
Steve Hackett, Genesis et musique celtique
Steve Hackett, Genesis et musique celtique
L’ancien guitariste de Genesis était en concert à Quimper, je n’ai malheureusement pas assisté au spectacle. Vous en trouverez des extraits sur Youtube, comme d’habitude.
En dehors du concept de rock progressif sous lequel le groupe a toujours été catalogué, il n’y a pas grand monde à avoir fait un rapprochement ou plutôt une relation entre la musique du groupe et le côté celtique qui l’imprégnait. Je me suis toujours demandé pourquoi j’accrochais ainsi à ce groupe. Je le sais maintenant grâce à Steve Hackett qui a repris les titres principaux des années 1971-1977.
Alan l’a toujours dit, la musique anglo-saxonne est baignée de musique celtique, et elle l’a inspiré pour créer le revival que nous vivons toujours.
Allez, écoutez le dernier titre de « Genesis revisited 2 » intitulé « Shadow of the Hierophant », on a l’impression d’une gwerz sans fin, et quand ça se termine, on en redemande. Ce n’est qu’un exemple.
Mais réécoutez aussi les albums du début et vous allez entendre certains sons comme ceux d’une flûte traversière (Peter Gabriel) qui vous emmèneront vers les rives de la Mer Celtique !!!
Yann-Bêr
J’ai connu Genesis à l’école normale où un copain n’arrêtait pas d’écouter Selling England by the pound. Je lui avais fait remarquer le côté celtique de cette musique. Cette musique ne s’est pas démodée, vraiment magnifique.
Genesis est à l’origine une sorte de réunion de collégiens fuyant la rigueur conservatrice de leur enseignement (le collège de Charterhouse près de Godalming dans le Surrey). Quatre garçons : Tony Banks (claviers), Peter Gabriel (chant), Mike Rutherford (basse) et Anthony Phillips (guitares), plus ou moins autodidactes et plus ou moins familiers avec la composition à l’origine.
Après un premier album obscur et très pop destiné à plaire à un producteur qui voulait miser sur leur statut de stars naissantes bien avant leur potentiel créatif, est publié Trespass en 1970, qui est le fruit d’un séjour commun et reclus des jeunes garçons dans un cottage en campagne. Ce disque très nébuleux est aussi celui qui permet de mettre en valeur chaque personnalité : Tony Banks aime la pop et la musique « classique », Peter Gabriel est très porté sur le rock et la soul… Mais ce qui fait leur empreinte particulière, aux côtés de Yes, King Crimson et d’autres cadors de l’époque, c’est l’influence d’Anthony Phillips, musicien qui partira aussitôt après la sortie de Trespass. Sur le versant électrique, il est fan de Eric Clapton et Jeff Beck, mais c’est lui qui apporte un parfum acoustique très britannique à la musique du groupe (il est alors grand amateur de Simon Nicol, le guitariste rythmique de Fairport Convention), et qui avec son ami Mike Rutherford, le bassiste, tisse ces ambiances folk à grand renfort de guitares 12 cordes (qui ont un son très pincé et brillant), quasi-médiévales, parfois celtiques (même si lui ne se réclame pas de cette étiquette, y compris dans son oeuvre solo inestimable)… Mais, encore très jeune et dépassé par l’ambiance des tournées harassantes, Phillips quitte le groupe. Groupe qui jusque là, n’avait pas trouvé son batteur emblématique, qui arrivera quelques semaines plus tard en la personne de Phil Collins, et un peu après, un nouveau guitariste appelé Steve Hackett.
C’est d’ailleurs amusant car Hackett est resté plus longtemps que Phillips au sein du groupe, mais il a aussi été beaucoup plus frustré au niveau composition. Si Genesis a eu un leader un jour, Banks, aussi bien que Gabriel que Rutherford (et Hackett lui-même) le reconnaissent en la personne de Phillips, dont le départ a été le seul à créer l’éventualité pour le groupe d’arrêter définitivement. Je pense donc que ce que vous appréciez particulièrement chez ce groupe, l’esprit folk et le raffinement mélodique, vient d’Anthony Phillips avant les autres. Ensuite, chacun a eu son empreinte bien sûr, Banks a écrit des mélodies merveilleuses, Hackett a préféré une influence baroque… Mais si vous écoutez un morceau comme « The Musical Box », l’empreinte Phillips est très présente, au moins pour le deux tiers de la chanson qu’il avait d’ailleurs composés lui-même avec Mike Rutherford.
D’ailleurs, pour ceux qui aiment ces débuts de Genesis, voici en intégralité sur Youtube le premier album solo d’Anthony Phillips, dont l’écriture et l’enregistrement s’étale entre 1969 (quand il était encore avec Genesis) et 1976, pour une sortie tardive en plein boum punk en 1977. Phillips en compagnie de son vieil ami Mike Rutherford joue de tous les instruments, Phil Collins apparait au chant, il y a aussi John Hackett, le frère de Steve à la flûte…
A savoir que cet artiste, qui compte plus de trente albums en solo, n’a quasiment jamais fait deux fois la même chose, donc il ne faut pas espérer retrouver cette ambiance à tout prix sur les suivants… En tout cas pas de cette manière !
Vous pouvez couper à 52 minutes environ, la suite est un disque bonus avec inédits (pour fans surtout).
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