CONSEILS AUX HARPISTES
Ici differents éléments pouvant servir aux harpistes, sur toutes sortes de harpes.
J’espère pouvoir ajouter ici dès que possible des mini-cours en vidéo.
« PICKING » HARP / P. WA’N DELENN
La guitare folk américaine a inventé un style, il y a maintenant longtemps, pour jouer en superposition rythmique, un rythme ternaire sur un rythme binaire.
Quand j’ai commencé à chanter, j’ai voulu l’adapter sur la harpe celte-bardique, en premier pour Marig ar Pollanton.
Ce qui n’est pas évident à la guitare (la main droite doit jouer deux rythmes à la fois), ça l’est un peu plus à la harpe, puisque la main droite (en principe) joue la partie ternaire, la main gauche (toujours en principe) la partie binaire. On peut l’écrire en mettant 1 triolet de croches (droite), pour 4 double croches (gauche).
J’ai commencé à le faire au Centre Américain Bd Raspail à Paris, en notant ce que jouait Don Burke, un Canadien chantant avec le groupe « les troubadours ».
Peu de temps après, j’ai vu arriver Lamine Conté, un Sénégalais qui chantait Léopold C.Senghor en s’accompagnant à la kora.
Et, surprise, il jouait à la kora comme je jouais à la harpe (ou presque, car il jouait à la main gauche des groupes de deux double croches en octave, ce qui n’est pas très différent).
En voulant imiter la guitare folk, j’étais revenu (sans le savoir) à l’origine africaine de la superposition rythmique américaine.
Un conseil.
Il est important d’accentuer suffisamment et de bien placer « au fond du temps » la 3ème double croche (main gauche), sinon, la superposition rythmique perd son impact, se ramollit, ne swingue plus.
Au début, on doit réfléchir à ce qu’on fait, ce n’est pas un réflexe au départ, ça le devient assez vite. Alors on acquiert une indépendance des mains, et une grande liberté dans le jeu et l’impro. La main gauche garde bien le tempo, peut jouer avec les notes quand même, en occultant certaines ou pas ; la droite peut jouer pile le triolet, mais peu se balader, y revenir, occulter certaines notes, ça devient facilement très libre.
C’est une bonne école, car elle permet à la main droite comme à la voix de se balader aussi librement que la musique celtique (si on s’y réfère) pousse à le faire.
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IMPORTANCE DE LA MELODIE
Pour une approche celtique de la harpe, il faut attacher beaucoup d’importance à l’interprétation du thème mélodique. Il doit être aussi libre par rapport à un tempo qu’un chant gaélique ou breton a-capella (« sean nos » ou « gwerz »). L’accompagnement ne doit pas contrecarrer cette liberté. La mélodie celtique ne rejoint le tempo que de temps en temps, comme pour montrer qu’il existe en toile de fond (ce qui n’est même pas toujours le cas).
L’indépendance des mains est donc très importante, car (si c’est elle qui le fait) la main gauche peut très bien être très rythmique et carrée comme un métronome, quand la main droite se ballade en toute liberté. Ceci, même si elle tient compte (en le montrant guère) du rythme et du tempo donnés par la main gauche.