Je reprends au rebond l’invitation de Yann Ber Harpo pour m’interroger avec vous sur l’avenir en toute zenitude, sans stress, et sans étripage.
Encore que pour l’horizon 500 ans ou 1000 ans comme vous nous le proposez Yann Ber, je crains plus qu’il faille d’abord se poser la question de la survie de l’humanité avant celle des Bretons…
Prenons la fin de ce siècle déjà, l’issue pacifique et heureuse n’est pas gagnée loin de là !
Alors voyons la question du réchauffement climatique en Bretagne. J’ai lu et je veux bien le croire que le paysage breton va changer significativement. Faune et flore, cultures, habitat…
Par exemple, notre mythique forêt de Brocéliande avec ses Hêtres et ses chênes sous lesquels on se plait à rêver de Merlin et de Viviane « P’lec’h emaoc’h c’hwi Brokilien », he ben nous devrons remplacer le décor par la forêt des landes avec ses pins et sa tristesse (c’est mon avis personnel).
Bon et « Son ar chistr » qu’il faudra apprendre à nos petits enfants en leur expliquant que le cidre yen a plus puisqu’il n’y aura plus de pommes, tous crevés les pommiers ! On sera au milieu des vignes. Vous me direz que sur ce coup la réputation des Bretons survivra et c’est déjà ça.
Et le son de la harpe ou de la cornemuse avec pour fond sonore les cigales, vous y avez pensé ?
Il n’y a pas que le passé à prendre en compte pour s’interroger sur l’avenir.
Quant au réchauffement climatique, est-ce un véritable ennemi, allié de la fatalité, comme plusieurs publications nous le laissent penser ou croire ? Brocéliande est-elle plus réelle en forêt de Paimpont ou dans nos imaginaires ?
L’essentiel est de pas céder à la mélancolie sur fond de fin de monde.
pas beaucoup d’amateur pour parler du climat de la Bretagne …
le réchauffement ce n’est pas la fin du monde mais peut être la fin de l’humanité ce n’est pas pareil
Brocéliande est dans nos imaginaires mais le cadre de la forêt de Paimpont est superbe et nous aide à nous évader dans cet imaginaire. Au milieu des pins avec les cigales ce sera plus difficile
vous entrez dans de très vastes sujets.
Ce qui me parait le plus important, pour simplement ne pas avoir honte, c’est de faire ce qu’on croit le moins mauvais pour nous et pour les autres, en particulier ceux qui nous suivront.
On ne saura jamais si l’action que nous avons pu avoir améliorera de manière infinitésimale, homéopathique, négligeable ou bien un peu plus, la vie de ceux-ci et celle de toute la planète.
On sait que des prises de conscience plus rapides, il y a 40 ans, dans les domaines de l’environnement comme dans celui de la culture, pouvaient changer les choses substantiellement. On a beaucoup perdu, mais tout n’est pas perdu. Je crois que de nouvelles solutions techniques, scientifiques pourront rendre un peu moins inéluctable et catastrophique ce qu’on nous annonce. Je ne crois pas l’interlocuteur qui, comme certains, croit que les humains sont pour rien dans l’évolution climatique. Comment l’ensemble des activités humaines pourrait être égal à 00 sur ce plan?
Dans ce monde de 2100, on n’a pas à s’avouer vaincus, même sur le plan de la langue bretonne. La diversité de culture et de pensée ne sera jamais dérisoire au milieu des problèmes matériels. L’exemple haïtien, avec ses écrivains, a montré que c’est ça la dignité. Et la poésie de nos Brocéliandes, c’est la santé.