Dans l’émission Maison d’études sur franceculture était invité une agrégée d’histoire Maud Haymovici dont un livre est sur le point de sortir : Le dernier cours d’histoire : Ce Juif de la France Libre qui aimait tant la Bretagne.
Elle est née en Bretagne, d’une mère bretonne et d’un père juif d’origine roumaine, qu’elle n’a pas vraiment connu pendant longtemps. Elle l’explique dans son livre. Pendant tout le temps où elle ne connait pas ce père, elle ne se considère pas comme juive. Elle ne le devient que quand elle apprend à connaître ce père. Elle dit qu’alors elle se met à vraiment marcher sur deux jambes, avec ses deux identités, l’identité bretonne et l’identité juive. Pour l’identité bretonne, elle a créé le néologisme « bretonnicité ».
Elle parle au cours de l’émission de « Comment peut-on être Breton ? » (livre décidement incontournable). Morvan Lebesque y fait un rapprochement entre les Juifs et les Bretons, quant à la négation/méprisation de leur identité (on pourait dire que c’est vrai de beaucoup de minorités dans le monde ! Il n’y a qu’à voir tous les peuples Amérindiens).
Quand elle s’est retrouvée agrégée en région parisienne, au début des années 70, elle n’osait ni dire que sa mère était bretonne, par peur d’être considérée comme une « plouc », ni dire que son père était juif.
En feulletant un livre sur François Pinault (une biographie si je me souviens bien), j’étais tombé sur un passage où il était dit que lorsqu’il était arrivé dans les milieux économiques parisiens, il était aussi considéré, venant de Bretagne, comme un « plouc ».
Milieu enseignant, plutôt à gauche : plouc.
Milieu économique, plutôt à droite : plouc.
Site de l’émission :
http://www.franceculture.com/emission-maison-d-etudes-maison-d-etude-2011-0…