LE GALLO
J’ai du mal à trouver une recherche d’objectivité.
Ce petit texte peut participer à une réflexion.
J’ai du respect pour toutes les cultures et le montrer est la moindre
des choses, ceci aidant les gens qui s’y rattachent pour leur propre dignité et confiance en eux-mêmes.
Mais la recherche de la vérité indiscutable ne va certainement pas à l’encontre de ce que je viens de dire.
Je n’ai toujours pas vu démontré qu’il y aurait un gallo de Bretagne avec une identité globale distincte du gallo de Mayenne.
Je crois par contre qu’il existe, comme partout, diverses variantes dans un ensemble plus grand qui, lui, se trouve à cheval entre la Bretagne et les territoires voisins.
Jusqu’à preuve du contraire, je considère le gallo comme commun à l’Est-Bretagne et la région voisine plus à l’Est.
Et cela fait du gallo une langue ou dialecte (selon les points de vue encore une fois*) trans-frontalier et le breton la seule langue spécifique de la Bretagne.
Cette spécificité du breton (dernière langue celtique de l’Europe continentale) est une réalité. Certains défenseurs du gallo l’ignorent simplement. Mais d’autres refusent de la regarder en face, à travers ce
qui ressemble à un orgueil mal placé (désolé de dire qu’il confine à une manipulation).
Je suis pour donner à la culture des Marches de Bretagne tout ce qu’offre le statut des Minorités nationales (et donc une minorité nationale dans la minorité nationale). Dans ce statut, toute la dignité des Gallos est reconnue.
Autre réflexion, il y a deux Haute-Bretagne. Il y a, à l’est, celle qui n’a jamais parlé breton: la partie frontalière, les Marches du Nord et du Sud, moins les deux parties côtières. Mais ce territoire sans culture bretonne peut quand même s’intéresser à ses racines celtiques plus anciennes comme celles de la France (et elles ont davantage de raisons de ne pas les occulter!). Son attachement à la Bretagne est constitué essentiellement de la forte emprunte historique: les forteresses qui font face à l’ancien ennemi français (que nous faisons le maximum pour le rendre ami…). Il y a également la Haute-Bretagne occidentale, « occidentale » quoique elle s’étende sur la côte jusqu’à la frontière bretonne (Pontorson au nord et Noirmoutier au sud) est marquée par la culture et langue bretonne, laquelle ses habitants doivent prononcer en permanence (tant bien que mal) pour le nom de beaucoup de lieux et de gens. Le souvenir de cette Haute Bretagne bretonnante est un souvenir prégnant qui va jusqu’à des aspects matériels (droits de succession, division des parcelles (comme le décrit Jean-Bernard Vighietti). Il y a même une fausse Haute-Bretagne, celle où on parlait breton aussi récemment que des parcelles de l’officielle Basse-Bretagne: la presqu’île guérandaise. Celle-ci et le Morbihan oriental pourraient se revendiquer de Basse-Bretagne. Il y aurait donc légitimité à un statut différencié de ces deux (ou trois) Haute-Bretagne. Dernière observation sur le sujet: Les deux capitales Nantes et Rennes ont TOUJOURS parlé breton, car il y a eu toujours une population venant de l’ouest. Mais il ne faut pas oublier qu’on a parlé breton « naturellement » dans leurs grandes banlieues (Langan, Langoet là deux pas de Rennes le prouvent). Tout cela pour dire, qu’il n’y a aucune raison de refuser une présence croissante du Brezhoneg sur tout le territoire breton, de la même façon que le français peut y être présent. Le gallo, expression de la minorité nationale gallèse, a droit à toute sa place en Haute-Bretagne, encore plus affirmée dans la zone frontalière et bien sûr en Mayenne et territoires voisins. Il serait normal que le gallo empiète sur la langue française et non sur la langue bretonne, dans sa visibilité, à l’école et dans les médias. Pour ce faire, il faudrait soit que Paris le réalise spontanément (?!), soit qu’un pouvoir autonome puisse mettre cela en application.
* les Alsaciens, les Gênois et les Suisses alémaniques considèrent
qu’ils parlent un dialecte, sans aucunement se sentir humiliés. Les
Québéquois ne s’estiment pas hors de la Francophonie.
IL Y A BIEN DES DOMAINES OÙ J’AIMERAIS ÉLARGIR (quand je pourrai) MES RÉFLEXIONS À MON PETIT NIVEAU, COMME DES QUESTIONS DE SOCIÉTÉ, L’ÉCOLOGIE OU LA PHILOSOPHIE, LA SPIRITUALITÉ. MAIS JE CROIS QU’ON N’ATTEND PAS DE MOI QUE JE LAISSE DE CÔTÉ L’ARTISTIQUE