CORSICA
Yvan Colonna a été tué. Il n’a cessé de proclamer son innocence.
La famille du préfet, également tué, aura encore du mal à faire son deuil, sans certitude. Et je compatis à leur chagrin toujours là.
Mais je compatis à la tristesse et la colère de la famille Colonna et du peuple corse.
On ne peut se réjouir de la mort ni de l’un, ni de l’autre.
Ni d’un(e) Corse, ni d’un(e) Français(e), ni d’un(e) Ukrainien(ne), ni même d’un appelé russe.
Pourquoi, seulement aujourd’hui, admettre l’idée d’autonomie et d’autodétermination, pas seulement pour cette île, mais bien sûr (plus tard) pour notre presqu’île et les autres minorités nationales, sans rabaisser ces problèmes nationaux à des questions régionales? Lesquelles régions n’ont ni nos besoins ni nos droits.
La république française a dû réfléchir pour reconnaître vraiment les Noirs (les Maures) comme de vrais humains, elle prend le risque de réfléchir encore si certains peuples peuvent être reconnus ou doivent vivre dans la frustration et l’humiliation du déni.
En effet, aucun juge français ne pouvait déontologiquement le juger. Seule une cour européenne était en droit de le faire. C’est trop facile de conquérir un peuple, puis, automatiquement majoritaire, s’arroger le droit de tout faire dans un pays qui n’a jamais demandé à être conquis. Ceci est atténué par, justement, les conquêtes militantes.
Quand un peuple réclame ses droits, un juge de l’autre peuple (donnée qui mérite au moins d’être débattue) ne peut accepter de jouer ce rôle de juge et partie. C’est bien pour celà qu’un litige de la sorte ne peut être jugé que hors des frontières. Et un(e) juge impartial(e) aurait peut-être abouti à la vérité.