Conservation du breton en Pays Nantais
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Petit billet d’humeur un tantinet moqueur mais aussi caustique.
Dis, Stephan, ce ne serait pas du Michelet ou autre dans le genre ça ? En tout cas, je ne sais pas où il repose celui-là mais il a quand même oublié le passage, le déferlement puis l’installation des ceux que l’Histoire de France appelle des Barbares, très germaniques quand même.. Les gars du Nord (mais non pas les ch’tis) ceux qui aimaient bien les dragons en proue de navire ne nous absolument rien laissé dans le vocabulaire maritime (Stephan, tu dois en connaître des bouts, des houles, des hocks des nielles et autres).
Après cet épisode, avouons que l’on nous a laissés tranquilles dans le genre invasion guerrière (les Espagnols ont bien tenté le coup pour aider notre Duchesse, ça a été un flop), car nous avions nos grands rois de droit divin pour nous en protéger.
XIXème siècle : flûte et zut, il nous faut recueillir les pauvres Savoyards et les Niçois et en plus on doit coloniser pour faire marcher la machine à vapeur et à consommer. Donc, pacifiquement, on importe (non, pardon, on invite) des Africains, des Asiatiques, des Polonais, des Italiens, des Portugais… Et avant de parler la langue de Molière* qu’on leur enseigne à coups de règles sur les doigts, ils nous ont fait quelques cadeaux au passage, sans compter toute la période de décolonisation et ah oui ! d’assimilation (oh re-pardon, il paraît qu’on dit insertion maintenant, j’ai vraiment l’esprit mal tourné).
Et maintenant qu’un avion doit bien atterrir toutes les minutes sur le territoire hexagonal !!!
Yann-Bêr
* Au fait c’est bien celle-là la langue française non ? Voir l’Académie dite française. Je ne suis pas sûr que nous parlions alors français.
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Texte rédigé avant la dernière intervention de P. A. S. Je maintiens cependant.
Tout à fait d’accord avec vos réponses à Mr P. A. S.
Même si son idée de départ était digne d’intérêt, quoique bien incomplète car il y manque une sérieuse enquête de toponymie sur toute la Haute-Bretagne. Désolé, mais il n’y a pas que des « ac » qui désignent des lieux bretonnants, certes liés à une survivance celtique après la romanisation.
Il faut reprendre aussi tout ce qui a été récrée avec l’arrivée des peuples britonniques. La frontière linguistique n’a pas commencé à s’effondrer avec la chute de Rome, elle s’est au contraire réapproprié des territoires sur cette Haute-Bretagne : simples exemples St-Malo et Cancale parmi les plus frappants, sans compter les « Pleu », les « Tré »…
En sautant quelques siècles, il pourrait d’ailleurs être très intéressant de mener une étude sur les raisons d’une certaine « néo-bretonnisation » depuis le XIXème siècle dans l’Est de la Bretagne.
Je fais partie aussi de ces néo-bretonnants, je n’ai pas l’accent, pas la syntaxe « classique » ? Et alors, j’arrive à comprendre, à me faire comprendre, ce n’est en fait qu’une histoire d’évolution peut-être pas très acceptable. Mais la langue « traditionnelle » est morte par manque de transmission directe, et cependant elle survit dans une langue moderne, tout comme on est passé du bas-breton au moyen-breton, où tout comme les Allemands et bien d’autres peuples sont passés à leur langue actuelle. J’aimerais bien entendre un Prussien du début du XIXème parler avec un Berlinois actuel ! (Voir ce que j’écrivais dans mon dernier envoi, ce qui revient à dire que si une langue refuse d’évoluer (et surtout ses locuteurs), elle va à une mort certaine).
Et quant à la paupérisation par l’urbanisation, là, je me permets de rire : Rennes (Alan l’exprime clairement : 1ère ville bretonnante : écoles, universités, résidents…) ; Nantes et ses alentours avec des écoles Diwan, Dinan aussi, Fougères encore (inscriptions doublées en 2 ans d’existence), Vitré cherche une possibilité, Redon à ses sites, St-Malo a un site Div Yezh à l’ouverture duquel j’ai modestement participé, etc.
Ce n’est pas en se mortifiant de voir la langue disparue de tel ou tel autre endroit, ce qui ressemblerait plutôt à une mise au tombeau, qu’on va la faire réapparaître comme par magie.
Mais, et ce n’est que mon humble avis, pour aller plus loin : la solution est bien plus globale que la question linguistique : elle est celle d’une B5 unifiée, dotée des compétences et des moyens nécessaires. C’est à dire d’une maîtrise de sa politique en tant que région autonome (à minima), de son économie et donc de sa fiscalité, de son enseignement ce qui induit sa culture, et je rajouterai de sa diplomatie donc de ses relations directes avec le Monde (pour couper court à toute idée de repli communautarisme).
Yann-Bêr
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Où situez-vous précisément la limite des -ac en Bretagne ?
Quant à refuser l’hypothèse de l’immigration bretonne, là, il va falloir vous en expliquer plus sérieusement que par une pirouette. Et déjà sur l’utilisation du mot ‘hypothèse ».
Yann-Bêr
Oouahh ça fait plein d’idées à gérer tout ça.Je retiens juste deux passages.
PaS, tu dis en substance, « j’ai plus de goût à entendre du français parlé avec l’accent breton du breton parlé avec l’accent français ». Je dirais que moi aussi, mais pourtant le phénomène est identique… qu’est-ce qui nous fait dire ça ? Probablement la situation actuelle du breton par rapport au français. Pour ma part, je supporte difficilement d’entendre des français parler anglais avec un accent lourdement français (je dis lourdement, car il faut être honnête, on garde tous une pointe de notre accent maternel quand on parle une langue étrangère ; mais il faut reconnaître que pas mal de gens ne font aucun effort, et mettent même un point d’honneur à ne PAS prendre l’accent anglais : chauvinisme ?). Et pourtant, les britannique adorent les français qui parlent anglais avec un accent français fort !!!
YB, ok avec toi sur le rôle des centres urbains dans la « rebretonnisation » ; mais c’est pourquoi je disais plus haut « juste retour des choses », car c’est quand même bien l’urbanisation qui a fortement contribué à la débretonnisation, consciemment ou non.
Je sais qu’il y a un sacré paquet d’idées dans ce dialogue.
D’accord Stephan sur le renversement de la bretonnisation grâce à l’urbanisation (un truc auquel les jacobins n’avaient d’ailleurs certainement pas pensé et qui leur revient en pleine poire).
Si, comme je le disais au départ, j’approuvais plutôt les dires de PaS, je souhaiterais maintenant qu’il nous livre ses sources et surtout qu’il réponde clairement aux questions qui lui sont posées.
Je suis en pleines recherches sur l’archéologie, la toponymie et les implantations celtiques et britonniques sur la région côtière de l’Ille-et-Vilaine, entre Rance et Couesnon (J’y vis donc je veux connaître son histoire). C’est pourquoi je peux paraître tatillon, poser des questions, ne pas me contenter de postulats mais avoir des références précises.Je précise que ne suis qu’un amateur, pas un universitaire donc je n’ai pas accès facile à certaines données qui me seraient pourtant bien utiles.
Au lieu de créer des incompréhensions et des polémiques, je préférerais nettement engager un dialogue constructif qui pourrait se traduire par des échanges de renseignements par courriers personnels via mails ou autres moyens.
Yann-Bêr
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Je n ai pas le tps d entrer dans les details. De mon
cote je n aipas l intention de m habituer a des manieres rustres ou provicantes. Ici on est courtois ou on s en va.
P.a.s.vous savez tres buen que votre propisition d un reduit breton a 3 departements+ Guerande est une provoc pour faire le malin. Ou vous seriez reveur?
Pour revenir a l accent, Yann Ber tu es tout sauf un faineant. Mais j attire l attention sur le fait que ce n est en rien une evolution de la langue, ni l integration d influences. C esr un mixage breton- francais, le francais l emportanr sur le plan pgonetique et rythmique. Musicien je ne pourrais accepter que les anglophones parlent platement. La fin de toys les swings de ce cote la. Et jamais je n imaginerai un francais accepterait u langue franglaise ou l anglais serat dominant. C est pas demain…Pas besoin de ca pour que la langue evolue.
Il faut bien avoir en tete que l accent generalise n est pas light mais heavy. Ou il faut que les profs d anglais dans les ecoles Diwan enseignent » I ouaze in Long dont yesterr dais.
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P.a.S, je tenais à vous remercier de l’envoi de vos références. Je viens de lire cette étude qui me pousse à reprendre celles publiées dans la Collection Universitaire de O-France : Protohistoire de la Bretagne, La Bretagne Romaine, La Bretagne des Saints et des Rois (V-Xème siècle), La Bretagne féodale (XI-XIIIème siècle) et autres ouvrages linguistiques lus il y a bien des années, tout en espérant découvrir des publications plus récentes. Cela me permettra de faire une compilation de renseignements que je pourrai alors comparer à mon propre travail et peut-être ainsi affiner les données sur la région qui m’intéresse.
Ceci dit, je ne supporte plus que vous renforciez encore vos provocations, vous voulez faire de la technocratie, allez donc la faire à Paris, Bruxelles ou Strasbourg, ils adorent ça, surtout si un de vos premiers arguments est de leur annoncer « la prochaine disparition de breton ».
Par contre laissez oeuvrer les Bretons qui ont envie de construire un pays. Je me répète mais » la solution est bien plus globale que la question linguistique : elle est celle d’une B5 unifiée, dotée des compétences et des moyens nécessaires. C’est à dire d’une maîtrise de sa politique en tant que région autonome (à minima), de son économie et donc de sa fiscalité, de son enseignement ce qui induit sa culture, et je rajouterai de sa diplomatie donc de ses relations directes avec le Monde (pour couper court à toute idée de repli communautarisme). Et ça, ce sont les Bretons qui le feront eux-mêmes. C’est peut-être aussi de la technocratie quelque part, mais elle se fera par la démocratie gérée par un peuple et non par l’autoritarisme français ou européen.
Voilà, ce sera mon dernier message. Je ne viendrai plus vous importuner.
Yann-Bêr
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Pour ma part, le mot « technocrate » me fait bondir, quand je vois ce que la technocratie a fait de notre planète (et donc de la Bretagne !) depuis une bonne soixantaine d’années…
Na brav eo gwelet tud o soursial ouzh stad hor yezh !
Met… e galleg penn da benn…
Na trist eo !!
Que c’est réconfortant de voir que le sort de notre langue fait encore débat !
Mais… en français, rien qu’ en français…
Que c’est triste !!
Ober gant hor yezh eviti da vevañ…
Anat, ket ?
Le breton ne vivra que s’il est utilisé…
Une évidence, non ?
Ya, trist e vezan pa vez komzet e galleg eus stad hor yezh… Daoust ha war he zremenvan e vefe-hi en desped d’ar strivoù graet evit he saveteiñ ??
Oui, je suis triste que ce soit en français que l’on parle de notre langue… Serait-ce signe de mort imminente en dépit de toute l’énergie déployée pour la sauver ??
Mod all, perak ken nebeut a bres gant pep hini da zispakañ ar pezh a oar e brezhoneg e kement degouezh posupl
(nebeut pe muioc’h, ne ra forzh gant m’en em lak pep hini ganti…) ?
Sinon, pourquoi si peu d’engouement à faire usage de ce que l’on sait dire en breton dès que l’occasion se présente
(peu ou plus, qu’importe si chacun s’y met…) ?
Amañ da skouer ; perak ken nebeut a vrezhoneg ??? Na trist eo !
Ici par exemple ; pourquoi si peu de breton ??? C’est vraiment triste !