Musique amplifiée
Seuls mes amis proches m’ont vu jouer acoustiquement, sans oublier les spectateurs des Hootenanies du Centre Américain de Paris entre 1966 et 1970, c’est à peu près tout.
Avant même de commencer, j’avais déja fait le choix artistique de la musique électro-acoustique.
Tout le monde ne sait pas ce que ce choix représente comme difficultés; ce serait, par moments, à la limite du masochisme. Je pense que très peu de gens imaginent ce que c’est que de jouer et chanter avec des oreillettes et avec des musiciens; sachant, qu’avec les meilleurs sonorisateurs du monde, on ne peut demander de s’entendre bien à chaque instant; sâchant aussi que des musiciens ne peuvent me suivre aussi intuitivement et naturellement que dans d’autres musiques (entre autres, mes choix de placements rythmiques très personnels).
Arriver, dans ces conditions, à un résultat plutôt satisfaisant est très satisfaisant, et je dis chapeau aux musiciens et techniciens qui travaillent avec moi.
Autre observation, c’est qu’il y a des choses qui restent impossibles.
Un exemple: on apporte une petite ou une plus grande partie du matériel nécessaire; presque toujours, on se sert d’enceintes et de matériel afférant loué dans la région. Une fourchette qualititative acceptable existe; donc, parfois les sonos sont meilleures que d’autres. Par ailleurs, une salle peut avoir un système installé à demeure, bien ou moins bien installé. On peut découvrir en arrivant des problèmes électriques, on essaie d’y remédier au maximum; on arrive à limiter ces problèmes, passer d’un gros buzz à un bruit de fond acceptable (pour cela on peut avoir des soucis d’équalisation), on peut découvrir des problèmes de phases, faire ce qu’on peut. Il peut aussi y avoir des pièges que personne n’a prévu.
Sachant tout ça, je sais que je suis amené, comme j’ai toujours été, à une relative tolérance quant à la non-perfection du matériel et de la technique.
Cette réflexion fait suite à deux remarques faites après mon concert de Chauvigny, concert dont , pour ma part je garde un excellent souvenir, tant du point de vue de l’accueil public et organisateurs, que du plaisir de jouer; d’ailleurs, j’en garde plus qu’un souvenir, puisque je peux en écouter l’enregistrement.
En tous cas, en quarante ans, vous pouvez me croire que j’ai entendu la sonorisation faire des progrès; il y en aura sûrement encore d’autres en 2047…