Le maire de Châlon et la langue
Voici une nouvelle trouvaille du maire de Châlon.
J’ai eu à m’occuper de chantiers où les gens parlaient en majorité… alsacien.
Je n’ai jamais eu de problème avec ça….
Il met en avant la sécurité mais de toutes manières, aujourd’hui, les protection individuelle (casques ou moulages anti-bruit) font qu’on ne peut pas se parler. On peut éventuellement bavarder lors des pauses… Mais là, on comprend très bien ce qu’est un casse-croûte et une bouteille sans échanger trop de mots.
https://www.dailymotion.com/video/x4amn8s_chalon-sur-saone-le-maire-veut-im…
Bien entendu, il ne parle pas des langues régionales… bien que…
Les chantiers de BTP seraient-ils une version moderne de la Tour de Babel ?
La langue n’est qu’un prétexte.
L’Europe permet la libre circulation des personnes, y-compris pour le travail.
On trouve de nombreux ouvriers polonais sur les chantiers.
Et, avec les réfugiés venant des zones de conflits en Orient, ce brave homme craint qu’on en trouve trop qui « viennent manger le pain des Français ».
En ce qui concerne la sécurité, c’est un vrai problème mais pas lié à la langue. Dans la société qui m’employait, le taux d’accidents du travail était bien plus important chez les travailleurs intérimaires ou prestataires que chez les employés de l’usine.
Simplement parce que ces personnes prennent davantage de risque. L’information est faite normalement, mais, comme ce sont des travailleurs précaires, ils ont une pression supérieure.
D’ailleurs l’administration oblige maintenant à ajouter les accidents dont sont victimes ces personnes aux statistiques des accidents du travail. Les statistiques n’étant pas là que pour les chiffres mais les entreprises paient des « amendes » selon le taux d’accident.
Il y a un exemple intéressant à ce sujet, c’est la construction du tunnel sous la Manche.
Il a été creusé en partant de France et en partant d’Angleterre avec une jonction au centre.
Le travail était le même de chaque côté, le volume de travail identique, les risque identiques.
Par comparaison avec les accidents des chantiers de ce type, le taux moyen d’accidents du travail a été légèrement moins élevé du côté français. Et il a été bien plus élevé du côté britannique.
Ceci montre que ce n’est pas le travail qui engendre l’accident mais la gestion des personnels.
J’étais en Angleterre en 1994 pour une réunion concernant le TGV dit NOL (North Of London). C’était en plein lors des attentats de l’IRA. Je suis attendu à la gare (qui avait déjà été évacuée plusieurs vois les semaines précédentes) et on m’emmène dans un hôtel où, sous les combles, se trouvaient des bureau, pour éviter les risques.
Après notre réunion du matin, on grignotait (parce que les Anglais ne déjeunent pas le midi) et ils parlaient librement entre-eux des accidents, leur coûts et du coût de la prévention.
En fait, ils comptabilisaient le coût d’un accident simple, d’un accident où il y avait une personne handicapée et un accident où il y avait un décès.
Ensuite, ils regardaient les investissements à faire pour éviter les différents types d’accidents.
Et enfin, ils regardaient le « retour sur investissement ». Sans retour sur investissement de moins de 5 ans, ils ne faisaient pas les investissements de sécurité.
C’était il y a assez longtemps déjà, mais j’avais été choqué.
Business is business !!!