Communautarisme
Bonjour Alan,
Permettez moi de réagir à votre article intitulé « communautarisme »
Grand admirateur de votre oeuvre et de celle de nombreux autres artistes bretons, j’aimerai tout de même comprendre une chose:
Je constate que trés souvent, les français qui défendent l’identité culturelle française sont considérés par comme des fachos et des communautaristes par des bretons qui défendent eux même avec passion l’identité culturelle bretonne .
Parfois, j’ai vraiment du mal à saisir pourquoi un français qui est attaché à sa patrie est-il aussi souvent blâmé alors qu’un breton qui loue le vieux pays de ses pères a le droit de se faire acclamer au zénith de paris ? Pour moi, les deux sont aussi louables l’un que l’autre.
Je sais bien, cher Alan, que le jacobinisme français a fait des dégâts trés importants en Bretagne comme ailleurs et je comprend trés bien que les bretons puissent ressentir amertume et cicatrice en pensant aux humiliations subies telles les bonnets d’âne portés par les élèves surpris en train de parler breton à l’école.
Je suis parfaitement d’accord avec le fait que ce jacobinisme n’est pas forcément éteint
Cela dit, je trouve que vous tombez dans une victimisation parfois un peu exagérée en ce qui concerne la situation actuelle .
Quand vous dite que le nationalisme français ne supporte pas l’existence d’autres cultures sur « son » territoire, j’ai l’impression que la Breiz touch, le FIL, et autres nuits celtiques ont été interdits par le Ministère de la Francisation et de l’Interdiction des Harpes Celtiques et que l’interdiction de donner des prénoms bretons à ses enfants est encore en vigueur.
Quand vous parlez des éléments les plus nationalistes de la communauté francienne, cela sous-entend que tous les français de culture naturelle française sont des nationalistes.
Je pense que cette vision est également exagérée et me blesse en tant que Français.
Si l’on considère que « le patriotisme, c’est aimer son pays, le nationalisme, c’est detester celui des autres » , pardonnez-moi, mais j’ai vraiment du mal à croire que crois que les nationalistes sont majoritaires parmi la population française.
Je suis cependant également étonné que seul le « communautarisme français » soit souvent montré du doigt alors que des communautarismes religieux obligeant des professeurs de philosophie à vivre cachés pour ne pas avoir la tête tranchée (en 2007) ne semble pas émouvoir grand monde parmi les défenseurs de minorités.
Je ne souhaite pas lancer de polémique qui risquerait de nuire à ce lieux d’échange merveilleux qu’est votre blog .Cela dit, le véritable dialogue induit nécessairement la confrontation d’idées divergentes si l’on ne veut pas tomber dans le béni oui oui…et pour cette raison, je me permet de vous donner mon opinion.
En vous remerciant d’avoir pris le temps de me lire, je vous assure, cher Alan, de ma haute considération.
Bonjour,
je vous remercie de présenter avec sérénité votre opinion et votre sensibilité dans ce débat. Je pense d’ailleurs qu’un nombre assez important de personnes (pas forcément dans ce forum), la partagent.
Une chose que je peux reconnaître, c’est de ne pas forcément toujours m’exprimer avec la même sérénité.
Par contre, je pense qu’un point vous a échappé: quand je parle d’une majorité de franco-français ou franciens, rien n’est, pour moi, péjoratif, ni offensif, ni offensant: je veux simplement parler des gens qui ne sont d’aucune minorité (bretonne, maghrébine, etc.).
Je trouve aussi normal qu’un « francien » soit attaché à sa culture, à son identité, qu’un corse ou un musulman.
Ensuite, je dis que des gens, dans cette majorité, sont nationalistes et sont les héritiers de l’esprit de colonisation, de conquête et d’éradication des cultures allogènes à l’intérieur d’un empire français expansif. J’ignore combien sont-ils, mais ils ont un poids suffisant pour mettre les défenseurs des autres cultures dans la difficulté et la souffrance.
De mon côté, comme beaucoup d’amoureux de la Bretagne, je n’ai jamais imaginé imposer ma langue et ma culture à qui que soit. Avec les bretons, il est vrai que j’aimerais bien la partager, ceci démocratiquement. Mais quel breton rêverait d’interdire le Français à Paris?
Je parlais aussi des quelques avancées de la cause bretonne. En effet, une partie de l’intelligenzia, et des gens de pouvoir et de media est devenu plus favorable à nous. Les classes et panneaux bilingues en sont un exemple.
D’autres restent farouchement opposés à ces avancées; mais la sensibilité du grand public, les obligations internationales (Unesco, Europe) les empêchent de sévir autrement que de manière sournoise et souterraine.
Je ne fais que réagir à ce travail de sape qui utilise mensonges, calomnies, insinuations, manipulant les gens en les mixant savamment à quelques vérités utilisées malhonnêtement.
La seule chose positive à l’actif de cet autre militantisme est d’avoir justement dénoncé certaines personnes qui ont collaboré à un degré ou un autre avec les nazis. Et de faire prendre conscience aux militants bretons (hormis l’UDB) qu’ils n’ont pas assez fait la clarté sur les erreurs, errements et horreurs des années 40. Mais la façon, dont ils s’en servent, n’est pas si éloignée des méthodes fascistes, nazies ou staliniennes (je parle, bien sûr des plus light).
L’exemple qui me concerne est simplement de placer « innocemment » mon nom au milieu de couplets sur les mouvances fascisantes. Qu’on ne me dise pas qu’on n’espère pas amener le lecteur fragile à l’amalgame.
Cordialement,
alan