Organologie de la harpe celtique acoustique
Je me pose une question concernant les tables d’harmonie des harpes.
La théorie acoustique des plaques (la table d’harmonie rentre dans ce domaine) plaide pour diverses caractéristiques qui permettent d’améliorer la qualité du son d’une harpe (et sans doute de quelques autres instruments) : une table d’harmonie doit être mince et rigide, je crois que tout le monde le sait et le fait.
Mais cette théorie plaide aussi pour un décalage latéral de la barre d’harmonie (si c’est comme cela qu’on appelle en français ce que les anglo-saxons appellent le « string rib » ce dont je ne suis pas certain).
Je n’ai cependant encore jamais rencontré d’exemplaire de harpe acoustique avec une table asymétrique.
Est-ce que quelqu’un en a vu une et mieux, l’a entendue ?
Bon week-end
Jean-Luc
Je n’en ai jamais vu, mais je me demande quel serait l’intérêt ? Je ne suis pas sûr d’ailleurs de ce que tu appelles barre d’harmonie : pour moi ce sont les barres très minces qui courent sous la table pour faire courir le son (toutes les harpes n’en ont d’ailleurs pas) ; or ce que tu appelles string rib désigne plutôt le chevalet, c’est-à-dire la barre surélevée par laquelle passent les cordes (il y a aussi en-dessous un contre-chevalet). Ces deux barres augmentent l’épaisseur de la table à un endroit stratégique, car c’est l’endroit où la traction est la plus forte.
Donc, décaler vers la droite le chevalet ne me parait pas indispensable ; il est vrai que ça réglerait le problème de la verticalité des cordes (pb réglé par la déviation de la crosse sur le haut de la caisse, évitant ainsi que les aiguës soient trop penchées) ;je ne vois pas trop ce que ça pourrait changer acoustiquement. Mais je ne suis pas un expert en acoustique….
Oui, ce sont ça les barres d’harmonie, s’il n’y a pas de barrage. On peut aussi l’appeler chevalet. En fait le rôle est le même acoustiquement parlant.
En ce qui concerne l’asymétrie, si on regarde les modes de vibration d’une plaque (de la table), si on l’excite au centre (symétriquement donc), il y a une alternance de l’amplitude de l’excitation des différents modes parce que, comme on a un nœud de déplacement au centre, les modes pairs (symétriques par définition), ont une amplitude très réduite.
Si on déplace la barre qui est donc aussi la source de l’excitation, on a un net renforcement des modes pairs. Le spectre harmonique est donc plus riche, plus « plein ».
Reste cependant un inconvénient, c’est que l’impédance est aussi modifiée (augmentation importante de l’admittance) et on peut perdre en puissance et peut-être en sustain. Mais cela doit pouvoir se gérer (on peut, par exemple, mettre des cloisons dans la caisse de résonance pour créer des résonateurs – qui existent déjà de toutes manières – accordés sur les fréquences qui nous intéressent.
Nous aurons peut-être l’occasion de reparler de tout ça, parce que ça me titille depuis un moment de construire une harpe… (je ne suis pas tous à fait débutant dans la construction d’instruments, j’ai déjà construit un clavecin il y a quelques années). Il faut encore que tout ça fasse son chemin dans ma tête…
Je viens de trouver un rapport de stage sur le site de l’ircam qui traite de ce sujet.
Malheureusement, il reste au niveau théorique des choses.
Le lien ne marche pas….
Curieux… Je viens encore de l’essayer…
Essaies là, je viens de l’y « poser » : http://famille-coulon.fr/fichiers-temporaires/harpe-modelisation.pdf
Résolu…il fallait l’ouvrir avec Internet Explorer et non pas Mozilla Firefox.. Je lis ça dès que j’ai qqs instants. Merci