Sur le site de Dastum on trouve ce message :
http://www.dastum.net/FR/patrimoine-culturel-immateriel.php?id=3
« Chers acteurs de la culture bretonne en général, et du fest-noz en particulier,
Un groupe de travail coordonné par Dastum travaille actuellement à l’élaboration d’un dossier pour faire inscrire le fest-noz comme « élément représentatif » du patrimoine culturel immatériel de Bretagne sur les listes de l’UNESCO (voir détails dans l’encadré ci-dessous).
Pour l’élaboration de ce dossier, nous devons remplir un dossier administratif qui définit, décrit le fest-noz, son histoire, son état actuel, les difficultés et menaces qui pèsent sur lui, etc. Une partie importante du dossier est ensuite consacrée aux actions de sauvegarde qui existent déjà, et surtout aux actions de sauvegarde qu’il serait souhaitable de mettre en place (toute forme d’action propice à la continuation du fest-noz en général). Cela peut concerner des actions concrètes en relation directe avec l’organisation ou la promotion des événements en eux-mêmes, mais aussi des actions qui peuvent concerner la pérennité du fest-noz de manière indirecte (transmission de la danse, formation des musiciens, sonneurs, chanteurs, réglementations sur le statut des musiciens, mise à disposition de sources, mesures pour favoriser la lutherie, etc.).
C’est donc à propos de cette question de la sauvegarde que nous vous sollicitons, et que nous souhaitons recueillir les avis les plus nombreux et les plus diversifiés possible. Quel est votre point de vue sur la situation du fest-noz à l’heure actuelle ? Sur ses évolutions ? Que faudrait-il faire selon vous pour assurer l’avenir de cette forme de manifestation et de tout ce qui s’y rattache (chant, musique, danse…) ? Quel type d’action faudrait-il entreprendre au niveau local ? Au niveau régional ?
Nous vous invitons à prendre part à cette réflexion et au débat de trois façons :
– en nous faisant part de vos idées par écrit avant le 15 mai (à envoyer à Dastum, à l’attention de Julie Léonard ou par mail à julieleo@hotmail.fr)
– en venant participer à une grande rencontre régionale à Poullaouën, le 5 juin 2010 (salle des loisirs, 14h30), qui se clôturera par un fest-noz organisé par Dañs Tro et La Fiselerie. Programme détaillé prochainement sur www.dastum.net.
– en manifestant votre soutien au projet de candidature (le dossier UNESCO doit contenir ces preuves de soutien de la population), soit par un courrier, soit en signant et faisant signer autour de vous la pétition ci-jointe. Vous pourrez aussi prochainement signer cette pétition en ligne sur www.dastum.net. N’hésitez pas à la diffuser, notamment dans les festoù-noz des mois à venir.
Ce projet de dossier pour l’UNESCO est une belle occasion de réfléchir tous ensemble. N’hésitez donc pas à donner toutes vos idées : il s’agit ici de décrire ce qu’il faudrait faire dans l’idéal !… »
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J’espère que le « groupe de travail coordonné par Dastum » a bien « travailler », mais quand je vois la réaction d’un Ronan Guéblez, président de Dastum (rien de moins !), dans les colonnes du Nouvels Obs, je me pose des questions.
(Apparemment, le «travail de réflexion» s’est fait en petits comités, et à Dastum on ne conait pas les blogs ou les forums)
Ce qui me frappe dans ce message, c’est l’absence de mention de la « langue bretonne », comme d’ailleurs dans les réactions de Ronan Guéblez. Comme si le fest-noz ou le travail de Dastum n’était pas intimement lié à la langue bretonne.
Parce que s’ils envisagent l’avenir du fest-noz sans se soucier de celui de la langue bretonne, il faut le dire.
Et qu’est-ce qu’ils espèrent d’une inscription du fest-noz comme « élément représentatif » du patrimoine culturel immatériel de Bretagne sur les listes de l’UNESCO ??
Un miracle ???????????
Pour éclaicir un peu plus les « intentions » de Dastum, voici un petit article :
http://www.rennes.lemensuel.com/nc/actualite/article/2011/03/22/le-fest-noz…
L’association Dastum veut faire reconnaître le fest-noz au patrimoine immatériel de l’Unesco. Ce mardi, l’organisation bretonnante a officiellement présenté le projet. Le dossier partira le 29 mars au ministère de la culture.
Le dossier est bouclé. Il partira le 29 mars. L’association Dastum et une brochette de militants se préparent à l’envoyer pour inscrire le fest-noz au patrimoine immatériel de l’humanité. Voilà, selon Dastum, une bonne opportunité pour communiquer « intelligemment » et faire reconnaître au monde entier les spécificités bretonnes : « La culture bretonne ne doit pas être un débat brito-bretons. Nous devons en être fiers et continuer à la défendre. La culture bretonne n’a rien de passéiste. Ce n’est pas un boulet aux pieds des Bretons », explique Charles Quimbert, directeur de Dastum.
Pourquoi le fest-noz ? « C’est un des éléments représentatifs forts de notre culture. Les jeunes et les vieux s’y retrouvent. Danseurs, sonneurs, musiciens… y participent. Que l’évènement soit petit ou gros, commercial ou militant, il y en a aux quatre coins de la Bretagne ! » Le conseil régional, le conseil général d’Ille-et-Vilaine et Morbihan, ont décidé de soutenir la demande.
Dastum projette aussi de déposer un deuxième dossier. L’association milite pour que les « chants bretons à chanter » soient inscrits sur la liste d’urgence de l’Unesco. Courant 2011, des experts de l’organisation internationale devraient débarquer en Bretagne pour analyser la demande.
L’Unesco, qui a reconnu la gastronomie française ou les chants polyphoniques corses par le passé, clos les inscriptions en mars 2011. Le verdict devrait tomber début 2012.
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La question reste posée : Dastum attend t-il un miracle, et un miracle de quelle nature, et pour sauver quoi exactement ???
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je n’ai pas suivi et ne peux juger si Dastum pouvait faire mieux (ou moins bien) dans la préparation de ce dossier.
Mais je considère que, ya, c’est une bonne chose de présenter le fest-noz dans le patrimoine immatériel. Et je prendrais mal que le Chant polyphonique corse soit admis et pas le Kan-ha-diskan ou la Gwerz.
Il est vrai aussi qu’on peut ressentir un peu de « surréalisme » qu’au même moment l’Unesco ne semble pas faire grand chose pour contraindre la France à respecter la langue bretonne et donc le patrimoine de l’humanité et sa diversité de pensée(s).
Au début, je pensais comme vous, Alan, que c’était une bonne chose. A la réflexion, je ne sais pas.
Le dossier est présenté par l’Etat français, et non par la Bretagne. D’où, très probablement, la non mension de la langue bretonne et un dossier soumis à la censure d’Etat.
Concrètement, le «bénéfice» à en retirer ne peut-être que marginal par rapport à ce qu’il serait nécessaire d’obtenir pour la langue bretonne.
Je trouve anormal que Dastum se préoccupe du fest-noz sans une réflexion plus générale sur la langue bretonne. Et les réactions du «président» dans le Nouvels Obs montrent que Dastum n’a pas commencer le plus petit début de réflexion là dessus, ou que sa réflexion est fortement «déficiente».
Quand à la «communication» de Charles Quimbert : « La culture bretonne ne doit pas être un débat brito-bretons. Nous devons en être fiers et continuer à la défendre. La culture bretonne n’a rien de passéiste. Ce n’est pas un boulet aux pieds des Bretons », elle est tout simplement … catastrophique ! Voilà un discours de «combat-perdu-d’avance» qui me fait tomber des nues !
en effet, c’est ne pas tenir compte justement de la sensibilisation que je/nous fais/faisons dans le public hexagonal et international.
Mais je reste dans l’idée que toute action est utile, même si certaines le sont plus que d’autres. Les effets pervers ou négatifs sont partout, malheureusement. On essaie toujours de les attenuer.