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Clair de lune

(@import)
Membre

Demat deoc’h

« Loarwenn » est un mot que j’affectionne énormément, depuis plusieurs années je l’utilise en pseudo sur le net, en signature de poèmes, etc… Un peu comme un nom de scène, mais sans la scène qui va avec Laughing

Bref, je cherche aujourd’hui comment se dit « clair de lune » dans les différentes langues celtiques… Jusqu’ici mes recherches ont été vaines. Les traducteurs en ligne ne sont pas d’une grande utilité quand il s’agit d’un groupe de mots… Confused

Si quelqu’un s’y connait en langues celtiques et peut m’aider, je lui en serai grandement reconnaissant Mr. Green

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Posté : 01/03/2011 6:24 pm


 alan

(@alan)
Membre Moderator Registered

« loar-gann » veut dire pleine lune
et… »loarwenn »= clair de lune.
Il y a plusieurs équivalents.

Pour les autres langues celtiques, on pourra en reparler.

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Posté : 03/03/2011 5:44 am

(@import)
Membre

Pour ce qui est du gallois j’ai finalement trouvé « gola leuad », est-ce correct ?

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Posté : 03/03/2011 7:12 pm

(@import)
Membre

En gaélique écossais, on dit solus gealaich (gealaich étant le génitif de gealach, la lune). Ca se prononce « soleusse gyalich », le ch final étant prononcé très doux, comme en allemand dans « ich ».
En gaélique irlandais, on dit solas gealai, les deux langues étant très proches, solas se prononçant exactement comme solus écossais.
En Ecosse il y a des noms très spécifiques pour les pleines lunes selon les mois de l’année, par exemple (et c’est aussi le titre d’une chanson gaélique de l’île de Lewis) : gealach abuchaidh an eorna (la lune qui mûrit les blés)
Pour la nouvelle lune on dit gealach ùr, et pleine lune gealach làn (comme leun en breton).
En gallois (que je parle pas) j’ai trouvé dans mon lexique golau lloer ou golau lleuad, mais sous toute réserves c’est du mot à mot.
J’espère t’avoir été utile.

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Posté : 03/03/2011 8:25 pm

(@import)
Membre

Tha mi duilich (je m’excuse) je t’ai dit une inexactitude : la pleine lune c’est lan-ghealach et non pas le contraire (ça se prononce lanyalach avec le ch final comme le j espagnol).

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Posté : 03/03/2011 9:08 pm

(@import)
Membre

Oui, tu m’as énormément aidé ! Merci beaucoup.
Je recherche aussi éventuellement en cornique et en mannois…

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Posté : 03/03/2011 9:09 pm

(@import)
Membre

J’avais oublié que j’avais quelques petits bouquins en cornique… Je ne me risquerai pas à traduire mais:
lune se dit lor (loar en breton)
blanc se dit gwyn (quelle surprise !), donc si on transpose loarwenn, ça nous donnerait probablement lorwynn.
lün signifie plein (leun)
En manxois, je n’ai pas de bouquin ; c’est une langue très proche du gaélique écossais, mais bien que connaissant un peu cette langue, je n’arrive pas à lire le manxois, car il s’écrit selon le système anglais, et c’est totalement imprévisible, alors que les autres gaéliques, même s’ils paraissent imprononçables à première vue, suivent un système très carré et fiable.
Exemple oye vie se prononce oye vaille, alors qu’en gaélique il s’écrit oidhche mhaith et se prononce à peu près pareil (oiche va, toujours avec le ch très doux). C’est d’ailleurs le titre d’un morceau de E Langonned d’Alan. Si un jour tu veux les paroles, je les ai.
Pour le manxois, j’ai trouvé sur internet « soilshey yn eayst » qui doit à peu près se prononcer « solchi eun eicht » sous toutes réserves ; je suis étonné qu’on ne retrouve pas le mot gealach, mais bon….

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Posté : 03/03/2011 9:43 pm

(@gwenvael)
Membre Admin

Voici la liste des morceaux de « E Langonned ».

exact, c’est le dernier morceau.
je met les extrait dans la soirée sur le site.
ça permettra d’avoir la prononciation (chanté, évidemment la prononciation peut être légèrement différente pour aller avec la musique).

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Posté : 03/03/2011 11:11 pm

(@import)
Membre

Oui je connais Oye Vie, j’ai l’album E Langonned version cd. Peut-être que les paroles étaient sur la pochette du vinyl, mais en tout cas elles ne sont pas avec le cd, alors oui je suis plutôt intéressé. Y a-t-il également une traduction ? Histoire de savoir un peu ce que ça raconte…

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Posté : 03/03/2011 11:32 pm

(@import)
Membre

Non, sur le disque c’était un morceau uniquement instrumental.  Voici les paroles
My ghuillyn vie, t’eh traa goll thie
Ta’n stoyl ta foym greinnagh mee roym
T’eh signal dooin dy ghleashaghey
T’eh tayrn dys traa ny lhiabbagh

My ghuillyn vie, t’eh traa goll thie
Ta’n ddoid cheet er y chiollagh
T’eh geginagh shin dy gholl dy lhie
T’eh bunny traa dy ghra Oie vie.

Mes bons amis, c’est l’heure de rentrer, le siège que j’ai sous moi me presse de rentrer. Ca signifie qu’on doit partir ; elle nous amène à l’heure du coucher.
Mes bons amis, c’est l’heure d’aller à la maison, les braises noircissent dans l’âtre ; ça nous oblige à aller au lit, c’est presque l’heure de dire bonne nuit.
Je vous accorde que la traduction est tout sauf poétique
On arrive à retrouver l’équivalent en gaélique écossais quand on a la traduction, mais l’écriture manxoise est très déroutante…
My guillyn vie , t’eh traa goll thie = mo ghillean mhaith, tha e trath a dhol dhachaidh (d’on thigh).
Pour la prononciation, il suffit de faire comme si on lisait de l’anglais !
Il est tard, alors oie vie !

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Posté : 04/03/2011 12:55 am

(@import)
Membre

A propos du Manx et du cornique, j’ai trouvé un article intéressant
http://www.francophonie-avenir.com/presseethno

La résurgence du cornique ne commença que récemment avec l’ouverture des classes bilingues Dalleth, sur le modèle immersif des écoles Diwan. 
En 2001, le mouvement « Mebyon Kernow » (Fils de Cornouailles) lança une pétition pour l’autonomie (devolution) sur le modèle écossais et gallois. Elle rassembla plus de 60 000 signatures sur une population totale de 513 000. Il existe désormais un Office de la langue cornique « Kesva an Taves Kernewek ». En juillet 2002, le Royaume Uni a officiellement reconnu le cornique selon la Charte Européenne des Langues Régionales (que la France n’a toujours pas ratifiée). Deux Députés, Andrew George et Dan Rogerson ont prêté leurs serments parlementaires en cornique. Il existe désormais une littérature en cornique, car l’engouement est très grand. Les journaux locaux publient des articles en cornique et des films intégralement en cornique ont été diffusés à la télévision. Imaginez cela en Alsace, la direction parisienne de FR3 en frémit déjà d’avance !  
Aujourd’hui, plus de 5000 personnes ont étudié le cornique, 3500 personnes sont à nouveau capables de tenir une conversation et 400 personnes le reparlent déjà couramment. Nous en arrivons maintenant au manx (mannois), la langue celtique jadis parlée sur l’île de Man située entre l’Angleterre et l’Irlande. L’île a connu de multiples invasions : les Vikings, les Normands, puis les Écossais et enfin l’occupation anglaise ininterrompue depuis 1333. Le manx a subi une évolution similaire au cornique. L’agonie du manx commença également lorsque la Couronne Britannique décida que l’anglais est la langue des Mannois et refusa de faire traduire le « Book of Common Prayer » en manx. Cela rappelle également le pouvoir français qui en 1919 décida que la langue scolaire et publique des Alsaciens est désormais le français d’outre-Vosges. Ce «aBook of Common Prayer » a tout de même été traduit en manx en 1610, mais non publié, il faudra attendre 1765 pour cela. Le premier livre publié en manx fut le « Duties of christianity » en 1707. La Bible ne sera finalement traduite en manx qu’en 1819, date à laquelle le manx n’était déjà plus parlé que par 50% des habitants de l’île. On notera que c’est la traduction de la Bible qui est souvent l’acte de naissance (ou de survie) de la plupart des langues. Un choix judicieux, car il y a assez de phrases dans une Bible pour reconstituer le vocabulaire et la grammaire d’une langue. On connaît d’ailleurs parfaitement la langue germanique des Goths, depuis longtemps éteinte, grâce à la traduction de la Bible au 5e siècle par l’évêque Wulfila (littéralement petit loup, Wolfele en alsacien).  
Le coup mortel contre le manx fut porté en 1872 avec la généralisation de l’instruction publique dans toutes les paroisses (communes) au profit exclusif de l’anglais. Les Mannois y furent systématiquement assimilés à la baguette, ils y apprirent également le mépris de soi et la honte indélébile pour leur « affreuse » langue maternelle. Au recensement de 1901, le manx n’était déjà plus parlé que par 8% de la population.  
Officiellement, le dernier quasi locuteur de naissance fut un dénommé Ned Maddrell probablement né en 1877 et qui mourut presque centenaire en 1974. Il apprit le manx non chez ses parents, mais auprès de sa tante et il le parla couramment dès son enfance. En 1948, le Président de la République voisine d’Irlande, Eamon de Valera, scandalisé par la politique linguicide de l’Angleterre, mais également par l’inaction des Mannois eux-mêmes qui laissèrent assassiner leur culture millénaire afin de toujours mieux parler l’anglais (on connaît également ce syndrome imbécile en Alsace !), tint absolument à rencontrer le vieux Maddrell et lui envoya aussitôt une commission de linguistes Irlandais pour enregistrer et étudier l’oralité du manx et pour sauver ce qui peut encore l’être en le faisant parler. Il en reste 26 heures d’enregistrements en authentique manx. Maddrell fut alors de plus en plus courtisé par les scientifiques et finira même par apprécier son statut déplorable, mais singulier de dernier des Mohicans. On n’en est pas si éloigné que cela en Alsace ! Dans une interview de 1959, Ned Maddrell expliqua qu’il n’était pas allé longtemps à l’école (heureusement !), mais qu’il entra dès l’âge de 13 ans dans la communauté archaïque des pêcheurs de Cregneash, ce qui lui permit de cultiver l’usage du manx car : «apersonne d’autre ne voulait parler manx, pas même ceux qui le maîtrisaient encore bien, à cause de la honte de cette langue ». Le proverbe “cha nod oo cosney ping lesh y Ghailck” dit : tu ne gagneras jamais aucun Penny avec le manx.  
Émus aux larmes par le destin pathétique du vieux patriarche Ned Maddrell, les Mannois se réveillèrent enfin et décidèrent de ressusciter leur langue là où le mal est venu, à l’école, sous les sarcasmes et les quolibets des détracteurs : « ne vaut-il pas mieux que les petits Mannois apprennent le français ou l’espagnol plutôt que leur propre langue désormais éteinte ? ». L’apprentissage du manx est aujourd’hui obligatoirement proposé dans toutes les écoles de l’île, en attendant de pouvoir établir un véritable enseignement bilingue paritaire. Les enseignants de manx ont en effet appris la langue presque en même temps que leurs élèves, comme en Alsace en 1919, lorsqu’il s’agissait de nous imposer l’école en langue française. En 1976, le parti indépendantiste « Mec Vannin » recueillit 13 % des suffrages, ce qui obligea le pouvoir « épouvanté » à lâcher du lest dans le domaine de l’autonomie politique et linguistique. Le Tynwald (parlement autonome) a officialisé le manx à côté de l’anglais et toutes les lois doivent désormais être bilingues et promulguées oralement en manx par le Speaker. Un bilinguisme législatif catégoriquement impossible au « Pays de la Liberté », car impossible est toujours Français lorsqu’il s’agit de s’asseoir rageusement sur les Droits de l’Homme linguistiques des Bretons, des Basques, des Catalans, des Corses, des Flamands et des Alsaciens-Mosellans.  

Le manx est également reconnue comme langue régionale dans le cadre de la Charte Européenne. Les députés de l’île font leurs serments d’investiture en manx. En 1993, 1200 enfants maîtrisaient déjà un manx de base (l’île compte 76 000 habitants). Aujourd’hui, les premiers nouveaux locuteurs de naissance manx sont les rejetons des militants linguistiques, parfaitement bilingues. Et ce n’est qu’un début, le manx gagne tous les ans de nouveaux locuteurs, ce sont les enfants qui sont bilingues et les adultes qui sont encore enfermés dans le monolinguisme anglophone. C’est l’inverse de l’Alsace ! Le vieux Ned n’est pas mort pour rien, il peut désormais être fier de son héritage.

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Posté : 04/03/2011 1:41 pm


 alan

(@alan)
Membre Moderator Registered

je manque de temps pour participer, mais juste une remarque: comparant le Gaélique et le Breton, il est bon de rappeler qu’on ne peut opposer un Gaélique « lan » à un Breton « leun », puisque près de la moitié des bretonnants (vannetais + la bordure cornouaillaise) disent, non pas « leun », mais… »lan ».

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Posté : 04/03/2011 4:58 pm

(@import)
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Gwir awalc’h eo an dra-mañ ! Tu as raison Alan, mais là, ta connaissance du breton est infiniment meilleure à la mienne…

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Posté : 04/03/2011 8:21 pm

 

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