Concert de Alan Festival Interceltique de Lorient

Alan,

   Je suis l’une des 4500 personnes qui ont eu la chance de vivre la soirée du Festival Interceltique de Lorient , consacrée, cette année à la Bretagne. Le Bagad de Lorient, accompagné de son cercle de danse, la Chorale du Bout du Monde et le concert,  constituaient le programme de la soirée. Le concert, s’appuyait en partie et fort à propos sur ces deux ressources, lesquelles ont néanmoins joué leur partition très appréciée en avant du concert. J’ai eu la confirmation de la très grande vitalité de la musique des bagads ( cF. également  le concours des 1ères catégories dimanche) et des pratiques en pleine recherche des groupes de danse.

     Votre concert, Alan, a fait chavirer la salle de bonheur ( une salle davantage assise que debout: je préfère ! ) Je partage le sentiment général émanant du concert : un moment fort du festival et sans doute aussi un moment peu banal dans vote longue carrière Alan  ( qui en a connu d’autres pourtant !). Vous nous en direz votre avis ?

      A mes yeux les raisons de cette réussite tiennent au degré très élevé de la cohésion du groupe qui intègre l’énergie et le swing de votre vision musicale, mais aussi ( et surtout ?) à votre prestation époustouflante.  

      Bâti centralement autour des morceaux de EMERALD le concert s’est néanmoins déployé dans nombre des registres de votre chemin musical, ensemble qui fait que plus de cinquante ans après vous êtes toujours là à la pointe de ce qui se fait de mieux en matière de musique bretonne et celtique.

      Commencer le concert par EIBLHIN, à cappella donc, par une voix très en place dès la première note, est du grand art quand on sait la difficulté, la fragilité  et donc le risque de l’exercice ! La salle l’a compris instinctivement, elle est prête pour le voyage!  Ensuite terminer le concert par Lands of My Fathers, l’ Hymne Breton donc, appuyé sur la chorale du Bout du Monde… et la salle, constitue l’un des points d’orgue symbolique, artistique et Politique de cette soirée. A ceux qui ne vous découvraient ( il y en avait) ceci donne à entendre et comprendre votre profond amour pour ce Pays, sa culture, son histoire et les gens qui le fondent. J’ai, personnellement beaucoup apprécié le clin d’oeil à notre histoire militante toujours active dans nos structures de pensée :  « Me lavar, ha lavaro, se ne bado quet atao« . Par ailleurs une interprétation de TE toute en énergie contenue, de douceur et d »amour. Mais alors, Cher Alan, que dire de vos improvisations vocales sur Tri Martolod, d’une énergie et d’une virtuosité rares, venant du tréfonds de vos convictions d’artiste musicien, mettant la voix et le corps au diapason pour exprimer une énergie contagieuse: Chapeau!  La salle ne s’y trompe pas, cette improvisation finit de la convaincre, si besoin était, que quelque chose de rare se passe là sous ses yeux, un degré de communion puissant entre l’artiste et son public. Un lien qui dit une histoire entrain de se faire là in situ, et qui est celle d’une Bretagne vivante au fond des coeurs et des yeux.

      Alan, si vous êtes  debout face à nous, d’une manière aussi éblouissante, cela ne doit rien au hasard, cela tient au fait que depuis plus de cinquante vous savez nous convaincre, par votre musique, vos mots et votre posture artistique et éthique que cette vision qui vous hante décrit une Bretagne qui doit conquérir le droit de cité(r) dans le Monde.

Trugarez vras Alan.