YVON MORVAN !
YVON MORVAN aet d’an Anaon!
Na trist eo, nag ur c’holl !
Nous nous sommes rencontrés en 1962, lors d’une soirée du Congrès Celtique International de Tréguier-Landreger.
Ar Vreudeur Morvan avaient déjà l’aura qu’on leur connaîtra jusqu’au bout. Pour ma part, j’étais encore le jeune homme timide à la harpe celtique.
C’est en tant que sonneur de binioù-bras et participant aux mêmes festoù-noz que j’ai pu admirer leur enthousiasme communicatif, leur sens de la danse hypnotique des pays Fisel et Plin, du trésor dont les racines remontent aux origines de la Bretagne (à travers et malgré ses multiples évolutions au cours des siècles).
Puis, nous nous sommes encore croisés dans des festivals quand j’avais sauté le pas de chanter aussi.
C’est récemment, en 2018, qu’ils m’ont très gentiment fait l’honneur d’accepter de se prêter au jeu d’une collaboration artistique pour mon dernier album (sortant pour la première fois de leur propre répertoire).
C’était cette fratrie chantante et vibrante, au rythme irrésistible, qui donnait cette énergie. Chacun des frères avait sa personnalité bien sûr.
Son visage et ses yeux de « breton du Connemara », comme sa grande taille, ajoutaient une prestance « cinématographique » dont il n’avait pas conscience.
Pendant soixante années, Yvon aura offert cette énergie sans compter à tant de bretonnes, de bretons et de visiteurs, des moments qui auraient dû être de repos après les travaux de la ferme.
Ce repos, il l’aura connu seulement maintenant.
C’est avec beaucoup de tristesse que je salue ce grand frère qui (avec d’autres passeurs d’héritage) m’a permis d’exister.
Mersi bras, trugarez vras dit Yvon !
Gant ma soñjoù da Henri, d’e familh ha mignoned.
Kenavo ur wech all Yvon !
Alan