Levrigoù familh e brezhoneg
Le conseil constitutionnel autorise la pratique de la tauromachie au nom du respect des traditions et de la culture locale, l’enseignement et la pratique du breton par contre semble donc valoir peu, le show de la mise à mort cruelle d’un animal compte plus.
Vous n’avez rien compris !
La tauromachie représente un gros morceau pour l’économie de certaines régions.
On voit bien que, face aux problèmes économiques, rien ne compte : la vie, l’écologie, etc.
Le jour où la langue bretonne aura une influence sur la balance économique, son enseignement deviendra obligatoire.
Pour en revenir au coté utilitaire de la langue, et si on regarde l’histoire, on voit que toutes les interdictions, brimades et autres n’ont pas réussi à faire baisser le nombre de locuteurs. En revanche, notre époque moderne où le côté utilitaire est toujours mis en avant, voit (je crois, je ne retrouve pas la source), le nombre de locuteurs diminuer.
Il faut donc, avant tout, combattre ce côté utilitaire, sinon, c’est fichu.
Bonjour,
je ne suis que bretonne d’adoption, et je trouve normal et très bien que la langue bretonne apparaisse sur des documents et autres, à partir du moment où le français y est aussi. Il faut que la bretonne garde son identité mais il ne faut pas non plus oublier que la Bretagne est une région de la France parmi d’autres, et que son Pays est… La France, même si j’ai pu constater que beaucoup de breton disent qu’ils ne sont pas Français. L’histoire en a voulu ainsi; il faut faire des concessions intelligentes des 2 côtés . Le problème évoqué ci-dessus va plus loin: quand d’autres pays rentrent en jeu, eux, ils connaissent la France, pas la Bretagne…
Les Humains ne subissent pas l’Histoire, ils l’écrivent. On ne peut pas dire « c’est l’Histoire qui a voulu ça, alors il faut s’y résoudre ». Ce n’est jamais qu’une poignée d’humains, plus ou moins importante, qui décide de qui doit vivre ou mourir, être français ou non, de quelle langue doit survivre ou disparaître. Ainsi donc, tout un peuple devrait se résigner à voir disparaître ce qui le caractérise, parce qu’à une époque un certain roi du pays voisin a voulu agrandir son territoire au mépris des populations locales ? Oui pour moi la Bretagne est un pays, parce que je ne reconnais pas la France comme tel, je ne me retrouve pas dans la culture qu’elle propose/impose, ni dans ses valeurs, ni dans son fonctionnement. Et puisqu’elle rejette d’une certaine façon ce que je veux être, c’est à mon tour de la rejeter et de me tourner vers autre chose.
Cela pose une autre question : pourquoi la France est-elle connue, comme vous le dites, et pas la Bretagne ?
(on remarquera quand même que, au moins en Irlande et dans les pays du Royaume Unis, la Bretagne est bien connue et souvent davantage que la France.)
Pour ce qui est de ce que l’Histoire a voulu, on peut constater que la plupart des provinces françaises anciennes ont été rattachées à la France à la suite de conquêtes, d’alliances, ou même d’achats.
Il ne faut pas non plus regarder l’Histoire comme « l’Histoire de France », c’est-à-dire quelque chose de figé, d’officiel et gravé dans le marbre. Ceci ne représente que le passé. Mais l’Histoire c’est aussi notre histoire (à tous) et elle se fait aujourd’hui, elle est tournée vers l’avenir.
Demat,
Ya, Jean-Luc, sevel a ran a-du gant ar pezh a livirit war al liamm etre yezh ha sevenadur (sklaer hag anat eo evel just), ha gant ho evezhiadennoù war ar perzh ekonomikel a raer gantañ a-raok pep tra hiziv an deiz evit muzuliañ talvoudegezh hor glad… An arc’hant ‘zo mestr war pep tra, anat eo ; betek war doare soñjal ul lodenn vat eus an dud, sur eo !
Setu perak e soñj din ez eo a-bouez bras dont en dro war an diazezoù e keñver gwirioù pep hini…
Unan eus an diazezoù-se : ar gwir da komz yezh e zibab…
Forzh peseurt talvoudegezh a vefe roet d’ar yezh-se, war forzh peseurt tachenn e vefe…
Klevet a ran da skouer brezhonegerien o tismegañsiñ ar gallo… Hervezo n’eo nemet ur yezh dister… Ha neuze ?!
M’eo laouen tud ‘zo oc’h implijout ar gallo, ne welan abeg ebet evit mont a-enep dezho (hini ebet ; nag ekonomikel, na sevenadurel, na…)
Gwir pep hini eo ober gant ar yezh a fell dezhañ ; d’ar re all d’ober ar striv da zeskiñ anezhi ma soñj dezho ne vez ket implijet a-walc’h !!!
Rak, piv eo a vez o tismegañsiñ, o tispriziañ yezhoù ‘zo (hag sevenadurioù ‘zo da heul) ? Ar re n’o deus ket graet ar striv da zeskiñ anezho peurvuiañ !!!
Pegen aes, pegen bihan eo : dispriziañ, distrujañ ar pezh ne anavezer ket !!!
Berr ha berr e galleg :
Traduction (pas littérale du tout !) :
Oui bien sûr langues et cultures sont étroitement liées (se fondent l’une dans l’autre, même…)
Oui, bien sûr, le plus grand maître à penser de beaucoup de gens aujourd’hui, c’est l’argent… Sans valeur économique une langue, une culture se sont rien !
C’est pour cela qu’il me semble important de revenir à ce que sont les droits de chacun (quitte à être un peu « lourd » s’il le faut !!)
Un de ces droits : parler la langue de son choix.
Et là-dessus, pas besoin d’en rajouter…
Il n’y a aucune appréciation, aucun jugement à porter sur la valeur de la langue choisie.
J’entends souvent des remarques faites par des bretonnants au sujet du gallo par exemple : une langue sans intérêt selon eux…
Et alors ?!
Si les gens qui l’utilisent sont heureux de le faire, je ne vois pas de quel droit on émettrait des jugements de valeur (quels qu’ils soient) pour les en dissuader.
C’est le droit de chacun de parler la langue de son choix ; aux autres de l’apprendre s’ils jugent qu’elle n’est pas suffisamment utilisée pour être intéressante !!
Car après tout qui sont ceux qui se chargent de détruire langues (et cultures) ? Ce sont souvent des gens qui ne les connaissent même pas, et qui ne se sont surtout pas donné la peine de les apprendre !!
Que c’est facile, que c’est petit : mettre à mal ce que l’on ne connait pas !! !
Si j’ai parfaitement compris, Jean-Luc, je ne suis pas dupe des intérêts qui sous tendent cette décision. Mon propos est une réaction à vif à la hauteur de mon dégoût et de cette hypocrisie .
Ouioui, j’avais bien compris.
Mais le conseil constitutionnel ne va pas voir si les corrida sont illégales ou amorales, il va simplement vérifier que c’est conforme à la Constitution.
Il faudrait donc une loi pour l’interdire.
« Loarwenn »« Loarwenn »
Oui pour moi la Bretagne est un pays, parce que je ne reconnais pas la France comme tel, je ne me retrouve pas dans la culture qu’elle propose/impose, ni dans ses valeurs, ni dans son fonctionnement. Et puisqu’elle rejette d’une certaine façon ce que je veux être, c’est à mon tour de la rejeter et de me tourner vers autre chose.
Excuse-moi, mais je mets sur le compte de ta jeunesse tes propos…. et je constate que tu fais tout de même ta vie en France, et même pas en Bretagne: vas au bout de tes convictions et quitte la France si tu veux la rejeter.
Je ne pense pas que se soit en reniant la France et en défiant votre pays que vous allez faire accepter votre identité et votre culture, bien au contraire, c’est comme ça que vous allez attiser les oppositions et les interdictions. Il faut le faire plus intelligemment et ça bougera!. Il y a eu beaucoup de progrès faits depuis 20 ans, notamment, je pense, avec des ambassadeurs de talent comme Alan et bien d’autres, dans d’autres domaines… mais des propos comme celui-ci ne peuvent que faire régresser les choses… Dommage
Loarwenn exprime peut-être maladroitement les choses et sans doute aussi sans employer tout à faits les termes exacts mais sur le fond, je ne voit pas pourquoi cette attitude serait plus répréhensible ou indélicate que celle qui consiste à nier l’existence du peuple Breton.
vas au bout de tes convictions et quitte la France si tu veux la rejeter.
Nous voici donc au fameux « la France, tu l’aimes où tu la quittes ». Je ne fais pas ma vie en Bretagne car je n’y suis pas né, je n’y ai pas grandis, et je n’ai pas les moyens de m’y installer pour l’instant. Cela viendra. Je suis né et j’ai passé ces 23 premières années de ma vie en Occitanie. Je me suis senti français jusqu’à prendre conscience de ce qu’est le calvaire que vivent aujourd’hui les minorités dites « nationales ». Et très vite, alors que j’apprenais à connaître ces cultures dites « minoritaires », j’apprenais à détester cet Etat, cette « éducation nationale », ce drapeau tricolore, dans l’ombre desquels nos propres identités étaient dissimulées, ou même noyées. Dois-je m’excuser d’avoir ressenti cela ? Dois-je m’excuser de vouloir la liberté pour le pays que j’ai adopté ? Je suis parfois peut-être un peu virulent, et certains mots sont probablement engendrés par mon jeune âge… Mais mes idées sont là, bien là, d’autres les ont aussi, à un degré plus ou moins élevé, et d’autres les auront encore. Je vis en Occitanie depuis toujours, j’ai pas mal bougé, de ville en ville, sans jamais voir le moindre drapeau occitan, sans jamais entendre un seul mot occitan. Est-ce normal ? Est-ce que je dois accepter cet état de fait, me dire que finalement ce qu’ont été mes ancêtres n’existe plus parce qu’on nous a présenté, à un moment donné, quelque chose qu’on nous décrivait comme plus moderne, plus actuel : la culture française et sa langue, dite langue de la liberté ?
La Bretagne est une nation, comme le dit Alan lui-même (sans vouloir le mêler à cette discussion) et bien d’autres. Et en tant que nation, nous avons le droit et le devoir de défendre notre identité et ce qui la compose.
Bref, cela étant dit, je m’exprimerai toujours en fonction de ce que je pense, et non en fonction de ce que mon interlocuteur aimerait que je pense. C’est la moindre des choses. Au diable ceux qui veulent interdire. Ceux-là ne sont pas éternels. Si c’est un crime de se sentir breton d’origine occitane, sans passer par la case « français », alors je plaide coupable. Mais j’ai au moins la joie de respecter mes idéaux.
Il faut cependant éviter de faire des amalgames :
L’État (les politiques) n’est pas pas « la France », il y a une France culturelle qui existe et il y a une France politique et administrative qui est bien autre chose. On n’oubliera pas que nos institutions datent de 1958 et que le monde a bien changé depuis.
La culture française devrait être une culture d’ouverture, on remarque que les politiques menées jusqu’aujourd’hui (demain, on verra) tendent à la refermer. Malheureusement, on parle le plus souvent d’intégration en pensant à assimilation, on perd donc la richesse de la diversité.
Attention de ne pas faire de la Culture Bretonne une culture qui enferme (= qui exclut). Dit autrement : la consanguinité peut poser des problèmes.
Mais je comprends bien tes problèmes et tes remarques même si, à mon avis, la réaction est excessive. Parce qu’il ne faut pas oublier que derrière « La France », on l’oublie aussi, il y a « Les Français ».
Que les choses soient claires, ce n’est pas parce que je rejette la France, comme je dis, que je rejette tout en bloc. Même si je ne me reconnais pas dans la majorité de ce qu’on nous présente aujourd’hui comme la « culture française », ce n’est pas pour autant que je pense que celle-ci n’est pas digne d’être aimée. Elle a aussi le droit de vivre, tout ce que je demande c’est qu’elle ne soit pas imposée à tout l’Hexagone.
Qui a dit que je voulais faire de la culture bretonne une culture fermée ? Ce n’est certainement pas moi. C’est aux antipodes de ce que je souhaite pour elle.
On ne peut pas dire « je rejette la France » et dire qu’on ne rejette pas tout… Ou alors, il faut préciser mais il est alors plus simple d’indiquer de manière précise ce que vous rejetez.
Il faut, dans ce domaine comme dans d’autres, faire très attention aux mots.
La » culture française » n’est pas une culture d’État, c’est la vie de tous les jours des citoyens…
Mais je comprends bien l’esprit de ce que vous dites.
Je rejette ce qui fait la France et que l’on impose en Bretagne comme ailleurs, mais je n’ai aucune raison de rejeter totalement sa culture, dans le sens où elle a aussi le droit de vie et de diffusion. Je rejette l’Etat français et son administration, sa République. Il est difficile de tout préciser, dès le départ, et à tout le monde…