CATALUNYA!
oui je suis très choqué par l’attitude arrogante, violente de Madrid. Qui a qu’un avantage: rendre plus probable qu’avant l’indépendance proche de la Catalogne-sud.
A ce sujet, je suis étonné que la presse française n’emploie que le nom de Catalogne, se dépossédant ainsi de la Catalogne-nord.
J’avoue de mon côté trouver de plus en plus utopique de ne pas choisir ici aussi l’indépendance. J’entends par utopique l’idée que la Bretagne pourrait avoir quelques chances de survie dans le giron français. Je le dis avec toute l’amitié que j’ai pour beaucoup de français/es.
Sans compter que j’ai des attaches françaises. Ça n’empêche pas.
L’Europe est pour la Bretagne la seule réponse. Une Europe respectueuse de ses peuples, et pas seulement de ses états actuels. On en n’est malheureusement pas là.
sur LCI ce matin, un invité « spécialiste » a injurié les indépendantistes catalans les assimilant aux pires replis identitaires.
Je ne suis pas indépendantiste catalan, mais je me sens visé quelque part, et j’aurais aimé aussi injurier ce monsieur si je n’étais pas éduqué.
Si cet invité de LCI avait un tout petit peu d’objectivité, il aurait simplement pu laisser penser que certains peuvent être catalogués ainsi. Et surtout ne pas oublier qu’il est du côté de ceux qui empêche une pleine liberté culturelle aux catalans administrés par la France.
Sur la question catalane, j’hallucine un peu de trouver nulle part un commentaire qui puisse converger vraiment avec mon opinion. Je n’ai pas tout lu, tout écouté, il y a, bien sûr, des convergences dans les milieux militants bretons et, bien sûr, ici. Encore que, dans les media de l’Emsaw, pas sûr que la question soit mise sur la table avec les couverts les plus appropriés.
Chaque opinion est une opinion qui a droit d’être, c’est sûr.
Celle qui m’anime (pour laquelle certains, ici, ont probablement une certaine empathie) a un avantage: elle tient compte du bout de lorgnette des opposants au « nationalisme » catalan, et elle tient compte d’éléments et d’infos qui échappent totalement à ceux-ci.
Je fais donc mon opinion à partir d’au moins deux bouts de lorgnette. Je me mets à la place des opposants, comme je m’intéresse à des aspects qu’ils ignorent volontairement ou involontairement.
Quand je parle des opposants, j’inclue un prix Nobel de littérature. Je suis depuis longtemps halluciné aussi par les oeillères-prothèses fixées autour des yeux de la quasi totalité des intellectuels qu’on entend. Je l’avais signalé pour BHL. Mais la liste est longue. J’avais déjà remarqué à quel point c’était vrai pour des scientifiques. Certains d’entre eux, aussi, peuvent être nobélisés ou nobélisables et dire de grosses conneries qu’ils seraient censés regretter cinq ans après, des gens qui, parfois, sont capables de freiner la recherche scientifique.
Oui le monde est absurde. Le bon côté des choses, c’est qu’on n’a pas à être intimidé par « l’Intellectuel », surtout s’il a pignon sur rue.
Hier j’ai entendu, heureusement, des propos assez raisonnables d’ Edgar Morin.
Mais, sauf en privé ou ici, l’approche est inappropriée, à commencer par les mots et personne n’aborde un des arguments principaux.
Oui j’admets, je tolère le fait que la Catalogne Sud ait une appartenance à l’Espagne. Et tant qu’elle ne sera pas indépendante et reconnue comme telle, cette réalité administrative sera toujours vraie.
Je reconnais aussi qu’une situation politico-historico-administrative faisant que, catalans ou bretons, sommes en grande partie gérés par un état qui s’appelle la France pour les catalans du nord et bretons, Espagne pour les catalans du sud, Italie pour les catalans de l’est, que ce fait est devenu plus que purement administratif. En effet, même s’il faut rappeler que c’est par la force physique et matérielle d’un groupe de personnes plus nombreux, plus que par sa qualité irresistible, que nous nous retrouvons fortement influencés par cette culture dominante et dominatrice.
Métissage culturel avec nos conquérants, et aussi une mémoire partiellement commune. On ne peut faire fi de cette réalité là.
Moi je reconnais ça.
L’autre « camp » ne feint même pas de ne pas voir l’autre aspect des choses, car il l’ignore peut-être vraiment.
En effet, il y a une autre réalité catalane, c’est qu’il y a un peuple catalan, se trouvant (par des volontés autres) à cheval sur deux états, France et Espagne, et même trois (Italie). Et on fait tout ce qu’on peut pour que cette famille ne se fréquente le moins possible. Au nord on continue à manipuler l’esprit d’enfants et d’adultes pour ancrer dans leur cerveau le poison d’un roman national étranger, ce n’est au moins plus le cas au Sud. Mais ce n’est pas seulement le « noyau familial » qu’on sépare, Paris et Madrid (agissant au nom de qui? de Dieu? de La Raison que ces pouvoirs détiennent?), ce ne sont pas seulement les soeurs et frères du Roussillon (et d’une région de Sardaigne) avec qui ils doivent absolument éviter de créer, de danser, c’est que la famille catalane est entravée dans son droit de communiquer sans freins avec sa famille proche qui est la grande Occitanie (elle-même à cheval sur ces trois états.
Comment fait-on dans le concret pour faire vivre et s’épanouir ces réalités écartelantes ou cornéliennes?
Même problèmatique pour tous les peuples à cheval ou plus ou moins à cheval sur les frontières.
Les bretons avons une longue relation avec la France, et, en même temps, même si celle-ci nous a contraint à le faire, nous n’avons pas le droit d’abandonner la famille celtique. C’est simplement inhumain et tellement contreproductif.
Ceci, même si on admet, comme c’est mon cas, qu’on ne peut faire comme si la relation et même le métissage franco-breton n’existaient pas, qu’il lui faut trouver un moyen de perdurer, et on pourrait comparer un peu la Celtie comme une mère et la France comme un beau-père, comment fait-on?
La 1ère réponse évidente est l’Europe fédérale.
La deuxième est, dans cette Europe fédérale, que la République bretonne garde des relations privilégiée avec, d’une part, la France, d’autre part la Celtie anglo-celte (Irlande, Ecosse, Ile de Man, Galles, Cornouaille) et, à un second degré pourquoi pas, avec Galice, Asturies, Nord-Portugal (sans oublier, pas si anecdotique, Nouvelle-Ecosse et…Cymru Newydd de Patagonie).
Tout ça me parait vraiment logique pure, quasi scientifique.
J’admets que tout ça n’est pas pour demain. J’admets que je ne connaitrai jamais ça. Je n’admettrai jamais qu’on nous traite de « Région » et « régionaux » et pas « Nation » et « Peuple ».
Les gens qui ont mis beaucoup de temps à admettre que noirs ou femmes n’étaient pas des êtres inférieurs, mettrons-ils le même temps pour s’apercevoir qu’ils nous doivent le respect?
L’argument que d’autres ont beaucoup plus souffert physiquement autoriserait toutes les autres injustices? Qu’un-e breton-ne ne soit pas traité-e avec le même respect, bénéficiant des mêmes droits et libertés reconnues que la plupart des gens en Europe et que certain-e-s autres sur le territoire français même (corses)? Qu’un franco-français (j’entends par là un « francien » -équivalent parallèle à « anglais » par opposition à « britannique »- dont la langue et la culture depuis des siècles ont été française ou ses déclinaisons) soit considéré, de fait, comme un être supérieur à un-e breton-e bretonnant?
Il est vrai que ce qu’ont déjà les catalans du Sud nous parait un luxe presque hors d’atteinte, tant la France est beaucoup plus liberticide que l’Espagne.
Je ne peux que rêver connaître en tant que breton la liberté dont jouit un-e catalan-e du sud. Mais celle ou celui qui se servirait de cette phrase pour faire croire que je trouve que les catalans n’ont rien à réclamer serait un-e manipulateur-trice de plus.
Mais, intellectuellement, logiquement, presque scientifiquement, on ne peut que trouver normal et naturel que le peuple catalan, comme nous dans un très long terme, puisse vivre sa dualité de peuple ni étranger à l’Espagne et à la France, ni étranger à lui-même. Je veux dire une république catalane dans l’Europe fédérale des peuples et non pas des « régions-sic » (que de confusion dans des têtes pensantes!).
On parle de jeux d’enfants gâtés, mais a t-on conscience, une minute, des souffrances causées par le blocage du fédéralisme des peuples européens par les grands « états-nations » obsolètes? C’est vrai aujourd’hui comme hier (ils sont coupables des deux grandes guerres mondiales, excusez du peu).
En effet, malgré le sursaut actuel du nationalisme des « état-nations » et des peuples dominants (ce nationalisme ayant, comme déjà dit, beaucoup plus de reproches à se faire que les revendications de liberté des « petits » peuples, sur lesquels on plaque avec ambiguité, laideur et pauvreté lexicale, le même nom de « nationalisme »), tout le monde ou presque oublie que celui-ci est responsable des mauvaises réponses apportées au terrorisme, etc. et donc de beaucoup de souffrance. On sait qu’une Europe unie aurait été beaucoup plus efficace dans ce domaine aussi.
Mais pour l’heure, revenons à la Catalunya.
Les états et l’Europe actuelle, juges et parties, ne connaissent que leur logique. La mienne et celles des peuples minorisés, est que la loi édictée par la majorité dans un état, est automatiquement la loi du peuple dominant et majoritaire, c’est forcément la loi d’un peuple, et pas celle du peuple minoritaire.
Il faut comprendre notre point de vue. La légalité du peuple est celle de notre peuple.
Ils ont refusé un minimum de définition d’un peuple. Elle n’est pas simple. Mais si, déjà, vous avez une langue (pas un dialecte) distincte, vous êtes évidemment un autre peuple.
Donc la légalité est catalane. La Catalogne sud (ET NORD) a, ont droit à un référendum démocratique.
Personnellement je ne prône pas la proclamation de la république catalane-sud aussi vite que certains. Je prône une situation intermédiaire qui reconnait la nation catalane, aux pouvoirs renforcés, garantissant les droits des espagnols d’origine, à l’intérieur de l’Espagne.
Et je soutiens que l’idée d’Europe fédérale des peuples doit être un projet non occulté et un scénario envisagé ou accepté pour le moyen ou le long terme.
je dois apporter une nuance qui est le bel article de Romain Pasquier dans l’Express. Même si les termes peuples-nations-régions y gardent toute l’ambiguité habituelle.
Je salue la sagesse du président catalan du Sud qui a voulu tirer les conséquences du référendum tout en préservant la paix et le dialogue. A la différence de l’arrogance des représentants de l’état espagnol.
Je devrais dire Catalan du milieu, puisque il y a une Catalogne plus au Sud: la région de Valence.
je penche pour le nom de peuple celte « catalaunos », je crois « les « forts au combat » pour l’étymologie de « catalans ». Mais je sais ue ce n’est pas la seule hypothèse.
Kudennoù Katalogna a zo bet savet gant an dud e galloud en Europa hag er Broadoù unanet, pa n eus disklaeriet « Gwir ar pobloù da zibab o dazont » hep resisaat petra eo UR BOBL.
Iskiz tre ar choaj-se. Ur c’hoant? Aze emañ an dud kiriek.
Les problèmes de Catalogne ont été créés par les responsables européens et des Nations Unies quand ils sont affirmé le « Droit des peuples à disposer d’eux mêmes, sans préciser ce qu’est UN PEUPLE.
très bizarre ce choix. Une volonté? C’est là que se trouvent les coupables.
Salud da Republik Katolonia (kreiz)!
Je salue la République de Catalogne (centrale) !
La culture française (langue d’abord mais aussi éducation générale) est un handicap pour comprendre le problème catalan. Ceci est démontré tous les jours par le côté « duduche » de la façon d’aborder la question dans la totalité des media français. Seuls quelques intervenants sont un peu moins largués, juste un peu moins.
La culture bretonne au contraire est d’une extrême clarté dans le domaine des identités et des autonomies.
Les espagnols partagent ce handicap de manière plus light, ceci par l’influence française jacobine et la mauvaise foi pathologique des « dominateurs ».
Mais vous avez bien compris que je n’ai rien contre la culture française qui est autant présente chez moi que la culture celtique, quand justement les passerelles aident l’esprit a être plus libre et profiter des avantages des unes et des autres et peut être amoindrir leurs inconvénients et manques.
Je suis peiné par ce qui arrive aux représentants de la Catalogne.
Se retrouvant devant des juges qui sont juges et parties. Bien loin de toute vraie justice. Je peux ne pas être d’accord à 100% avec tout. Pas facile de devoir fraterniser quelque peu avec un parti flamand aux sympathies douteuses. C’est moins grave pourtant que l’alliance directe PS autrichien et Extrême droite qui avait existé.
Je dirais plutôt, honte aux « vrais » démocrates qui obligent les représentants catalans à cette stratégie.
Les « états-nations » obsoletes résistent encore. Contre les intérêts et les libertés des européens.
Ils ne sont sûrement pas éternels.