan Stivell
J’entends l’eau d’une source quand il caresse ses cordes, elle coule à travers la forêt ; j’entends la mer et le vent dans sa voix intense et profonde, habitée. Et plus que l’amour que ça pourrait m’inspirer c’est le respect et le rêve.
Vous entendez la vitesse de ses doigts?!!!!
Merci pour votre version de mon poème. Nous avons beaucoup de talent non?
Valérie
alan, je me trouvais illégitime d’écrire un roman sur les celtes parce que je ne suis pas née dans la culture bretonne. Puis je me suis dis que tout est affaire d’affinité et que parfois que je me sens paienne…
Bien sûr je m’efforce de ne pas trahir l’histoire même si j’écris un roman et pas un essai historique.
Depuis toujours je me nourris des romans de Chrétien de Troyes, des légendes d’Arthur et des contes de Faérie et j’ai encore beaucoup à découvrir.
Je suis loin d’avoir terminé mon manuscrit et je l’ai oublié au fond d’une chemise des centaines de fois, mais il a fait son chemin et exige mon attention.
En fait il pose la question de la disparition des druides par les chrétiens, sujet sur lequel mes récentes lectures ont bousculé mes à-prioris.
Et comme j’écris beaucoup en ce moment cela m’a renvoyé vers vous et votre harpe magique.
Est-ce que vous avez des dates de concert prévu dans les mois qui viennent?
J’ai entendu une magnifique chanson, voici les paroles: « il n’est pas de hasard, il est des rendez-vous, pas de coincidence. Aller vers son destin… portée par l’allégresse et la douceur de vivre de l’été qui commence, j’arrive au rendez-vous. Je m’avance et je vois que tu viens comme moi d’une planète invisible où la pudeur du coeur impose le respect… il fut long le chemin et les pièges nombreux avant que l’on se trouve. Il fut long le chemin, les mirages nombreux avant que l’on se trouve. Ce n’est pas le hasard, c’est notre rendez-vous, pas une coincidence ».
Pardonnez cette déclaration d’amour artistique, c’est un coup de foudre qui se renouvelle pour votre art.
Que pensez-vous des gens qui vous appelle barde?
Ah, au fait, savez-vous qui a écrit cette chanson « le hasard »?
kenavo
Valérie