50 ANS, le single, 50 BLOAZ, ar single
IL Y A 50 ANS,
c’est un fait que ce disque a lancé le mouvement musical breton moderne. Merci au public présent !
50 BLOAZ ‘ZO,
gwir eo eo bet lañset lusk muzik mod-nevez Breizh gant ar bladenn-se. Trugarez d’ar publik aze !
Ce lundi juillet, 10h, est mis en ligne deux extraits du single
« BROCELIANDE-SON AR CHISTR », paru autour du 20 juillet 1970.
On trouvera, peut-être, que je suis dans le vintage ou le nostalgique et un côté pré-mature, voire que j’évoque la préhistoire…
Ma préhistoire à moi, musicale en tout cas, c’est, bien avant, mes premiers pas sur scène fin 1953 (!). Pas pour la remise des prix à l’école, mais déjà en semi-pro.
Mes débuts pro, c’est en 1966.
Ils m’amènent, dès cette année-là, à France-Inter et jusqu’en Italie et, l’année suivante, à un contrat chez Universal – qui se dénommait Philips (label Fontana)-.
Sans oublier ma première partie au London Queen Elizabeth Hall (juin 6 et, bien sûr, les routes de Bretagne et de France.
J’ai eu de la chance de vivre ça.
Avant 1970, un certain public me faisait l’honneur de me suivre déjà. Et j’ai pris un grand plaisir à chanter, à jouer dans des petites salles, sauf exceptions. A vrai dire, un plaisir égal à celui que j’ai éprouvé devant des milliers de gens. Pas exactement la même impression, mais également heureux des deux.
Il aura fallu une rencontre, en janvier 70, avec la direction de cette maison de disques pour que les choses évoluent brusquement. Ils dirent OK pour un enregistrement, où j’aurais le sentiment d’être un homme totalement libre, correspondant totalement à mes envies du moment. Il s’agirait d’un single deux titres. Si l’accueil du public était acceptable, j’avais un ticket pour un album.
Enregistré au printemps, il fallu attendre le 20 juillet pour que la sortie, si cruciale, se réalise.
Avec des amis, on a tout fait pour que ce soit le cas, en collant des affiches, et en portant le single dans les juke-boxes de certains cafés.
Ces deux titres se sont retrouvés dans « Reflets », mon premier album (pro), fin 70.
Les deux faces de l’album étaient comme deux faces opposées de moi-même.
Avec Brocéliande, une envie de poésie et d’onirisme, ma Bretagne mythologique.
De l’autre côté, l’envie de fête, avec cette chanson traditionnelle revisitée.
J’ai su, beaucoup plus tard, qu’elle avait, en fait, deux auteurs, il y a exactement 100 ans.
Double anniversaire !
On pourrait discuter du thème, dédié à un alcool léger, et de passages du texte que je ne contresigne pas. Mais exprimer ainsi, sincèrement et spontanément, une joie de vivre, avec un côté potache, c’était aussi l’espoir d’un déblocage, pour tant de gens qui étaient complexés d’être bretons, bretonnes, ainsi que pour d’autres aux préjugés lourds et tenaces.
Ce deuxième titre a eu un succès que, ni moi ni personne n’aurait pu imaginer. Car, si on compte tous les covers en diverses langues (néerlandais, anglais, italien…), à travers une multitude d’artistes confirmés ou non (Bots, Richie Blackmore, Angelo Branduardi, etc.), séduits par cette chanson sur mon single ou mon album, directement ou indirectement, il s’agit d’un des grands tubes mondiaux des 70s.
J’ai pu transformer l’essai avec mon Olympia 1972, mais rien de ce qui s’est passé, pour moi-même et pour la musique que j’aime, n’aurait existé sans l’assez discret évènement qui eut lieu il y a 50 ans.
Encore merci à toutes celles et tous ceux qui m’ont appuyé.
Trug. vras adarre deoc’h !
Alan