Projets pour la Bretagne
Je n’ai pas eu le temps de tout lire depuis le début. Mais je suis d’accord avec kwrlii : le gallo n’est pas du français. Bien qu’on le présente trop souvent comme un français altéré, un « patois ». Le gallo est tout simplement une langue romane, tout comme le français ou l’occitan. Le seul point commun avec le français, c’est qu’il est aussi issu du latin (comme toutes les langues romanes…). Sa présence en actuel territoire breton n’est-elle donc pas au moins aussi ancienne que celle du breton lui-même ?
Que les choses soient claires, je ne me suis jamais vraiment intéressé au gallo, à part récemment via quelques groupes ; j’apprends le breton, je n’apprends pas le gallo.
Mais le gallo fait partie du patrimoine culturel de la Bretagne et je trouverais vraiment dommage qu’il ne soit pas soutenu.
Ne serait que pour les locuteurs. Les Bretons ont assez souffert de voir leur langue disparaître petit à petit.
N’infligeons pas la même chose aux gallos, sachant qu’ils ont également l’Etat français contre eux.
Il faut, ici encore, faire attention à la terminologie employée.
Les linguistes n’appellent pas « patois » la même chose que monsieur tout le monde. Pour monsieur tout le monde, patois a une connotation condescendante ou péjorative.
Normalement, patois ne doit QUE désigner une langue minoritaire indépendamment de sa « hiérarchie ». Par exemple, dans le village de mon père, le « patois » n’était qu’un « parler », différent de celui du village d’à côté, sans grammaire, sans réelle forme écrite. De base, c’était un parler s’appuyant sur le franc-comtois qui est une langue régionale (en pratique éteinte, seuls quelques « parler » justement subsistent).
Le français et le gallon forment ce qu’on appellent un « diasystème (ou alors, ils appartiennent au même diasystème).
On parle de diasystème lorsque DEUX (ou plusieurs) langues ont la même origine. On parle alors en général de dialectes. Ses dialectes, de par leur similitudes de construction et de nombreuses formes homophones peuvent être, en général, compris mutuellement entre les locuteurs des deux dialectes appartenant au même diasystème.
On voit que dans ce cadre, les linguistes parlent de « dialectes ». Mais, pour sortir du niveau théorique de la langue, les « sociolinguistes » associent à chaque dialecte d’autres éléments de culture. Ils parlent alors de langue : elle représente le dialecte (ce qu’on parle et ce qu’on écrit) et ce qu’on en fait dans l’usage courant (ou moins courant).
Comme l’État a tendance à étouffer les particularismes (renforcement du collectif au détriment de l’individuel), il a eu tendance à propager la connotation péjorative du terme patois, ce qui fait qu’aujourd’hui, on a du mal à parler de ce genre de chose sans être soupçonné de porter un jugement de hiérarchie , de valeur, de noblesse.