LA BRETAGNE / BREIZH / BRITTANY
Ici toutes les infos que je crois bonnes pour renseigner, sur mon pays, des gens qui n’ont pas forcément eu accès à ces infos.
Je dois ajouter qu’il ne faut pas ressentir mes propos comme d’une quelconque agressivité vis à vis des français en général, des parisiens en particulier, ou de la France.
Me sentir également proche d’un irlandais que d’un français signifie bien que je me sens aussi proche d’un français (au sens non-administratif) que d’un irlandais. Ma vie, comme celle des bretons en général, a tellement été mêlée à celle de la France qu’il serait bien peu objectif de la rejeter totalement.
De mon vivant, j’espère voir arriver le jour où, bretons, nous serons reconnus pour ce que nous sommes, avec les pouvoirs qui nous seront rendus, à l’interieur de la république française.
Peut-être que mes enfants verront la Bretagne devenir un Etat de la fédération européenne. A ce moment-là, les bretons pourront vivre et mieux ressentir, sans réserve ni amertume, les charmes de la France, de ses paysages, de sa gastronomie, de ses artistes, de ses écrivains, de ses villages, de ses villes, et surtout de ses gens, comme il n’y aura plus aucun passif, ni frustration.
Si cela advient, les échanges seront beaucoup plus intenses qu’aujourd’hui. Rappelons qu’aujourd’hui, les « échanges culturels » se limitent, du côté breton (j’entends par là, non pas les créations, si valables quelles soient, d’artistes, d’auteurs de Bretagne qui ont choisi de s’exprimer avec peu ou pas d’influence bretonne), à la Saint Patrick à Paris, mes concerts, et quelques autres prestations, dont celles des produits du terroir et les vêtements pour marins.
LE PROBLEME BRETON
Les populations, qui se sont établies en Bretagne au cours des millénaires, ont fait la culture, la langue, l’identité bretonne. Elle les ont faites très différentes de tout ce qui caractérise la culture française. Il y a évidemment des points communs, mais pas clairement plus qu’avec les autres voisins, allemands ou espagnols (je parle, bien sûr, de la partie de la population ayant pu conserver son identité à un degré significatif, principalement par la langue).
Cette réalité était, c’est vrai, beaucoup plus marquée jusqu’à la première guerre mondiale.
Mais qui pourrait, sans cynisme, considérer comme en mort (ou en « transfert cérébral ») annoncée, sans le devoir de leur porter secours, des gens parce qu’ils sont minoritaires ?
On peut considérer qu’être voisin de régions « indiscutablement de culture française » destinait inéluctablement à une forte influence de celle-ci sur la culture bretonne. Mais, de l’autre côté, comment pourrait-on nier qu’un nationalisme français actif aux postes de commandes n’a eu de cesse que d’employer tous les moyens pour faire disparaître l’altérité bretonne ?
Tout le monde peut constater qu’il n’en est pas venu à bout.
Les personnes les plus marquées par la différence bretonne sont aujourd’hui une petite minorité, 5% de la population. Les locuteurs bretonnants ne seraient en Bretagne plus guère au-dessus de 200 000. Mais rappelons que ce chiffre correspond aux populations de l’Islande ou de Malte (allez dire à celles-ci qu’elles sont négligeables !).
Il faut rappeler aussi qu’une majorité semble tenir à une différence, même light. Elle a aussi conscience de l’importance, pour tous, de la survie d’une différence « lourde » quel que soit le nombre de gens à en bénéficier. Les sondages montrent que l’immense majorité tient à la survie de la langue bretonne.
Le problème breton, sur le plan culturel, se résume donc au rapport de forces entre les Bretons (tendance dominante) qui ne veulent pas être dépersonnalisés et les gens qui, malheureusement, dans toutes les sphères de la société française, voudraient conclure ce qu’ils considèrent comme «l’œuvre civilisatrice de la France » : l’assimilation totale de l’un par l’autre, le petit par le gros.
Un autre aspect du Problème breton est la question administrative.
Les responsables régionaux aux commandes se rendent bien compte aujourd’hui que la Bretagne ne peut en rester au statut quo.
Que ce soit pour les raisons identitaires déjà évoquées, ou pour une meilleure efficacité économique, le scénario qui parait le plus évident est que le statut régional de la Bretagne va ressembler de plus en plus à l’autonomie administrative, législative, financière, etc. qu’ont acquises les dites-régions avec lesquelles nous sommes en concurrence (pour le progrès du niveau de vie, pour l’emploi, pour les liberté d’expression, etc. ), comme la Catalogne ou l’Ecosse.
Le projet autonomiste me semble donc rester sur les rails, de manière assez inéluctable, sans qu’aucun parti autonomiste n’ait réussi électoralement.
(Il est vrai que ce texte date déja de quelques années. Aujourd’hui, on ne peut pas dire que la revendication autonomiste ne réussise pas du tout électoralement, puisqu’en Mars 2010, elle se situe à la 3ème place en « Région Bretagne », peu après l’UMP et ses alliés).
Le Problème breton devrait être en grande partie résolu; à condition, quand même, que cette autonomie ne soit pas trop longue à s’établir.
LA BRETAGNE N’EST PAS LA REGION-BRETAGNE
Il y a une « Région-Bretagne » imposée par Paris. Elle le fut d’abord par le régime de Vichy. Elle est à nouveau imposée, contre la volonté des gens (quand on leur pose la question).
Cette « Région-bretagne-du-Nord » ne couvre que 4 départements.
On oublie d’ailleurs qu’il y a une autre Bretagne « officielle » et reconnue, une Bretagne intégrale à 5 départements, c’est la Bretagne de la justice centralisée à Rennes.
Mais quand les gens parlent de « Bretagne officielle », ils disent en général « Bretagne » simplement. Dans leur tête, ils parlent de la « Bretagne administrative, même si une autre partie du cerveau ressent des effluves d’embruns et d’odeurs de crèpes avec la grande coiffe bigoudene obligée, choses pas du tout administratives. Toujours l’ambiguité totale des notions d’identité.
Sur le terme « officiel », il y a lieu d’en discuter.
Beaucoup des réalités « officielles » sont le résultat des manipulations de quelques individus, aux antipodes de la démocratie.
Je considère la Bretagne intégrale comme la seule « officielle », celle qui n’a pas été annulée par le Peuple.
Et je suis choqué par la paresse de gens qui, dans les media, dans les écoles, ou ailleurs, utilisent le nom « Bretagne » quand ils veulent dire « Région-Bretagne ». Ils sont complice d’un vol, d’un crime.
Ils ne s’en rendent pas compte, pour la plupart.
BRITTANY: A NATION
la Bretagne est indiscutablement une « nation », au moins dans le sens anglais ou le sens breton du terme.
La langue française lui refuse ce qualificatif avec une mauvaise foi éhontée. Elle n’admet pas l’existence de Nations sans état, ou, plus exactement, elle l’admet plutôt hors des frontières (le Québec et bien d’autres), et surtout pas à l’intérieur. Mais, du coup, elle n’a pas de mot pour recouvrir le concept. Comment fait-on? La langue française utilise le mot « Région » (parfois « Province » ) qui ne peut définir la Bretagne, autrement que sous le seul jour administratif.
Jean-Marie Le Clezio apporte de l’eau à ce moulin, puisqu’il avait, dans un interview à France 3, je crois, affirmé l’idée, évidente pour lui, que Bretagne est nation.
Je sais que ce genre de propos peut choquer certains anarchistes par exemple. Mais ils seraient dans l’erreur. Qu’ils veuillent supprimer les nations, c’est bien qu’ils en reconnaissent l’existence actuelle. Je n’en fais que le constat moi-même. Comme je n’appelle pas un chien un chat. Je ne suis pas nationaliste.
Pour revenir au terme, on peut aussi dire de la Bretagne qu’elle est une « nationalité » ou une « minorité nationale ».
Mais, avant tout ça, qu’on n’enlève pas aux bretons notre existence en tant que Peuple. Indiscutable, même à travers le prisme de la langue française.
LE PEUPLE BRETON
Les français, en général, refusent cette notion qui fait peur.
Pour ce faire, ils sont obligés de tourner autours du pot avec des expressions comme « Région à très forte personnalité ».
Quand une communauté humaine a un degré d’originalité et de différence avec ses voisins, qui lui a permis de créer une langue, avec des concepts comme la féminité de l’arbre, la phrase dominée par le verbe, le collectif l’emportant sur singulier et pluriel, un mot pour dire l’être humain, une phonétique tellement à part, construit des bâtiments ne ressemblant pas à ceux de ses voisins (ou cousins) continentaux, mais à ceux de ses cousins de l’autre côté de la mer, quand cette communauté s’est battu pendant des siècles pour son indépendance contre les puissants francs, français et anglais, quand cette communauté manifeste aujourd’hui une originalité totale dans la création musicale et festive, quand elle montre, chaque fois qu’elle peut, son attachement à ce qu’elle est, même si on lui a enlevé les mots pour l’exprimer et les moyens de l’affirmer, dans le monde entier, on appelle ça : un Peuple.
Aujourd’hui, et tant que des personnes en Bretagne parleront, penseront, joueront des musiques, différemment des Franciens (Français de culture, d’origine), existera un peuple breton distinct du peuple francien.
DOUBLE IDENTITE
Une double appartenance de la Bretagne.
Un breton est citoyen de la république française, comme il appartient à la communauté des peuples celtes.
Sur le plan culturel, il est métissé à des degrés divers, d’abord entre culture française et culture celtique, puis par les apports antiques et médiévaux internationaux, et enfin avec les divers apports contemporains.
Cette situation est la situation normale pour tous ceux qui vivent sur les pourtours du territoire hexagonal.
Mais, en fin de compte, on peut considérer que c’est la rêgle pour la majorité des gens. Quand ils ne sont pas bretons ou corses, ils sont d’origine ou de culture juive, maghrébine, italienne, ou… hongroise.
C’est pourquoi je suis sans cesse étonné par les propos qui nous enferme en France. Nous avons tous un pied dedans, un pied dehors. Cette dualité est le lot commun et même la véritable identité de l’hexagaulois.
Pour ce qui est des cultures immigrées, un certain degré d’assimilation par la culture dominante peut être considéré comme relativement justifié, si toutefois on ne va pas jusqu’à mentir en faisant croire aux enfants qu’ils descendent des gaulois…, et si on leur parle de leur autre culture et appartenance.
Mais pour les cultures et peuples frontaliers, l’Etat devient l’ennemi de l’humanité tout entière s’il touche à un de leurs « cheveux »; puisqu’on sait que ces cultures ne lui appartiennent pas, mais, au contraire, sont l’héritage commun du monde.
Si la France détruit la culture bretonne, rien ne pourra remplacer cette perte. J’ai été, comme beaucoup, scandalisé par la destruction des bouddhas géants par les talibans. Mais est-ce que les gens ont conscience que cette destruction est une affaire tout à fait négligeable, comparée à la destruction de la culture bretonne?
Pour le bien commun du monde, les bretons doivent conquérir un statut qui nous garantira la survie en tant qu’espèce culturelle (aussi indispensable que les espèces animales ou végétales).
IDENTITE
Quand un breton pense en Breton, il conçoit, nous concevons l’identité de deux manières claires (contrairement aux francophones d’origine).
La citoyenneté: je suis citoyen de la République française, j’habite dans un territoire administré par elle.
La nationalité: je suis de nationalité bretonne.
Le parallèle est facile à faire avec la Grande-Bretagne: un Gallois est de nationalité galloise et de citoyenneté britannique, un Anglais est de nationalité anglaise et de citoyenneté britannique.
On nous répondra que ce n’est pas la conception française: C’est la conception bretonne.
D’ailleurs, il faut ajouter que la conception française est une conception brouillée, puisque tout francophone, dans ses conversations, est amené à une certaine confusion, passant allégrement de la France des fromages (d’où évidemment la Bretagne est absente) à celle de la République.
Pour clarifier, une seule façon: l’utilisation de mots différents.
On pourrait dire « France » pour l’administration, la république, les élections, les impôts, certains acquis sociaux, démocratiques, laïcité, etc.
On pourrait dire « Francie » pour le territoire qui recouvre les départements culturellement français d’origine, donc une cinquantaine de départements d’où sont absentes les sept nationalités bretonne, flamande, alsacienne-lorraine, corse, occitane, catalane, basque (+ éventuellement la savoyarde), auquels on peut ajouter les nationalités d’outre-mer.
La différence peut être faite également par « Franciens » et « Français ».
Mais l’usage n’étant pas près de s’imposer, la rigueur (l’influence des cours de Philo…) m’oblige à éviter le nom ambigu de « France », lui préferant le nom, un peu moins discutable, d' »Hexagone », quand j’y inclue la Bretagne.
Pour revenir à la pensée bretonne en matière d’identité, « Bro-C’hall » signifie la Francie (la France sans la Bretagne, sans ses minorités), même si bien des bretonnants aujourd’hui font la confusion. En principe , on peut dire « Bro-Frañs » ou « ar Frañs » pour le territoire de la république, mais pour les raisons énoncées avant, j’ai opté pour « ar C’hwec’h-kogn ».
L’habitant de la Bretagne, le citoyen breton s’appelle « breizhad »; le breton de culture, de famille, s’appelle « breton » (prononcer « Brééton-N); le breton bretonnant, conscient et militant peut s’appeler « brezhon ».
L’habitant de Paris s’appelle « pariziad »; le parisien de longue date et de culture s’appelle « parizian ».
Un vocabulaire clair pour une pensée claire.
La langue française est, dans le domaine de l’identité, une langue pauvre: un terrain qui est, pour les français, un sujet d’inquiétude plus instinctif que rationnel.
Un vocabulaire clair pour une pensée claire.
La langue française est, dans le domaine de l’identité, une langue pauvre: un terrain qui est, pour les français, un sujet d’inquiétude plus instinctif que rationnel.
C’est ce que Alan nous dit dans le paragraphe précédent…… Je vais sans doute en étonner plus d’un. Mais la structure de notre vieille langue bretonne est d’un modernisme qui séduirait bien des mathématiciens modernes s’ils voulaient bien se pencher sur elle….. Cette structure est ensembliste au sens mathématiques du terme. Théorie abandonnée faute de pouvoir recycler correctement les enseignants ou, peut-être aussi, parce que la transition entre le « classique et le nouveau s’avérait trop difficile…
Qui se souvient du diagramme de Venn? Elément, sous-ensemble, ensemble avec les lois de l’inclusiion…..
Imaginez une étoile, un groupe d’étoiles (constellation), la voûte étoilée….. On a là le diagramme de Venn et…. on a là aussi la loi des collectifs et des singulatifs avec des mots qui s’emboîtent les uns dans les autres:
Stered – steredenn – steredennou et çà marche à tous les coups même à l’envers quand on regarde les « pluriels et le super-pluriels comme : park – parkou- parkeier qui, eux aussi répondent à l’inclusion et au diagramme de Venn….
Mais il y a beaucoup mieux….. Les lois d’appartenance peuvent être vues en mettant en relation le « propriétaire » et l’objet qu’il possède…… tandis qu’en français c’est le verbe avoir qui sert à tous les coups en breton on v oit les choses comme ceci par les maths. Suivez moi bien, ce n’est pas commun:
Appelons P le propiétaire et p la chose qu’il possède. Couple (P,p)
Exemple: (Pierre, rougeole) – Pierre à la rougeole..
1 er cas: P et p sont dissociables sans dommage pour l’un est pour l’autre alors on utilisera le verbe BEZAN + GANT
Un tog a zo gantañ – ou mieux: Un tog a zo gantañ war e benn –
Jean a la rougeole (séparable): on peut guuérir de la rougeole – et puis dire Jean a LA rougeole signifierait en breton que le auvre Jean a TOUTE la rougeole……
On dira donc : Yann a zo GANT ar ruzell – ou – Emañ Yann gant ar ruzell – Gant ar ruzell emañ Yann ou, mieux encore peut être: E dalc’h ar ruzell emañ Yann – ou – Dalhet eo Yann gant ar ruzell – ar Ruzell a zo krog e Yann…..
Les vaches ont du lait ( deux éléments séparables sans dommage, par la traite ) – donc: bezañ gand
Laezh a zo gant ar saout…. (Notons une précision: ceci veut dire que les vaches ont réellement beaucoup de lait….)
2° cas : P et p son indissociables. (Si on les sépare, il y aura du dégât…..)
Exemple: Jean a des yeux bleus…… si on lui retire les yeux alors…..
Dans ce cas on met P et p en relation avec : Bezañ + DA
Daoulagad glas a zo DA Yann – Yann dezhañ daoulagad glas – Yann a zo dezhañ daoulagad glas…..
Le champ a deux bouts: daou benn a zo d’ar park….
Mais notons que cette forme possède aussi une très jolie variante comme celle-ci
Yann A ZO glas E zaoulagad……
On dira donc: Santez Anna a zo HIR HE brec’h: SNatez Anna a le bras long
Daou dour a zo d’an iliz – an iliz a zo uhel he zour – An iliz a zo dezhi un tour uhel – an iliz dezhi un tour uhel – ur c’harr verroh eged eben a oa dezhañ……
3° cas – Si p est intérieur on utilisera: Bezañ + E
L’hôtel a 20 chambres: An ostelari a zo 20 kambr ENNI
Je ne savais pas que j’avais autant de force; Ne ouien ket e oa kement-se a nerzh ennon…..
un peu de réflexion conduira à l’application de: Bezañ + war ……
En ce qui concerne la conjuguaison des verbes, alors là il faudrait faire un tableau qui grouperait l’ensemble des sujets et des compléments divers qui, suivant la particule verbale et la mutation (si elle existe) conduirait à la base verbale qui se verrait plongée dans l’ensemble des terminaison de verbe à tous les tems….. (Ce tableau existe et a déja été utilisé…) Il remplace pas mal de pages de grammaire « savante »…..
On pourrait citer d’autres cas de modernisme appliqué à notre vielle langue! Sans utiliser de mots ronflants…..
Avis à ceux qui la prenne pour une langue de débiles!
Merci pour ces observations très interessantes.
Car, en effet, il est nécessaire de faire de la « pub » pour le Brezhoneg.
En général, on le fait en vantant les vertus du bilinguisme et les droits de l’humain, beaucoup moins en vantant ses avantages, en montrant sa valeur intrinsèque et ce qu’elle apporte d’irremplaçable à la pensée humaine.
Certains disent qu’il n’est pas bon de faire de la publicité comparative. J’en ai déja enervé plus d’un, d’une, en affirmant que notre langue peut être supérieure à la langue française sur des points. Je me suis toujours empressé de dire que celle-ci possède aussi ses propres supériorités. C’est ça l’égalité. Mais, dans ce cas, mes interlocuteurs sont tellement énervés qu’ils ne daignent entendre la fin de mon propos, loin d’être méprisant pour le Français.
Tout à faitd’accord…. qu’est-ce que ça peut m’énerver quand mes collègues enseignants me parlent de la belle langue française, riche, etc. Ils n’en parlent probablement aucune autre pour dire ça ; certes la langue française est riche, mais si on fait tant d’emprunts spontanés à l’anglais, c’est peut-être qu’elle n’est pas si riche que ça sur certains points. J’entends des trucs débiles comme : modifier l’orthographe du français, c’est l’appauvrir. Dire qu’on est une des seules langues en Europe qui devient illisible (et surtout de plus en plus dure à écrire) par ses propres locuteurs (j’en sais qqch, j’enseigne entre autres le français) tout ça par le conservatisme imbécile d’académiciens cacochymes (peseurt mod vez laret ar ger-se e brezhonez ?). Le breton, lui est quasiment phonétique, et tout va aussi bien pour lui que la plupart des langues qui ont franchi le pas d’une réforme (espagnol, hollandais, etc). C’est un aspect parmi tant d’autres du nombrilisme français.
Ouais! Mais il y a plus grave que cela….. Quand on parle de culture on doit voir ce mouvement de convection qui, parti du pouvoir émissif et réfléchi de l’âme du peuple monte à travers les différentes couches de la population pour retomber ensuite, après pas mal de modifications, en arrosage en pluie vers ce qu’on pourrait appeler « la base » pour recommencer son cycle lent mais compris de tous, reconnu de tous, car créé par tous… C’est le conte qui, devenu légende , se transforme en œuvre littéraire avant de devenir poéme symphonique pour finir en ballet classique. En ce
sens, on peut dire que le ballet classique, loin de reorésenter un snobisme comme pensent beaucoup de non initéis, représente la forme la plus achevée de la culture populaire…… En France, ce mouvement n’existe pas. Point d’échange, mais un mot d’ordre d’instruction nationale défini par un programme annuel souvent adapté par la politique extérieure du pays. La culture français n’existe pas. Il n’existe qu’une somme de légende légende ssances « constellée » de « grands noms » soigneusement choisis… car utiles à faire des citoyens…. Nous étudirons cette année telle œuvre, de tel auteur, de telle à telle à telle année… Une fabrique de citoyens préformatés par l’école du jacobinisme qui n’est autre, de part sa pensée unique, qu’une forme élémentaire de fascime… Un choix à faire entre peuple et populace…..
J’ai souvent essayé de définir quel était le costume « national » ou” folklorique” français…. Pour les autres pays çà marche.
Les Etats-Unis, eux mêmes, pourraient bien se voir représentés par un cow-boy…. Mais pour la France, jsi certains pensent à la haute couture parisienne, je ne vois que
le portrait du sans-culotte à bonnet phrygien portant une tête humaine au bout d’une pique qu’on nous montre dans tous les livres d’histoire et qui vient vers nous en libérateur…. mais attention, si on n’est pas d’accord alors, le costume se transforme en tenue de C.R.S qui, elle aussi, est une image hexagonale classique…….
L’un de nos amis nous dit: “certes la langue française est riche”…….
N’étant pas linguiste, il m’est difficile de discuter cet argument dont on nous rebat les oreilles depuis notre naissance…… Je crois que chaque tête formée de façon hexagonale posséde en lui un mètre étalon à l’échelle duquel il vient mesurer les autres peuples…. La France ne voulait pas être dans l’Europe. Elle veut que l’Europe soit à l’image de la France. Idée de Louis XIX, de Napoléon, de Victor Hugo, de Pompidou….. Cette notion en a pris un coup et aujourd’hui la langue française dans certains pays est considérée comme une langue “inutile”…….. Notre mètre étalon a subi quelques dommages depuis..
En fait, quand on la regarde de près, et surtout quand on la compare au breton populaire, on s’aperçoit très vite du nombre incroyable de ses illogismes, de ces abus de langage, et de l’absurdité à laquelle elle mène quand on tombe dans le piège de la translittération…..
C’est une langue qui fait bouger, quelques fois “à fond de train” des immobiles:
– Le sentier s’arrêtait brusquement .
– La route qui passe devant chez moi va à Paris….
Traduisez celà mot à mot en breton, et vous transformez le sentier ou la route en tapis roulant: An hent a dremenn dirag va zi a ya da Baris…. Surtout si on utilise le participe présent “Passant” ( car c’est un casse-t^éte en français de comprendre la particpe présent, l’adjectif verbal, et la forme progressive en français…)
An hent o tremen dirag va zi a ya da Baris;
Là aucun probléme d’économie d’énergie…… En voiture SVP….
en breton: An hent a zo dirak va zi a GAS Baris……
Un route ne passe pas: elle est immobile….
Voyons ce qu’il en est en breton qui ne confond pas tous ces verbes de terminaison en “ANT”
L’adjectif verbal :
Radical du verbe + US – Skuizañ – SKuiz Skuizus
Ul labour skuizus: Un travail fatigant….
Un orateur fatiguant (u après g) ses autideurs: Ur prezegenner HAG A SKUIZ ar selaouerien…..
La forme progressive : O + verbe quand l’action est en cours….
Ar yar a oa o treuzi an hent : La poule ETAIT EN TRAIN de traverser la route……..
A cette forme O + verbe, il existe une exception quand il s’agit de verbes de sensations ( gweled – kleved…..)
O WELED an dra-se e fuloras: En voyANT çà il se mit en colère….
O kleved ac’hanoc’h e komprenan gwelloc’h…
En vous entendANT je comprends mieux…..
Qu’il vaudrait mieux “contourner” comme suit:
OUZH HO KLEVED e komrenan gwelloc’h….
Le français ne fait pas la différence entre les différents résultats, (causatives directes ou indirectes)
EN passant par Morlaix j’ai vu que l’église était petite. Mais en étudiant statues j’ai remarqué qu’elles étaient belles.
Premier résultat: Je ne suis pas passé par Morlaix pour constater
que l’église était petite. C’est un résultat non voulu. Mais c’est VOLONTAIREMENT que j’ai ETUDIE les statues…..
Le breton va marquer ces deux nuances:
EN UR dremen dre Vontroulez am-eus gwelet e oa bihan an iliz.
DRE studiañ piz ar statuiou a oa warni am-eus merket e oant brao…
Nous sommes loins du cafouillage français…….
On cite souvent les vers fameux du grand Victor Hugo (Sa description de la Bretagne dans 93 est un chef d’œuvre de bouffonerie…)
Il réveilla son fils dormant, sa femme lasse
Et se remit à fuir, sinistre dans l’espace……
Impressionnant……
Traduit mot à mot en breton voilà ce que çà donne:
Dihuniñ a reas e vab a oa o kousked hag e wreg skuiz maro…
Ridicule: On réveille toujours un dormeur e on ne réveille pas un “fatigué” – Dihuniñ a reas e vab est suffisant … hag e wreg skuiz maro (on ne sait pas si elle dort….)
Et se remit à fuir sinistre dans l’espace ( et non point se REMIRENT) car là, on peut se demander pourquoi il a secoué les deux autres pour s’en aller tout seul!
EN breton on pourrait traduire:
Dihuniñ a res e vab hag e wreg skuiz maro
Kent sachañ tristig o skasou ganto……
La notion d’espace, on se demnde ce qu’elle vient faire……..
Et on pourrait multiplier les exemples……
Comme ceux ayant trait au verbe avoir:
Traduisez au mot à mot:
Yann avait des longues jambes:
Yann en-doa divesker hir et vous donnez deux jambes supplémentaires au pauvre garçon qui se retouve quadrupède sans l’avoir demandé.
Traductions correctes: Yann a oa HIR e zivesker – Yann a oa dezhañ diwesker hir – divesker hir a oa da Yann – Yann, dezhañ diwesker hir.
Mais si vous utilisez le négatif: Le pauvre Yann n’avait plus de jambes.
Alors là, du coup, on en fait un cul de jatte…….
La langue bretonne n’admet pas de tels abus de langage…
Avec toutes mes excuses:
Chaque tête……. posséde en ELLE …..
Comme quoi …..
Med ur wech n’eo ket atao eo!
Dedennus.
Un élément qui me chagrine beaucoup: il semble, qu’aujourd’hui, l’enseignement de la prononciation et de l’accent breton (si on met à part le Vannetais) me parait montrer de grosses faiblesses.
Un exemple tout simple: la version bretonne (plus ou moins…) de « Joyeux anniversaire » qui se généralise, diffuse au moins une faute grave, » De-ha-bloaz laouEN deoc’h » au lieu de « …LAouen…. Ce qui devrait impliquer de placer LAouen en fin de vers.
La personne qui a écrit cette adaptation devait être peu concentrée ce jour-là. Mais pourquoi cette même personne ne s’en est pas aperçu par la suite? Et surtout comment si peu de gens semblent s’en être rendu compte? Ne vous demandez pas pourquoi les « anglo-saxons » swingent davantage. Imagine-t-on les entendre accentuer des mots à l’envers? Je n’ignore pas que, si on cherche dans tout mon répertoire personnel, notamment dans mes débuts, on peut y trouver parfois ce type de faute, mais je m’en aperçois et corrige ensuite.
(EVIT TILIGNE)
‘vit derc’hel gant stumm a orin ar blog-forom, ha reñkañ an traoù en o flas, ha tu ‘vefe dit skrivañ kentoc’h er forom titlet « Goulennoù »? Badezet ‘vo breman anezhañ « Breutaat » kentoc’h ‘vit « Goulennoù » (ma kavez mat ar mennozh).