De la Bretagne à la Lorraine

Mon objectif dans ce fil est d’évoquer quelques liens tissés entre la Bretagne et la Lorraine. 

  

Pour commencer, je vais évoquer un compositeur breton un peu oublié et pas connu du grand public, me semble-t-il, dont c’est justement aujourd’hui le 150e anniversaire de la naissance : JOSEPH-GUY ROPARTZ (15 juin 1864 – 22 novembre 1955). 

Ce Breton exilé dans l’Est (l’Icoandfrantzland !!!) a été le directeur du conservatoire de Nancy (à l’époque École nationale succursale du Conservatoire de Paris) de 1894 à 1919, puis de celui de Strasbourg de 1919 à 1929.  

A Nancy, il a notamment créé une classe de harpe en 1897, instauré la saison de concerts symphoniques avec le tout jeune orchestre du conservatoire, ancêtre de l’Orchestre symphonique et lyrique de Nancy. 

Dans son abondante production musicale (une centaine d’opus), j’ai relevé quelques titres où s’exprime sa nostalgie du pays breton : 

– Les Landes 

– Dimanche breton 

– Pêcheur d’Islande 

– La Chasse du prince Arthur, 

– Le Pays 

Cet opéra, créé à Nancy en février 2012 et donné à l’Opéra Comique un an plus tard, n’a été repris en France qu’en 2008 dans les Pays de Loire (!!!) à l’Opéra de Tours. Le livret s’inspire d’une nouvelle de Charles Le Goffic, L’Islandaise, dont l’auteur a lui-même signé l’adaptation. Le drame a pour cadre l’Islande, mais le titre de l’opéra renvoie en fait à la Bretagne dont l’appel est plus fort que l’amour d’une femme.  

 

Ces titres n’ont rien de surprenant de la part d’un musicien celte dans l’âme et membre de l’Union régionaliste bretonne à partir de 1898. 

 Ropartz, qui était aussi poète et co-auteur d’une anthologie de la poésie bretonne de la deuxième moitié du XIXe siècle (Le Parnasse breton contemporain), définissait sa Bretagne natale comme le pays  » où les korrigans peuplent la lande et dansent, par les nuits lunaires, autour des menhirs, où les fées et les enchanteurs – Viviane et Merlin – ont pour domaine la forêt de Brocéliande, où les âmes des morts restés sans sépulture apparaissent toutes blanches au-dessus des flots de la baie des Trépassés « .  

 

Cependant, la composition d’une oeuvre intitulée Le Miracle de Saint Nicolas, légende en 2 parties et 16 tableaux pour soli, voix d’enfants, choeur mixte, piano, orgue, harpe et orchestre à cordes, est bien la preuve que le musicien avait réussi à s’intéger à la vie culturelle de la capitale de la Lorraine.