Ce soir Betton/Lanvezhon !
goude ur gent-abadenn dec’h ´kichen minoù plom-arc’hant e Pont-Pean, lec’h on bet plijet bras gant ar skipailh nevezet, henozh e « vadezan » sal nevez ar c’henberr e Lanvezhon-Pluvignon.
Après un pré-concert hier pres des mines de plomb argentifère de Pont-Péan, où j’ai beaucoup apprécié mon équipe renouvelée et aussi quelques nouveautés techniques, ce soir je « baptise » la nouvelle salle La confluence à Betton!
« Ce soir » etait ce samedi. Mais « ce soir » restera un grand souvenir pour moi. Jouer à Lanvezhon, c’était loin d’être un concert « normal ». Simplement par la confluence de tant de facteurs. Le 1er étant une appréhension « sous contrôle » de ne pas rater, même un peu, LE concert de Betton. Premier depuis que c’est devenu ma résidence principale (aux confins de la Bretagne, ou celle-ci entre profondément en confluence avec la Francie) en janvier 1991, et a priori le seul de ma vie. Le 2eme étant qu’il s’est trouvé le tout 1er concert d’une toute nouvelle déclinaison artistique (puisque la générale de Pont Pean etait une fin de répétition). En effet, il m’avait fallu modifier beaucoup de choses de la première mouture (Les 3 concerts d’été). 2ème élément bis étant un temps de repetition hyper restreint. Et, comme je l’évoquais ici cet été, vous n’avez pas forcément à savoir les difficultés que représentent mes choix artistiques et techniques. Mais si, comme tout spectacle ou concert, on se doit de le rendre à vos oreilles et à vos yeux absolument fluide et sans accroc, en réalité, il n’y a pas immodestie à dire que sont franchies les limites du possible. Pourquoi pas immodestie? Parce que je ne me suis jamais cru capable de rivaliser avec Mozart. Il dépassait les limites du possible par le pur génie de sa musique, son écriture, sa créativité. Aucune chance de le concurrencer sur son terrain. S’il y a créativité chez moi c’est notamment dans cette recherche où je veux utiliser tout ce qui est possible comme outils, y compris ceux qui viennent juste d’arriver (parfois il y a un an ou deux) ou qui ne sont encore qu’en projets. Mon goût pour que les mélanges de saveurs
sonores soient toujours en marche rend les choses forcément fragiles, un gros coup de vent peut tout dissiper. Je ne vais pas m’étaler sur ces points aujourd’hui. Mais je vais remercier ces quelques amis qui viennent me soutenir avec bienveillance et me comprennent si bien. Vous comprenez l’émotion que je veux partager, vous comprenez la relative fragilité de mes choix, et vous comprenez qu’en même temps votre soutien (HO HARP) me donne une force et une confiance en soi (qui ne va pas de soi) aux limites repoussées. TRUGAREZ DEOC’H endro!
pour info, voici ce que j’ai mis dans Facebook:permettez moi de dire à quel point le concert de Betton/Lanvezhon à la nouvelle et belle salle La Confluence ce samedi soir a été une émotion.
Et le plaisir de jouer, ou chanter les parties les plus intimistes à ma harpe « électro-celtique », comme les parties très rock ou électro-rock, a été intense.
Ceci grace à cette équipe renouvelée qui a bien voulu m’épauler pour ce nouveau « chantier ».
Grace aussi à cette partie du public, devenus de vrais amis, me soutenant dans beaucoup de mes concerts. Ce qui ne veut pas dire que je n’ai pas « goûté » l’autre partie du public, qui s’est levé à la fin comme anticipant sur ma déclamation du Bro gozh, l’hymne breton.
j’évoquais un peu ici la difficulté que représente la partie technique. Je n’ai pas moi-même choisi que ce soit compliqué.
J’avoue que j’étais très naïf quand, au début des années 60, je réfléchissais au travail pour lequel j’allais consacrer ma vie.
Je croyais que, puisque la technologie offrait déjà de super micros (Neumann notamment), de bons magnétos, qu’on allait tout de suite pouvoir mixer tout ce qu’on voudrait, mélanger, sans problème, une voix murmurée avec une batterie, une harpe celtique avec des guitares électriques, etc. Et nulle doute qu’on allait le faire en HiFi dans la décennie suivante! Mais on croyait aussi qu’on serait établis au moins sur la planète Mars dès l’an 2000…
Plus d’un demi siècle après, on s’aperçoit que tout est bien plus lent.
Et il y a un autre plan. On m’a beaucoup suivi pour jouer de harpes celtiques traditionnelles, et sur le principe d’ajouter des instruments non traditionnels. Mais je suis encore obligé d’inaugurer des méthodes de mixage de son, etc. parce que, malheureusement, personne d’autre ne semble s’être intéressé de suffisamment près à mes idées d’évolution (et ce n’est pas vrai seulement pour la technique).
Quand un ingénieur du son doit travailler sur le mix d’une harpe à cinq canaux plus des effets, mélangés à des machines, et divers instruments acoustiques et électriques, s’il est bon, il doit normalement y arriver. Mais comme il ne l’a forcément jamais fait avant moi, il ne bénéficie pas de cette experience qu’il ne peut avoir. On doit donc passer plus de temps que les autres artistes à la balance, plus de fatigue aussi.
Je ne m’en plains évidemment pas. Mais j’ai conscience d’obliger des personnes à un travail un peu plus dur.