Suite à la chute inexpliquée de cette croix en granite datant du XVème siècle, près de chez moi, il m’a toujours semblé que la Bretagne en était la terre d’excellence en raison du nombre ( j’en ai vu aussi bc vers le Limousin, Quercy…) en bois ou en granite, elles tiennent un rôle protecteur, auraient-elles remplacées des mégalithes ou d’anciennes divinités ?
Gwell
On a effectivement tres souvent trouve des traces de cultes celtiques ou neolithiques aux emplacements repris par les chretiens. Sachant que ceux ci ne sont pas ici de purs chretiens mais continuent partiellement ( probablement de moins en moins) les croyances plus anciennes. Ce serait d ailleurs normal que les celtes chretiens rejettent d etre entierement soumis aux fantasmes et particularismes romains et mediterraneens.
Cette ancienne croix qui semble installée aujourd’hui au milieu de nulle part, suite à l’urbanisation, se trouvait originellement (cf anciennes cartes postales) à l’entrée d’ un champ ou lande parsemée de nombreuses roches granitiques. En 1901, on érige un calvaire un peu plus loin( photo ci-dessous) , sans détruire l’ancienne croix (par superstition, peur ?) , un calvaire digne de l’église catholique romaine, vaccin de rappel contre le christianisme breton, très particulier.
Gwell
Jetez un petit coup d’oeil à la page de ce site :
http://celtijima.skynetblogs.be/archive/2012/05/26/calvaire-de-louisfert-lo…
Un des désastres du à la « Sainte Eglise catholique et romaine ».
Enfin, il n’y a pas qu’eux : Talibans ou autres extrémistes sont à mettre dans le même sac.
Yann-Bêr
Ce n’est plus des croix de chemins mais un chemin de croa…h 
gwell
J’ai pas osé 🙂 merci gwell qui y croâ…
Sinon il y a tjs eu des divinités de carrefours, (nan, pas les supermarkets, enfin si, mais là c’est bêtement Mammon),ce qui est intéressant c’est de savoir comment le carrouf en question est passé d’un ‘patronage’ à un autre, et ‘qui’ est ou sont les divinités invoquées au fil du temps…
Elihah,
C’est simple ( tu ne savais pas, je suis maitre de conf’ à la Sorbonne ! ) l’ l’Armorique a été christianisée très tard par les moines irlandais et bretons, un christianisme « adopté » mais pas orthodoxe , en Bretagne impossible d’oublier les anciens cultes, divinités, déesses, situation insupportable pour l’Eglise Catholique et romaine.
On a donc béni les menhirs, les fontaines, on les a surmontés de croix, envoyé des prêtres missionnaires…Térrorrisé les gens, ça n’a pas marché
Et bc plus tard , fin 19 ème début 20 ème , ( sous Pie XI ou XII, je ne suis pas à un pipreb)
bâti toute une série de mobiliers religieux, souvent en provenance d ‘un même architecte, sans âme, fabrication quasi industrielle pour anéantir la foi simple qui s’exprimait au travers de statues taillées à même le granit, statues en bois polychromes , » aux joues roses et fanées » comme disait Keineg.
Quant aux divinités et déesses, je dirais Anna, Brigitte …
Explication courte, brève, raccourcie je passe la main …
Gwell
Je ne suis pas maître de conf ni à la Sorbonne ni ailleurs mais je tiens à prendre la main en temps que simple passionné d’histoire.
Cette « transformation » religieuse n’est pas récente puisque déjà au Néolithique, certains monuments ont été réutilisés comme à Locmariaquer. Le site de Locronan est aussi l’exemple du réemploi d’un nemeton celte.
L’existence d’une foi simple que l’on pourrait rapprocher du naturalisme a perduré en Bretagne dans la majorité de la population jusqu’au XVIème siècle où l’Eglise, aidée financièrement par la bourgeoisie, a entamé la construction de nombreux monuments de culte (Pleyben, Guimiliau…) tout en les adaptant à d’anciens schémas bien antérieurs avec la construction des enclos paroissiaux.
Un moyen religieux, certes, mais aussi très politique de soumettre les populations et de les amener à la situation qu’a connue la Bretagne jusqu’au XXème siècle.
Pour en revenir à ces monuments simples que l’on pouvait trouver aux carrefours, au gués ou divers autre endroits « stratégiques, » semblent avoir été d’après l’archéologie moderne, des points de repère, des marques territoriales plus ou moins sacrés. De menhirs, il sont devenus stèles gauloises puis croix chrétiennes quand ils n’ont pas été arasés.
Un petit complément qui je l’espère n’aura pas été trop long.
La main passe…
Yann-Bêr
Un petit PS : je pense qu’Alan nous apportera un éclairage dans son prochain livre à paraître cet automne.
Yann-Bêr
Merci Yann-Ber de prendre la main, moi non plus je suis pas maître de conf à Sorbonne, heureusement !
Moi, j’y vois , il me semble, dans ces croix de chemin( pour moi j’évoque essentiellement, la Bretagne intérieure, des terres d’où je suis issue) les portes de l’invisible, secrète et à la fois familière. Un paysage connu par la la multitude de ces croix, un coup aussi de blues…J’avais dit pas sûr la tête finalement c’est sur le coeur
J’attends aussi avec impatience le livre d’ALAN
A galon ker
Gwell
Je n ai fait que passer par la Sorbonne ( a cote du restaurant chinois Le Chouchen, a l epoque). Mon nouveau co-livre est une commande de Arthaud-Flammarion. Pas une etude de la mytholigie mais une vingtaine de contes avec de tres belles photos d Yvon Boelle dans tous les pays celtiques. Mes avant-propos et intros des contes placent les choses rapidement. Maus pas un livre didactique. Desole.
Pour ma part, ça me va, tout ce qui touche aux contes, légendes, poésie, onirisme…
Gwell
Oh chouette, des contes ! J’essaierai de voir quoi en faire dans ma classe.
Pour les croix, les religions etc: je m’étais penchée dessus, il fut un temps, that’s why je disais plus haut que le cheminement, au fil des temps, des dédicaces des monuments ou lieux ou autre, est intéressant 🙂