Massacre Charlie-Hebdo
Je suis troublé que ce post que j’avais initié ait tourné de cette manière.
Je ne voulais que rester dans l’hommage et l’esprit de liberté.
Désormais, je n’interviendrai plus que sur les actualités ou des archives concernant Alan.
Yann-Bêr
Le problème est qu’il y a une contradiction dans l’intention
– On dit d’un côté qu’on manifeste pour la liberté d’expression dont Charlie Hebdo serait le représentant.
– Et tout le monde ou presque affiche ‘Je suis Charlie »
Dire « Je suis Charlie » devient une obligation, et celui qui ne dit pas « Je suis Charlie » devient suspect.
On est donc dans une forme d’embrigadement qui est le contraire exact de la liberté d’expression qu’on prétend défendre.
Et Charlie Hebdo, celui de Val, qui avait repris le nom Charlie Hebdo après que le titre ait cessé pendant 10 ans, ne défendait pas LA liberté d’expression, ce n’est ps vrai, il défendait SA liberté d’expression, pas la mienne.
Cet embrigadement, ces mensonges, la récupération politique par ceux qui sont au pouvoir, tout cela m’écoeure profondément.
Des victimes innocentes, il y en a des centaines ou des milliers dans le monde chaque jour, qui n’intéressent pas grand monde, à part leur famile proche.
Des journalistes qui meurent en faisant leur métier, il y en a quelques dizaines tous les ans.
Je ne suis pas ces victimes, je ne suis pas ces journalistes, je regrette leur mort, j’admire les journalistes qui risquent leur vie pour informer, mais je ne suis pas eux.
Je regrette la mort de l’équipe de Charlie Hebdo, je suis pour la liberté de la presse, mais je ne suis pas Charlie Hebdo, et je n’aime pas cette vaste manipulation où tout le monde devrait devenir Charlie Hebdo. Cela m’écoeure.
Je n’aimais pas le Charlie Hebdo de Val et de Charb, et je continuerai à ne pas l’aimer et à ne pas l’acheter.
Il y a des moments comme celui ci, trop court peut etre, ou tout devient possible y compris le meilleur. Je ne voudrais pas faire partie des gens qui empecheraient cette chance, aussi tenue qu elle soit, sous le pretexte de pointer du doigt tout ce qui peut aller dans l autre sens.
An 1976 je crois (pfff, ça ne nous rajeunit pas), dans un album appelé « je suis », Michel Corringe chantait « je suis tous les peuples ».
Pour en revenir à Charlie Hebdo, on doit quand même pouvoir admettre qu’on puisse faire un hebdomadaire sans que ce soit un journal d’information.
La caricature est un mode d’expression, un art. Il faut le reconnaître comme tel. Même les rois toléraient l’impertinence de leur fou.
On leur prête sans doute plus d’intentions que ce qu’ont pu être leurs ambitions (ou moins, c’est selon). Mais il existe aussi des associations qui au-delà de leur critique habituelle de Charlie Hebdo vont bien plus loin et surtout plus grave : « Je suis Dieudo » affiche-t-elle…
» je vais être désagréable avec Charb (…) Il était le chef. Quel besoin a-t-il eu d’entrainer l’équipe dans la surenchère ? Novembre 2011, premier attentat contre Charlie Hebdo, incendie des locaux, après un numéro surtitré Charia Hebdo.(…) Il fallait pas le faire mais Charb l’a refait. Un an plus tard, septembre 2013, après une provocation qui avait fait mettre nos ambassades en état de siège dans les pays musulmans, je fus amené à écrire toujours dans l’Ob: « se situer à l’extrême gauche et s’entendre dire par NPA qu’on participe à l’imbécilité réactionnaire du choc des civilisations , se définir écologiste et se faire traiter de « cons » par Daniel Cohn-Bendit, ça devrait donner à réfléchir…(…) Tout le monde a vu le dernier dessin de Charb : «Toujours pas d’attentat en France ? ».Et le djihadiste du dessin armé comme celui qui a tué Charb, Tignous, Cabu, Honoré et les autres, répond : « Attendez, on a jusqu’à la fin janvier pour présenter ses vœux… » (…) Charb qui préférait mourir et Wolin qui préférait vivre. Je t’en veux vraiment Charb. Paix à ton âme »
http://blogs.lexpress.fr/media/2015/01/14/violente-reaction-de-richard-malk…
Henri Roussel, dans sa chronique hebdomadaire dans le Nouvel Observateur.
« Les accusations formulées par M.Roussel ont provoqué l’indignation de Richard Malka, l’avocat de Charlie Hebdo. Selon le quotidien le Monde, M.Malka aurait envoyé un texto à Matthieu Pigasse, l’un des actionnaires du Nouvel Observateur: « Charb n’est pas encore enterré que L’Obs ne trouve rien de mieux à faire que de publier sur lui un papier polémique ». »
http://fr.ria.ru/world/20150115/203423967.html
Pourquoi envoyé un texto à l’actionnaire ? Pour « licencier » l’auteur des propos, Henri Roussel, alias Delfeil de Ton, l’un des fondateurs du premier Charlie Hebdo ?
On y arrive !
Dans le Monde
« Déjà, comme si chacun pressentait qu’une autre partie, plus vaste, se jouait par-delà du sort d’une chronique et de dessins, une violente polémique s’était engagée, divisant la rédaction de Charlie, les partis de gauche, et jusqu’aux intellectuels. Le Prix Nobel de la paix Elie Wiesel avait pris le parti de Philippe Val, comme Bernard-Henri Lévy, Elisabeth et Robert Badinter, Pierre Lescure, Elisabeth Roudinesco, SOS Racisme et d’autres. En défense de Siné, des dessinateurs comme Rémi Malingrey et Lefred Thouron et, au sein de la rédaction, Cavanna (qui évoquait en 2011 l’affaire dans son dernier livre, Lune de miel), Willem, Tignous, ou des journalistes comme Michel Polac et Sylvie Caster. Mais aussi, dans les colonnes du Nouvel Observateur, Delfeil de Ton, qui accuse depuis longtemps Val d’entraîner Charlie dans un combat sionisto-islamophobe. »
http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/01/14/polemique-dans-la-famille-…
« Pour elle, la responsable de cette dérive est toute trouvée : c’est la politique de la ville. « Le but était de parquer là les pauvres. Et personne ne s’en occupait. Les assistantes sociales démissionnaient une à une. Elles avaient trop de boulot par chez nous, elles préféraient se faire muter ailleurs ». »
http://www.arretsurimages.net/breves/2015-01-15/Charlie-l-enfance-miserable…
« Je ne suis pas descendu parmi la foule. » Un @sinaute exprime, dans le forum de discussion de la dernière chronique de Daniel Schneidermann, son malaise vis-à-vis de « l’union nationale » suite aux attaques meurtrières qui ont visé Charlie Hebdo. En cause, la « dérive islamophobe » du journal et de cette gauche « Onfray/Charlie/Fourest laïcarde ».
Gros malaise. Je ne suis pas descendu parmi la foule. Je ne suis pas Charlie. Et croyez-moi, je suis aussi triste que vous.
Mais cet unanimisme émotionnel, quasiment institutionnel pour ceux qui écoutent les radio de service public et lisent les grands media, j’ai l’impression qu’on a déjà essayé de me foutre dedans à deux reprises. La société française est complètement anomique, mais on continue à se raconter des histoires.
http://www.arretsurimages.net/articles/2015-01-08/Je-ne-suis-pas-Charlie-Et…
« La plus grosse fabrique à soldats d’Al Qaeda sur notre territoire, c’est la PRISON »
Personne ne veut voir que la plus grosse fabrique à soldats d’Al Qaeda sur notre territoire, c’est la PRISON. Personne n’a compris que la France n’a pas basculé en 2015, mais il y a dix ans déjà, lors des émeutes. Personne ne veut voir que nous vivons encore les conséquences lointaines de l’immense humiliation coloniale et post-coloniale, et que vos leçons de « civilisation » et de « liberté d’expression » sont de ce fait inaudibles pour certains de ceux qui l’ont subie et la subissent ENCORE. »
http://www.arretsurimages.net/articles/2015-01-08/Je-ne-suis-pas-Charlie-Et…
The Koran Does Not Forbid Images of the Prophet
Le Coran n’interdit pas les images du prophète
http://www.newsweek.com/koran-does-not-forbid-images-prophet-298298
Au fond, ni les tueurs, ni les caricaturistes ne savaient vraiment ce qu’ils faisaient. Les uns et les autres étaient manipulés.
Cet événement relève de la question coloniale. Qui nous concerne aussi. Si des individus comme Caroline Fourrest ou Michel Onffray nous sont hostiles et sont hostiles aux musulmans, ce n’est pas un hasard.
« Les aborigènes vont pouvoir parler leur patois, pardon, leur langue, sans se faire rire au nez. Et peut-être même garder leur accent, c’est à dire leur béret et leurs sabots. […] Maintenant que le bulldozer jacobin a laminé et éradiqué les pagnolades et les bécassinades, on peut élever les trois douzaines de couillons qui parlent encore leur pataquès (pardon : langue) au rang de patrimoine national et leur apposer un label fermier. » Octobre 1998 Charlie Hebdo
Bernard Maris (Oncle Bernard)
Il y aurait celle-ci aussi dans Charlie Hebdo :
« Les parleurs de langues régionales ont une idéologie qui mène tout droit à Nuremberg »
« L’Alsace vue par Charlie
Voici quelques exemples concernant les Alsaciens. Dans son édition du 25.10.1995, à l’occasion d’un reportage sur une fête à Obernai, le journaliste de Charlie, Philippe Val, s’essaie au périlleux exercice d’une analyse anthropologique :
« Tout le monde est trop gros, trop gras (…) Tu peux leur faire jouer de la musique la plus subtile, la plus tendre : dzim boum boum. Une deux ; une deux. Ni gai ni triste : cadencé pour gros-cul. L’orchestre attaque un slow de trois tonnes (…) C’est dans ce vide intellectuel (sic) que s’engouffrent les idées d’extrême droite. C’était la fin de l’année, l’apogée de la vie culturelle (…) Celui-là nous casse les oreilles avec ses chants en alsacien ». Le clou sera pour la fin. Pour expliquer ce qui engendrerait le vote frontiste en Alsace, Charlie-Val donne cette explication : « C’est la peur de ne plus pouvoir s’engraisser comme on s’engraisse tranquillement depuis des générations » ! »
« Charlie oui, Charlot non ! »
http://hewwemi.net/charlie-oui-charlot-non/
Voici un texte très intéressant :
http://geographiesenmouvement.blogs.liberation.fr/blog/2015/01/la-généalogi…
« Dans le cas des pays européens, et de la France en particulier, ces phénomènes d’humiliation et de dénigrement systématique des autres cultures, «inférieures» n’ont pas cessé, quoi qu’on en dise. Derrière les discours de l’assimilation de la période coloniale il y avait un rabaissement continuel des cultures assujetties. Et aujourd’hui, malgré la «repentance» actuelle, demeure l’idée lancinante que notre culture a tout compris et se retrouve à l’avant-garde des cultures mondiales… Il faut lire et relire Amadou Hampaté-Ba à ce propos. »