RENNES LE LIBERTE, PARIS PLEYEL ROAZHON FRANKIZ, PARIZ PLEYEL
Quelle indescriptible émotion a été pour moi cette semaine à Rennes et à Paris, mes retrouvailles avec un public ancien et nouveau, comme avec toutes ces personnes sur scène!
Je devais retenir les larmes, sentiment mêlé (comme je l’annonçais pour “Kimiad”); car d’autres images, celles de disparus, disparues ces dernières années, proches ou inconnues, rendaient la joie moins limpide.
En plus de remercier les presque 2400 personnes venues à Rennes, celles qui ont presque occupé toute la salle Pleyel à Paris, d’excuser celles qui (j’en connais personnellement) ne sont pas venues, par une peur raisonnée de la Covid, ou par d’autres impossibilités incontournables, celles présentes sur scènes dont j’ai pu égrainer-égrener les noms, celles, trop nombreuses, aussi importantes, qui se sont retrouvées dans une sorte de “ETC.”, comme celles de l’ombre et sans lesquelles le cadeau du succès ne m’aurait pas été offert: Benjamin Jourdain (Arachnée Prod.), Louise, Thierry Wendl, Valérie Talagas, Gladys (attaché-es de com) et d’autres, sans oublier les nombreux media qui m’ont mis en avant, au milieu d’une actualité si grave.
Trugarez vras d’an holl evit ar blijadur roet din, ar galon profet din evit kendalc’hiñ !
Je réintègre ici une partie de ce que j’ai écrit pour présenter ces concerts:
Mon rêve de musique universaliste signifie pour moi (depuis ma jeunesse et annoncé clairement dès mon premier album) le mariage de tous les acquis, qu’ils soient classiques « occidentaux », de tradition rurale d’ici et d’ailleurs, rock, jazz, folk, électronique, hip-hop, ambient, sans rien rejeter de mon éducation, qu’elle soit française ou s’équilibrant d’imprégnations anglo-saxonnes, me souvenant de l’Antiquité et du Moyen-âge, et gourmand des nouvelles formes et techniques naissantes.
Un monde sans frontières dans l’espace et dans le temps, un monde que je perçois forcément tournant autour de mes racines bretonnes et plus largement celtiques. En effet, quel universalisme pourrait exclure les racines centrales de chacune et chacun ?
Depuis toujours, cette musique est l’expression d’une philosophie humaniste.
Je sais que des gens voient ça comme de l’angélisme. Comme beaucoup, épris d’harmonie et de fraternité, je crois qu’il est temps, au contraire, de réfléchir au plus vite à un vrai réalisme, pour que la vie sur Terre soit simplement possible.
Merci à celles et à ceux qui simplement communient par le cœur avec mes sentiments à travers la musique, merci aussi à celles et ceux qui partagent les sens de ma démarche. Je ne fais pas de vraie différence entre les deux.
Trugarez deoc’h adarre !
Alan Stivell