à propos d'une interview de Glenmor.
Bonjour, je viens de passer une partie de l’après-midi à lire un entretien avec Glenmor datant de 1986, que j’ai trouvé sur le net. J’ai retenu beaucoup de choses, trop d’ailleurs pour pouvoir en parler autant que je le voudrai. Mais ce que j’ai surtout noté, c’est cette phrase de Glenmor « Je te garantie qu’on serait bien plus heureux sur terre sans religion. » Son caractère plutôt anticlérical est bien connu, notamment dans certaines de ses chansons. Pour ce qui est des romans je ne sais pas, je n’en ai encore jamais lu. Mais de tels propos devaient tout de même faire du bruit à l’époque, quand on sait que la Bretagne est très liée à la religion. Pourtant Glenmor a été en quelque sorte le symbole d’une Bretagne des années 50-60 (je ne sais pas exactement à quel moment il a commencé à chanter). Comment expliquer qu’au sein d’une même ethnie, des gens soient « pour » la religion, et que d’autres soient « contre », sachant qu’au final tous ont la même culture bretonne ?
Autre point, vers la fin de l’entretien :
« Les gens qui ne travaillent que pour des mythes sont dangeureux. Cela devient une sorte de religion. Quand j’entends parler de la Celtie, je ne suis pas d’accord. Que l’on utilise ce terme en langage poétique, passe … Je l’ai dit à Alan Stivell :
– tu parles de la Celtie comme si nous n’étions que d’un seul pays …
– il faudrait qu’on le soit !
Je dis non ! Il y a autant de différence entre un Irlandais et un Breton qu’entre un Corse et un Breton. Ca n’a rien à voir. »
Pouvez-vous, Alan m’éclairer un peu sur cette divergence de point de vue entre vous et Glenmor ?
Ah Glenmor,
L’auteur d’une certaine « Prière d’un athée ». Je l’ai entendu, dans une vidéo, parler de Dieu. Et dans son merveilleux roman, la Septième Mort, Lug est bien présent. Je crois savoir que Glenmor a été au séminaire, il a failli devenir prêtre. Puis il a étudié la philosophie. Il en a peut-être voulu au clergé d’avoir tenté de le « récupérer », parce qu’il était issu d’une famille pauvre.
Je suppose que quand il fustige la religion, c’est pour attaquer l’institution autour de celle-ci, et non sa spiritualité.
Ce sujet de Loarwenn me renvoie à un recueil publié après la disparition du barde : Terre insoumise aux yeux de mer. On y retrouve un large éventail de personnalités s’exprimant sur Glenmor. Par exemple, un Youenn Gwernig très franc reconnaissant, si je me souviens bien, n’être pas trop fan de la poésie de Milig (moi j’aime beaucoup !), en tout cas aux antipodes de ses idées politiques. Le témoignage extrait de ce recueil qu’il faut mentionner ici est bien entendu celui d’Alan, dans lequel il évoque ses discussions sur la Bretagne et son avenir avec l’auteur de Kan Bale Lu Poblek Breizh : plutôt d’accord, avec quelques divergences (si j’ai bien compris l’article) : Glenmor ne voyant pas le cas de la Bretagne différent de celui des autres provinces françaises ; Alan se référant plutôt aux autres pays celtiques.
Toujours dans ce document, Alan semble parler avec émotion d’une chanson particulière, dont le titre rejoint la question de Loarwenn : Ô Keltia.
Pour ceux qui ne liront jamais l’entrevue dans son intégralité, je me permets d’en recopier la fin (en fait l’une des dernières questions):
Yves Quentel : Enregistrer un jour une chanson de Glenmor, maintenant, tu pourrais le faire ?
Alan Stivell : J’espère un jour oui…
ça va faire 15 ans qu’on attend !!!
A galon,
Il suffit de lire ce que j’écris moi, ici par exemple, et non un propos déformé, mal compris par un journaliste (peut-être par Glenmor, mais je ne pense pas) pour voir que je ne dis jamais que la Celtie est un seul pays! Peut-être pourrait-on sortir une phrase incomplète de ce genre dans un propos que j’aurais tenu à l’age de 12 ans.
Reprendre une chanson de Glenmor, ça me plairait bien. Mais le plus urgent est de créer. J’aurais trouvé dommage que Glenmor n’écrive pas certaines de ses pièces maitresses pour interpréter des chansons de quelqu’un d’autre. Des envies aussi interessantes les unes que les autres, j’en ai beaucoup qu’une seule vie ne suffira pas à réaliser.
Decouvrant ce post a propos de Glenmor, j’ai lu il y a longtemps a son sujet un interview, ou il disait entre autre qu’il croyait en Dieu, ajouter « je prefere croire en Dieu, ne serait-ce que pour le maudire! »
Je pense que je rejoindrais Cimsam: Glenmor etait certainement plus anticlerical et contre l’institution que contre une forme de spiritualite personnelle.
Il n’etait pas le seul dans ce cas. Brassens avait parfois des positions similaires, pretendant qu’il »avait choisi de ne pas croire en Dieu », tout en y faisant de regulieres references dans ses chansons.
je crois que Glenmor était bien croyant. Je pense même que sa pensée bretonne ne l’avait pas éloigné fondamentalement du catholicisme. Il le restait simplement d’un peu loin, avec quelques doutes.
« cimsam »« cimsam »
Ah Glenmor, L’auteur d’une certaine « Prière d’un athée ». Je l’ai entendu, dans une vidéo, parler de Dieu.
Et que dire de « Dieu est noir ! » de Katell…
Et aussi que la 7ème mort est son oeuvre de Barde. Et que quand il fut fait barde, il n’était pas question de chrétienté ! Je crois que, comme X. Grall, il n’a pas réussi à choisir, même s’il a été plus loin dans sa queste des origines.
Alan Stivell, un petit mot pour vous remercier d’avoir enregistré la première partie de Tremañ an Inis, oeuvre que j’ai mis du temps à apprécier, mais dont je ne me passerais plus maintenant.
A wir galon
Jacnomad
pour moi Glenmor était plutôt anti-clérical, mais il n’a pas refusé (à ma connaissance) que ses funérailles (ni son mariage d’ailleurs) soient catholiques.
Sa métaphysique englobait christianisme et celtisme.
Pour ma part, je suis plus éloigné que lui du catholicisme. Je respecte cette partie de moi-même et ne peux nier être en partie formé par cette éducation. En même temps, je ne suis plus ni catholique, ni chrétien depuis bien des années. Par contre, je reste déiste.
Ce que j’en sais se limite bien sûr à ce que j’ai lu… Mais il semblerait que Glenmor ait été en effet anti-clérical, ce qui ne l’empêchait pas d’avoir sa spiritualité… Ce qu’il fustigeait en fait, c’était surtout les grands mouvements de masse de la religion. Pour lui la croyance devait être intime et ne devait pas se crier sur tous les toits.