musique bretonne : seconde vague ?
Pour ma part, j’ai eu la chance de participer à plusieurs festoù-noz, et ceux qui m’ont procuré le plus de plaisir sont ceux que j’ai vécus au festival Plinn de Bourbriac. Je ne sais pas s’il existe d’autres festivals aussi authentiques que celui-ci, il n’y est jamais question d’autre chose que du Plinn, on a vraiment l’impression de rentrer en profondeur dans la musique, ça n’a rien d’un patchwork divertissant.
A galon,
je n’en doute pas et j’ai aussi vécu intensément ce genre de festival
mais on n’organiserait pas de festival plinn à Redon, ou à Guérande, chaque terroir a ses danses qu’il ne convient pas de hierarchiser en fonction d’une pseudo authenticité
on organise bien des festivals Country ou Jazz ou Bach en pays gallo, ça ne choque pas grand’monde,
Oui les vrais festoù noz mettent en exergue les danses de terroir c’est bien. Pour le Pays gallo, il est bon par contre qu’il y ait suffisamment d’influence de basse-bretagne pour ‘l’unité du pays. En Basse Bretagne, merci, on a suffisamment accès à la culture française et francophone…
Bach est maintenant universel, le jazz aussi et il peut être breton (Gwendal et d’autres), la country c’est vrai que c’est agaçant surtout avec tout le folklore texas qui va avec et le pire c’est que ça prend (au festival à Bain de Bretagne il y a plein de monde).
Mais si c’est bien de danser la gavotte, le plinn en Haute Bretagne, pourquoi pas un avant deux de la Mézière à Gourin ?
l’unité ET la diversité
il est vrai que la question gallo est bien complexe et pas facile à traiter en quelques mots. J’en parle dans mon blog 2.
Si vous connaissez quelqu’un ayant fait la démonstration que la culture gallo n’est pas plus française que la culture allemande, qu’elle s’identifie de manière totalement séparée de la culture de la Mayenne, qu’ellle est aussi spécifique à la Bretagne que la culture « bretonnante » (pour ne pas employer le terme « bretonne »), je suis preneur.
Car je n’ai rien trouvé jusqu’ici. Si c’était le cas, effectivement.
Dans l’autre cas, celui que parler et musique gallo font bien partie du monde « francophone », alors on doit se poser la question de savoir si on peut encore apporter un peu plus de culture « francophone » à la Bretagne occidentale, que, sinon, cette Bretagne occidentale manquerait de cette influence, serait trop enfermée dans la culture celtique (!).
Vous savez que la culture « bretonnante » est en voie d’extinction, sous le poids écrasant de la culture française ou francophone (si vous préférez).
On ne peut renforcer un peu plus cet écrasement. On est dans un très simple calcul de poids et de balance.
vous semblez craindre en fin de compte que le gallo soit potentiellement un agent d’infection de la culture bretonnante, je suis perplexe, d’abord c’est le brezhoneg qui gagne les villes de l’est de la Bretagne, là où on ne l’a jamais parlé, et pas l’inverse et il a beaucoup plus d’attrait aux yeux de ceux qui veulent marquer leur spécificité bretonne.
oui le gallo étant une langue d’oïl (je ne pense pas qu’on puisse dire langue francophone mais plutôt langue romane) oui il y a une grande porosité entre la langue gallèse et les autres langues de l’ouest de la France.
Mais la résistance à la culture française ne passe t-elle pas aussi par la défense du gallo ? La démarche est la même. Parler gallo c’est justement ne pas parler français
je note que vous chantez (souvent) pourtant en français … et aussi d’autres langues celtiques ou autres alors pourquoi pas une fois pas en gallo ? (connaissez vous Bertran Obré ?)
j’ai interprété un morceau gallo « Trinquons nos verres ». Par contre, j’ai peur de mal m’exprimer car je bien qu’on ne comprend pas certains de mes propos.
J’y reviendrai.
Trinquons nos verres dans « une journée à la maison » très jolie mélodie, et j’aime bien aussi l’interprétation
comme je ne le savais pas, j’ai recherché : ce serait une marche de Pluherlin. (et donc à Pluherlin on est aussi à la maison)
à propos de Bertran Obrée http://www.obree.fr/
vraiment j’aime beaucoup sa façon de chanter en gallo, il y a quelque chose d’authentique
je conclus ou poursuis mais ce n’est pas le point de départ de ce forum, on a dévié sur le gallo
parce que j’ai lu effectivement votre point de vue, Alan, dans un message ancien , pour vous le gallo est un dialecte
ce qui est dévalorisant et qui ne parait pas la vérité
je reprends sur le site du CRDP ce qui est écrit et qui me semble interessant mais je ne suis pas un spécialiste
« Le gallo est la langue romane de Bretagne
Le terme gallo vient d’une racine celtique « gall ». Il désigne en Bretagne celui qui utilise la langue romane de Haute Bretagne, distincte du breton. L’existence d’une Bretagne linguistiquement double est attestée depuis le Moyen Age.
Le Gallo n’est pas un patois, ni un dialecte du français mais une langue d’oïl. Au même titre que le picard en Picardie, le francien en Ile-de-France, ou le provençal en Provence, le gallo est issu du latin populaire. C’est l’ordonnance de Villers-Cotterêts, prise en 1539 par François 1er, qui fait du français, langue de la cour, la langue des actes juridiques. Ce mouvement centralisateur s’est poursuivi à travers les siècles, disqualifiant les langues régionales.
Le gallo, héritier du latin de Gaule, a reçu des influences gauloise, germanique, scandinave et bretonne. Les emprunts au breton sont surtout sensibles au contact de la zone bretonnante et sont relativement peu nombreux. »
désolé de developper ici le débat sur le Gallo.
En quoi les affirmations du CRDP démontrent quelquechose? En quoi répond-il à mes questions?
Si le CRDP, ou qui que ce soit, même Obrée, y répondait et démontrait, par exemple, que le Gallo (en admettant déja qu’il existe indépendamment des autres parlers d’Oil de l’Ouest) serait plus différent du Français que le Suisse alémanique de l’Allemand officiel, je battrais ma coulpe et m’excuserais de l’avoir déprécié en le traitant de dialecte.
Jusqu’ici, et depuis des années, toujours rien.
Tant que je n’aurai pas de réponse, seule tiendra cette conviction.
Si, comme je le constate, l’Oil de l’Ouest est bien un dialecte, il n’est évidemment pas méprisant de dire d’un dialecte que c’est un dialecte. Je ne méprise pas le Gwenedeg en le disant tout pareil.
Pour ce qui est de chanter moi-même en Gallo, demandez, s’il vous plait, d’abord à tous ces gens qi prétendent le faire dans les festoù-noz et les kan ar Bobl, de s’abstenir de chanter dans un Français on ne peut plus officiel avec parfois de légères variantes.
Un autre question: j’ai une énorme estime pour la culture du peuple, celle des paysans en particulier.
Mais une langue n’est jamais l’apanage d’une classe sociale, ni d’une corporation.
Où puis-je trouver un Gallo en version purement urbaine ou aristocratique, que ce soit dans l’accent, le vocabulaire ou les centres d’interêt?
Je sais que ce genre de question a été souvent posée avec ironie concernant le Breton. Mais nous avons toujours répondu en détrompant l’interlocuteur sur ses préjugés.
Pouvez-vous y répondre de la même façon?